Araminte.
Eh ! de quoi peut-il donc être question ? D’où vient que tu m’alarmes ? En vérité, j’en suis toute émue.
Dubois.
Son défaut, c’est là. (Il se touche le front.) C’est à la tête que le mal le tient.
Araminte.
À la tête ?
Dubois.
Oui ; il est timbré, mais timbré comme cent.
Araminte.
Dorante ! il m’a paru de très bon sens. Quelle preuve as-tu de sa folie ?
Dubois.
Quelle preuve ? Il y a six mois qu’il est tombé fou, qu’il en a la cervelle brûlée, qu’il en est comme un perdu. Je dois bien le savoir, car j’étais à lui, je le servais ; et c’est ce qui m’a obligé de le quitter ; et c’est ce qui me force de m’en aller encore : ôtez cela, c’est un homme incomparable.
Araminte, un peu boudant.
Oh bien ! il fera ce qu’il voudra ; mais je ne le garderai pas. On a bien affaire d’un esprit renversé ; et peut-être encore, je gage, pour quelque objet qui n’en vaut pas la peine ; car les hommes ont des fantaisies !…