Je savais, lecteur clandestin, que toute lecture commence par une effraction mais qu'au bout d'un moment le lecteur devient l'ami de ce qu'il a violé, que son audace ou sa persévérance lui donnent un droit mystérieux sur l'univers du livre, qu'il peut enfin, fantôme-voyeur, aimer ouvertement les pages qu'il hante, se les approprier, s'en souvenir, s'en nourrir, en revendiquer désormais, à la face du monde, la musique ou les images. (p. 114)