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3.5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Zurich , 1943
Biographie :

Pierre Moessinger est né à Zurich. Il est professeur de psychologie à l'Université de Fribourg et anime des ateliers d'écriture.

Source : Ricochet
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Bibliographie de Pierre Moessinger   (15)Voir plus

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au lieu d’induction, on parle aussi de « déterminations
structurelles » (determination of agency by structure) ou de
« déterminations sociales ». Le terme de « déterminations »
faisant inévitablement penser au déterminisme causal, je
préfère l’éviter. Mais le terme d’induction est lui-même parfois
mal compris. Il ne s’agit pas de causalité, ni d’« action du
tout sur ses parties ». La notion d’induction ne fait que relever
l’insuffisance de l’explication radicalement réductrice.
La question est en effet de proposer la meilleure explication
possible. Si une explication (ou plutôt une hypothèse)
macro-micro est féconde, c’est-à-dire si elle conduit à des
hypothèses plausibles, plus adéquates et plus profondes que
les précédentes, mieux coordonnée avec les connaissances
voisines, pourquoi la rejeter ? On ne peut pas toujours attendre
qu’une hypothèse soit réfutée avant d’en proposer une
nouvelle. Les connaissances évoluent, et de nombreuses
hypothèses sont rejetées avant d’avoir été réfutées. Dans la
construction des hypothèses, la notion d’induction joue un
rôle essentiel.
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Cependant, même s’il n’y a pas de connaissance de l’unique, le sentiment d’unicité de soi (et de l’autre) joue un rôle existentiel important. Von Foerster (1991) raconte à ce sujet qu’un des ses amis, Victor Frankl, psychiatre à Vienne, s’est vu amener un jour, peu après la fin de la guerre, un patient en état de profonde dépression. Cet homme avait survécu à plusieurs camps d’extermination, dans lesquels il avait été enfermé avec sa femme. Celle-ci était morte quelques mois après la fin de la guerre d’une maladie contractée dans un camp. L’homme sombra dans la dépression. Il ne mangeait plus, ne participait plus à la vie autour de lui ; il se laissait choir. Frankl, après avoir longuement et vainement essayé d’entrer en contact avec lui, lui posa la question suivante : « Supposons que j’aie le pouvoir de créer une femme exactement identique à la vôtre. Vous ne verriez aucune différence ; son apparence, ses goûts, ses souvenirs, tout serait exactement identique à votre femme. Me demanderiez-vous de créer une telle femme ?» Il y eut un long silence. Puis l’homme dit « non ». Peu après, il reprenait une vie normale.
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Bernard Tapie illustrait la logique du conflit, où faire perdre l’adversaire est plus important que de gagner, par cette fable :
« Marianne a deux filles. L’une Corinne est vive, remuante, adorable. L’autre s’appelle ‘Jalousie’. Un jour... une fée apparaît... Elle se tourne vers Jalousie : J'ai une bonne nouvelle’, lui dit-elle. ‘Je suis venue exaucer tous tes vœux, tu peux me demander tout ce que tu désires.’ Jalousie est ravie.
Corinne intervient : ‘Et moi, bonne fée ? - Toi, ma chère petite Corinne, je te donnerai le double de ce que je donnerai à ta sœur.’ Cris de Jalousie qui s’exclame : ‘Mais enfin, pourquoi, comment ? C’est inadmissible, c’est injuste !’ Et la fée de rétorquer : ‘Mais enfin Jalousie, qu’est-ce que cela peut te faire puisque de toute façon, j’exaucerai tous tes vœux ?
- Je ne peux accepter que ma sœur ait le double de ce que je peux avoir.’
La fée insiste : ‘Écoute Jalousie, tu auras tout ce que tu veux, tu entends. Tout ce que tu veux.’
Jalousie réfléchit, un long silence, et elle demande encore : ‘Alors, vraiment, ma sœur aura le double de tout ce que j’aurai ? Eh bien, dans ce cas, crève-moi un œil. »
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— Mon cher Oxymoron, dit Nikias, j’ai préparé une petite colle pour vous : je parie que vous n’arriverez pas à additionner une cigale, un hippopotame, une plume de canard, et une colonne dorique !
Oxymoron fit une moue, rejeta la tête en arrière et ferma les yeux : il réfléchissait. Ses pensées n’étaient troublées que par le murmure d’un ruisseau et les tremblements des feuilles dans la brise. Nikias et Aurélias attendaient immobiles, avides de science.
— Ça fait quatre, dit-il les yeux perdus au-delà de l’horizon.
— Comment quatre ? dit Nikias. Quatre quoi ?
— Quatre choses, si vous voulez.
— Oui mais une plume de canard et une colonne dorique, ce n’est pas la même chose, répliqua Nikias.
— Une cigale et un hippopotame ne sont pas des choses, ce sont des animaux ! s’écria Aurélias.
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