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Citation de cinquecento


La jeune femme n’avait pas quitté sa place dans la bibliothèque. Elle était mollement adossée aux coussins, pensive, balançant au bout de son pied nu une mule rouge. Elle n’avait pas quitté son déshabillé blanc et semblait poser pour le personnage de l’ange pensif assis au pied d’une stèle de pierre un matin de Pâques. Et Santoni, bien qu’il ne fût pas peintre, y vit une image divine. Il se précipita vers elle et mit un genou en terre pour lui baiser la main.
Laura, se raidit un peu, dosa son sourire. Santoni était bel homme. Cheveux et barbiche noire à la mode d’alors, il levait vers son idole ses yeux sombres qui laissaient voir bien plus que n’exprimaient ses paroles de circonstance. Elle était habituée aux hommages et lisait à livre ouvert dans les regards comme celui-ci. Elle appréciait la présence du Capitaine parce qu’elle le sentait honnête, sans détours, un de ces hommes faits d’un bloc et n’ayant qu’une parole, une fois donnée leur amitié. Enfin, elle était femme. Depuis leur commune aventure de Padoue, il était assez attaché à elle pour qu’elle puisse s’en faire entendre et lui imposer des actes. Mais pour l’heure, elle devait briser son élan, lui parlant de sa voix douce et ferme :
– Capitaine Santoni, c’est mal, de ma part, de vous extraire de votre devoir ou de votre repos pour une affaire qui ne me concerne pas, mais que j’ai jugé urgent de résoudre. Merci d’accourir, alors que d’autres tâches vous attendent.
– Parlez, Signora, je serai toujours à vos ordres.
– Non, Capitaine, vous n’êtes plus à mes ordres, mais vous jugerez vous-même si j’ai bien fait de vous appeler. Je vous prie de vous asseoir, d’abord.
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