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Citation de cinquecento


Nicolò Aurelio, en chemise devant la fenêtre largement ouverte de sa chambre, s’étire sans retenue, baille bruyamment, se gave de l’air frais du matin, se délecte de la vue charmante qu’il a sur le parc du palais Mocenigo. Un miroitement d’eau, à travers une saulaie, les lauriers roses offrant leurs derniers bouquets, les cyprès tout crépitants de petits oiseaux verts et jaunes, et plus près de lui, une toile d’araignée lourde de rosée, avec ses guirlandes de perles scintillantes accrochées à la vigne vierge. Il est de ceux qui jubilent devant la beauté des choses. En esthète, il savoure ces instants précieux où la nature, éprouvée par les chaleurs de l’été, se réveille, reposée par la nuit fraîche, nouvelle à chaque matin.
Les mains posées sur le rebord de la fenêtre, il savoure cette naissance du jour, hume les parfums de la terre, ferme à demi ses yeux gris clair qui souvent percent au lieu d’effleurer. Il offre son visage à la lumière nouvelle. Un beau visage d’homme approchant la cinquantaine, cheveux châtain coupés courts et laissant voir aux tempes et dans le mince collier de barbe les fils blancs d’une élégante maturité. Il prolonge cet instant de grâce, laisse batifoler ses pensées.
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