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Citation de AuroraeLibri


Tartuffe, convaincu de scélératesse et obligé de quitter son masque, prouve que son insensibilité morale égale au moins sa perversité. Loin de courber la tête devant les preuves de son infamie, il la relève pour écraser de ses menaces son bienfaiteur. Il prouve par sa nouvelle attitude que, comme tous les criminels dénués de conscience morale, il est sans honte et sans remords. Si Molière fait dire au sage Cléante, en parlant de Tartuffe dévoilé et arrêté par ordre supérieur :

« A son mauvais destin laissez un misérable
et ne vous joignez pas au remords qui l’accable. »

ce n’est pas qu’il croie que Tartuffe puisse éprouver le remords véritable ; car non seulement il ne lui en fait exprimer aucun, mais encore il l’a constamment présenté comme dépourvu des sentiments qui, froissés par quelque acte odieux, produisent cette peine morale. En faisant supposer par Cléante que Tartuffe éprouve du remords, Molière signale l’erreur dans laquelle tombent les personnes bien douées du côté des sentiments qui, supposant tous les hommes moralement conformés comme eux-mêmes, ne doutent pas que les criminels n’éprouvent du remords. Si Tartuffe ne le ressent point, il éprouve néanmoins, lorsqu’il est saisi par la justice, le regret égoïste de s’être laissé prendre, et c’est le seul qu’il lui soit possible de ressentir.

Le Tartuffe

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