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Critiques de Pierre-François Moreau (II) (6)
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Après Gerda

Robert Capa, star mythique du photojournalisme de guerre qui prend la parole et se raconte dans une exofiction, ça a de la gueule. Suffisamment pour moi en tout cas. Et même si une partie de sa bio seulement est abordée (suite au décès de sa compagne Gerda Taro en Espagne), même si j'ai regretté que les photos évoquées ne soient pas présentes. On est plongé dans l'ambiance du monde photo des années trente, l'on y croise Cartier-Bresson ou Kertész, l'on y apprend (ou pas) comment la photo-icône du soldat espagnol tué en direct sous les yeux de Capa n'est en réalité qu'une supercherie de reporter.

Je regrette aussi m'être un peu perdu dans les personnages secondaires qui gravitent autour de Capa, surtout dans la deuxième partie sur la réalisation du bouquin avec les images de Gerda Taro. Mais peut-être que mon attention était en vacances...



« On y croyait. Comme c'est loin. Mais ce sacrifice, je le revendique comme vrai. Si le livre sort un jour, je veux voir cette image en couverture. Un sacré mensonge qui dit une sacré vérité. Les circonstances de la prise de vue n'ont aucune importance, je suis le seul survivant.

Je n'avouerai jamais. Gerda et les autres non plus. »
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La soif

À Los Angeles, Andalousie, patelin fait de bric et de broc, de hangars désaffectés et de bars miteux, dont le seul intérêt et de se trouver au croisement de voies de communications servant à divers trafics, on a soif. Victor, le colossal pharmacien, dès l’ouverture, s’enquillerait bien un gin. Dumure, enquêteur privé au service d’une entreprise d’eau minérale cherche de l’eau frelatée, Mounir, évadé d’une prison de Tanger a soif de vengeance, Fatima a soif de sexe et d’argent et les clans marocains et gitans qui voient arriver une éventuelle légalisation du cannabis ont soif de pouvoir.

On a soif, mais on ne boit pas, dans La soif, au risque, comme Dumure, de choper une courante apocalyptique. Le roman noir de Pierre-François Moreau, avec ses multiples fils qui s’emmêlent dans un nœud inextricable de trahisons en séries, d’alliances de circonstances et d’explosions de violence dans une atmosphère écrasante de chaleur, de poussière et de pulsions de violence et de sexe tient autant de l’histoire de barbouzes et de truands que de l’expérience sensorielle.

Puzzle de la crise et du crime dans une Andalousie loin des routes touristiques, dont chacun des personnages détient quelques pièces sans jamais avoir une vue d’ensemble qui lui permettrait de limiter la casse, La soif vire assez vite au jeu de massacre et bien peu de personnages auront l’occasion d’étancher la leur, de soif. En creux, c’est le portrait d’une marge de l’Europe accablée par tous les maux d’une dérégulation généralisée dans laquelle tous les prédateurs cherchent à faire leur beurre.

L’énergie déployée par Pierre-François Moreau permet de glisser sur quelques passages un peu ampoulés pour nous entraîner dans une cuite à sec de 200 pages menées avec rage et aussi, quand même, un plaisant cynisme.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Après Gerda

On sait finalement peu de choses sur les vies de Gerda Taro, la photojournaliste comme la femme libre et indépendante qu’elle était en ce début de vingtième siècle. Pour autant, à travers le personnage de Robert Capa dévasté par la disparition de Gerda, P.F. Moreau nous fait partager une histoire plus que plausible des engagements de convictions et personnels de ces deux très jeunes gens pris dans la tourmente d’un monde qui va s’effondrer.

Et comment, face au destin de Gerda morte à 27 ans pour avoir voulu montrer au plus près, ne pas penser aussi à Camille Lepage disparue en 2014 en République Centrafricaine pour les mêmes raisons et quasi au même âge (à ce sujet, ne pas manquer le très beau film « Camille » de Boris Lojkine si vous l’avez à portée de diffusion) ?

Le monde ne change guère…
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Après Gerda

. Août 1954 ,Robert Capa est veuf , Gerda Taro est morte sur le front espagnol . Sur le paquebot qui l’emmène à New York , il rêve de rendre hommage à son amour perdu , dans un livre « Death in the Making » , Taj Mahal d’images à la mémoire de leur amour foutraque et intense . A travers le cheminement du projet,Pierre-François Moreau , évoque ce compagnonnage professionnel et sentimental sans en cacher les ombres . Il se glisse dans les interstices de l’histoire et le hors -champ des photos pour tisser son roman avec justesse et passion. Et telle est son empathie avec son sujet qu’il restitue une vérité que seule la littérature peut atteindre, mentir-vrai comme la photo du « Milicien tombant » . Quand j’ai refermé le livre, sur la couverture ,c’est à moi que Gerda , par-delà les années, adressait un clin d’oeil.
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Après Gerda

Cette presque fiction où Capa tient la plume pour changer du Leica narre, comme son titre le suggère, les mois qui ont suivi la mort sur le front espagnol de sa collègue, compagne…. Outre ses talents de photographe, Capa avait des rapports privilégiés avec le jeu, l’alcool, les dames… et la vérité. Dans cette presque confession, il revient sur ce qui deviendra polémique, la photo du milicien “tombantˮ. On y côtoie des personnalités de hautes pointures Chim, Cartier-Bresson, Hemingway, Dos-passos, Kertesz… Un vrai personnage de roman ce Capa, “fabriquéˮ pour beaucoup par Gerda.
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La soif

C’est l’univers de la crapule qui sévit sous cette Canicule qui circule, déambule, manipule, pullule. Ainsi l'on découvre une flopée de fripouilles qui zigouillent, magouillent, trifouillent, tripatouillent, écrabouillent, s’embrouillent. Toutes les mafias semblent s’être réunies - comme une escouade de mouches qui a reniflé un étron - dans cet espace plus sec que la guitare sèche de Manitas de Plata. On est dans le sud de l’Espagne, on est à quelques encablures de l’Afrique, on est à Los Angeles (Andalousie).



Il y a cette histoire d’eau frelatée. Et puis on entre dans le cercle privée des canailles. Les canailles subissent la crise. Ils ont quelques boutons de chaleur supplémentaires avec cette putain de légalisation qui approche. L’ambiance est tendue. Une canaille tendue ça fait des dégâts. Ca trahit et exécute à tout va. Et ça tourne pas en rond comme les mouches sus-citées. Ca fonce ! L’auteur refile des suées terribles à ses nombreux personnages. On retiendra le pharmacien qui étanche sa soif avec de l’alcool - on le verrait bien s’agiter lentement chez les Frères Coen - et dont les ennuis vont naître pour une histoire d’eau. On retiendra ce drôle de gitan qui doit pousser la chansonnette, s’il a terminé son verre. Et partout des nids de vipères qui, de vengeances en manipulations, d’affronts en trahisons, vont jouer à celui qui pisse le plus loin. Nettoyage à sec.[...]

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2017/06/nettoyage-a-sec-la-soif-pierre-francois-moreau.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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