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Citation de cinquecento


Pierre Legrand
LE SOUPER DE LA SAN MATTIO, Enquêtes vénitiennes 2, de Pierre LEGRAND

Jugeant qu’il en avait fait assez et que la suite s’annonçait sans intérêt, Aurelio prit congé après de bonnes paroles et sauta dans sa gondole. C’est sur le siège flottant que la petite clé, s’animant soudain, se mit à lui brûler les doigts. Ouvrir le coffret, vite ! Ce qu’il y trouverait conditionnerait l’activité des jours prochains, sinon l’issue de la guerre ; le retour de la sérénité ou la preuve d’un acte criminel et ses suites funestes. Les fermetures du coffret étaient compliquées ; ce genre d’ouvrage de maître ferronnier ou plutôt d’orfèvre capable de ciseler des mécanismes qui s’interpénètrent et se multiplient et qui n’obéissent qu’à la seule clé qui sait faire jouer leurs ressorts. Aurelio l’engagea dans la serrure avec la sensation de posséder entre ses mains le sort de la République, de son trésor et de ses milliers d’âmes. Le mécanisme complexe résistait. Lui avait-on donné la bonne clé ? Eh, qu’importe, on fracasserait le couvercle, le contenant n’avait aucune valeur, seul importait le contenu, les belles liasses de feuilles épaisses au format de chancellerie pliées avec soin, en trois dans le sens de la hauteur, en quatre en largeur, disposées tête-bêche pour qu’elles ne se froissent pas et s’empilent selon le format exact du coffret, sans se cogner aux parois ni faire de bruit dans le transport.
Enfin, la petite clé, à force de persuasion, enclencha les ressorts et le couvercle se souleva. Le coffret était vide.
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