"surplombant des rochers plus hauts que cathédrales
Contre vents et marées tel un immense cierge
Le long des nuits perdues le phare de la Vierge
Guide le matelot de son géant fanal.
La terre où je suis né a vécu tant d'orages
Que tous les océans ne pourraient l'engloutir,
La terre où je suis né ne peut jamais faillir
Car son âme est ancrée dans les rochers sauvages.
Crépuscule
C'est l'heure du silence où les ombres chancellent
Ce soir il fait un ciel à tomber à genoux
Le pinceau de Millet même serait jaloux
Des teintes irisées et des touches de pastel
J'entends battre ton coeur qui savoure l'extase
De l'instant irréel où le soleil s'endort
Colorant les vallons de notre vieille Armor
En drapant les versants d'une écharpe topaze
Ton âme est si troublée,si brûlante de fièvre
Que tu restes sans voix,mais les mots seraient mièvres
Pour peindre la splendeur du soir crépusculaire
Sous la voûte empourprée,brillant et immobile
Dans son manteau d'argent paraît un luminaire
L'étoile du Berger dans sa beauté tranquille.