Son dernier grand combat, Smith l'entreprend en 1971. Accompagné de sa femme Aleen d'origine japonaise, il se rend dans l'île de Minamata dont la population de pêcheurs s'empoisonne littéralement à cause des déchets de mercure qu'une usine rejette dans la mer. Atteints de maladies graves, les habitants donnent naissance à des enfants handicapés.
Pendant cinq ans, il lutte à leurs côtés pour faire cesser cette pollution et les aide à défendre leurs droits. Il suit en images la vie de la petite Tomoko, sujet central de son livre "Minemata", paru en 1975. L'une des images emblématiques de cet ouvrage, "Le bain de Tomoko", véritable pietà moderne, exprime les qualités journalistiques, le profond humanisme et toute la puissance créatrice d'Eugene Smith.
Entrée : Smith (Eugene)
C'est [Francis Wey] qui choisit les cinq photographes français participant à le première commande de l’État passée par la Commission des monuments historiques en 1851, en vue de constituer un "Musée pittoresque et archéologique de la France". Bayard, Le Gray, Mestral, Baldus et Le Secq se répartissent 47 départements pour faire un inventaire architectural des monuments du Moyen Âge. Quelque 300 négatifs calotype en papier ciré sont réalisés - ils sont aujourd'hui conservés au musée d'Orsay.
Hélas ! aucune utilisation officielle ne sera faite de ce splendide corpus d'images et la déception des participants est immense. Francis Wey constate : "Le public est privé de ces estampes [...], les photographes sont frustrés de la publicité qu'ils avaient espérée. [...] Nous avions demandé davantage et nous espérions mieux."
Si Viollet-le-Duc utilisera certaines de ces images pour ses restaurations, en revanche les architectes des Monuments historiques continueront à faire exécuter des dessins pour leurs travaux.
Entrée : Mission héliographique
« Appuyez sur le bouton, nous ferons le reste ! » C'est la célèbre maxime inventée par George Estman lorsqu'il crée la marque Kodak en 1892. Ancien comptable, Eastman devient fabricant de plaques sèches à Rochester. En 1884, il met au point l'Amercian Film, une bande de papier à laquelle adhère un film souple, qu'il chargera dans le Kodak n°1 mis sur le marché en 1888. Cet appareil révolutionnaire, qui ne coûte que 25 $ et permet de faire 100 vues rondes e 63,5 mm de diamètre, doit être renvoyé à l'usine après usage et, pour 10$, il revient avec les 100 tirages et un nouveau film chargé. Sans aucun réglage, il met la photographie à portée de tous et, surtout, il dissocie les opérations de prise de vue de celles de leur traitement, confiées à des spécialistes industriels. En 1889, l'émulsion est coulée sur un support de Celluloïd protégé par du papier noir : c'est la naissance du roll film, encore employé aujourd'hui.
Entrée : Eastman (George)