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3/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) le : 29/03/1913
Mort(e) le : 25/09/2000
Biographie :

Ronald Stuart Thomas (29 mars 1913 - 25 septembre 2000), est publié sous le nom de RS Thomas.

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Bibliographie de R.S. Thomas   (1)Voir plus

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dans les collines galloises


Trop loin pour que vous voyiez
La douve, le piétin et le gros asticot
Qui sorti des petits os ronge la peau.
Les moutons paissent à Bwlch-y-Fedwen,
Disposés dans la tradition romantique
Sur arrière-plan de pierre dénudée.

Trop loin pour que vous voyiez
La mousse, la moisissure sur les cheminées froides,
Les orties traversant les portes défoncées,
Les maisons sont vides à Nant-yr-Eira,
Il y a des trous dans les toits, le chaume c’est le soleil,
Et les champs s’en retournent à la lande nue.

Beaucoup trop loin pour que vous voyiez
Ses deux yeux et la phtisie qui lui mine
Lentement la carcasse sous le veston déchiré,
Un homme cultive encore les terres de Ty’n-y-Fawnog,
Il apporte sa lugubre contribution au modèle agréé,
Un embryon de musique dans la gorge, mort


/Traduit de l’anglais par Paol Keineg
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Mort d’un paysan



Vous vous rappelez Davies ? Il est mort, vous savez,
Le visage tourné contre le mur, comme le fait
En pays des collines un paysan pauvre
Dans sa petite maison de pierre. Je me souviens de
    sa chambre
Sous l’ardoise et de la neige sale
Du grand lit dans lequel il reposait.
Aussi seul qu’une brebis peinant pour mettre bas
Dans le froid vif de la mi-mars.
Je me rappelle aussi le vent prisonnier
Qui arrachait les rideaux, l’incessante folie
De la lumière sauvage sur le parquet,
Un parquet nu sans tapis
Et sans natte pour absorber le bruit
Des voisins franchissant les planches précaires
Pour regarder Davies et lui lancer d’un air bourru
De futiles mots de réconfort, avant de se détourner
Impitoyablement de l’odeur écœurante
De la mort qui se mêlait à l’odeur des murs humides.


/Traduit de l’anglais par Paol Keineg
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Quatre-vingt dixième anniversaire
  
  
  
  
Vous remontez le long chemin de terre
Carrossable certes mais qu’on gagne à gravir
Lentement, à pied, en observant le lichen
Qui écrit l’histoire sur la page
De la roche grise. D’abord, des arbres,
Mais qui cèdent bientôt la place à la fougère
Encore verte, gîte de l’engoulevent : on l’entend
Tournoyer les soirs d’été mais à présent il se tient coi
Dans la chaleur de midi, seules s’élèvent les voix
Mineures : mouches bleues, moucherons,
Et murmure de l’eau. La pente se fait plus raide,
Vous reprenez votre souffle, la mer là-bas au loin
Vous fait signe et, vous retournant, vous retrouvez
Le chemin escarpé qu’épaulent les nuages.

Et, tout là-haut, cette vielle femme
Née près d’un siècle plus tôt
Dans cette ferme de pierre, qui attend votre venue,
Attend les nouvelles du village perdu
Qu’elle croit connaître et qui n’existe
Que dans son souvenir.
          Vous la saluez
Et la félicitez d’avoir tenu si longtemps
Contre le rabot du temps qui râpe les os.
Pas de pont pourtant entre son
Monde et le vôtre : vous ne pouvez que vous
Pencher doucement au-dessus de l’abîme
Pour entendre des paroles d’une sagesse révolue.


/ Traduit de l’anglais par Jean-Yves Le Disez
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Un paysan



Son nom Iago Prytherch mais, convenons-en, rien
Qu’un homme ordinaire des montagnes pelées de Galles
Qui pousse quelques moutons dans une brèche de nuages.
Arracher les betteraves en prenant soin de détacher
De l’os jaune la peau verte, un sourire idiot
De satisfaction sur les lèvres, barater la terre brute
Et la changer en une mer empesée de nuages scintillant
Dans le vent : ainsi passe-t-il ses jours, sa joie postillonnante
Plus rare que le soleil qui lézarde les joues
Du ciel décharné une fois par semaine peut-être.
Et quand vient la nuit voyez-le vissé à sa chaise,
Immobile, sauf quand il se penche pour cracher dans le feu.
La vacuité de son esprit a de quoi effrayer,
Le naturel, l’âpreté des ses habits rancis par des années
De sueur et de commerce avec les bêtes
De quoi heurter les âmes sensibles les mieux disposées.
Pourtant voilà notre prototype qui, saison après saison,
Face au siège de la pluie et aux assauts du vent,
Défend son troupeau, forteresse imprenable
Que même la mort dans sa confusion ne saurait renverser.
Aussi souvenez-vous, car des guerres, lui aussi en a remporté,
Lui qui tient bon tel un arbre sous le curieux ciel étoilé.


/ Traduit de l’anglais par Jean-Yves Le Disez
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