En Gaule et en Irlande, l'année était divisée fondamentalement en deux moitiés: l'hiver et l'été. La moitié hivernale marquait le commencement de l'année, en débutant à Samhain ( 1er novembre). C'était la fête la plus importante de l'année, montrant l'origine plus pastorale qu'agricole du calendrier. Samhain était la fin de la saison de patûrage, quand les troupeaux étaient rassemblés, et seules les bêtes destinées à la reproduction étaient mises de côté et échappaient à l'abattage. C'était aussi un moment de rassemblement des tribus en leur centre cultuel pour des rituels de mort et de renouveau, dédiés à l'union du dieu tribal ( en Irlande, le Dagda/ Daghda) avec une déesse de souveraineté, la Morigane/ Morrigan, ou plus localement, avec la Boann, la divinité de la rivière Boyne, par exemple.
Les déesses et les dieux grecs parlaient à travers leurs fidèles au moyens de transes et d'inspiration. Pendant un temps, on pensa que la religion classique n'était qu'une sorte d'observance extériorisée, faite de participations aux fêtes et d'exécution des sacrifices prescrits, mais ceci est manifestement faux. Les dieux et déesses apparaissaient aux individus dans les rêves et dans des vols chamaniques de vision intérieure. Ils apparaissaient à des armées entières et à des foules dans des visions. Et depuis les temps les plus anciens, des oracles étaient établis dans des sanctuaires permanents, administrés par un personnel de voyants et de devins professionnels, ce qui est encore le cas - comme nous l'avons vu- dans un pays païen moderne comme l'Inde.