AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de art-bsurde


Tout en se caractérisant par un grand degré de duplicité, la gestion américaine du dossier irakien dans les années 1990 obéit à une logique stratégique relativement rationnelle. L’Irak est mis sous tutelle à travers l'instrumentalisation des résolutions de l'ONU et Washington obtient une main-mise de fait sur le pétrole irakien qui lui permet surtout de manipuler les cours en vue d'exercer une pression sur des concurrents commerciaux beaucoup plus dépendants du pétrole irakien, comme la Chine, le Japon, certains pays européens ou la Russie - l'Irak n'étant en réalité qu'un fournisseur assez secondaire pour les États-Unis. L'invasion de 2003, en revanche, est une réaction beaucoup plus irrationnelle du point de vue même des intérêts de la puissance américaine.
Il faut dire que le 11 septembre a modifié la donne. Dans la volonté forcenée de trouver un nouveau bouc émissaire aux attentats d’Al-Qaïda sur le sol américain, Washington a désigné l'allié d'avant-hier et l'obligé d'hier. Le tropisme idéologique des néoconservateurs s'accompagne alors d'un amateurisme stupéfiant dans la gestion de l'occupation et d'une incompréhension totale de l'histoire et de la dynamique des rapports entre l’État irakien et sa société. Le régime de Saddam Hussein était le dernier avatar du système politique fondé par les Britanniques en 1920. Sa chute signe aussi l'effondrement de l’État irakien en place. Un évènement majeur que Washington n'a visiblement pas anticipé. Les Américains recherchent d'abord désespérément une alternative sunnite au pouvoir avant de céder aux pressions des Kurdes et des chiites et de donner le pouvoir à la "majorité", faisant semblant de croire que les majorités démographiques peuvent faire la majorité démocratique. Les exclus de l'ancien système, chiites et Kurdes, sont promus principaux bénéficiaires du nouveau système. Le communautarisme est masqué par un fédéralisme dévoyé (officialisé par la constitution de 2005) qui cherche à cacher que les bases du nouveau pouvoir sont tout sauf citoyennes. Chacun est en effet sollicité sur la base de son appartenance communautaire ... Les partis politique cèdent la place à des partis religieux et ethniques.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}