Il a l'air satisfait d'avoir réussi à obtenir cette courte peine pour mon père. Alors que pour moi, c'est cet avocat qui a assassiné une deuxième fois ma mère, en lui rendant pas justice. Mais je ne lui dis pas sur le moment. Et si il me laisse consulter le dossier, je me dis que de toute façon, je ne lui en voudrai pas. Je sais que le métier d'avocat est complexe, on peut aussi bien défendre l'ange que le démon.
Pour moi, mon père n'a pas assassiné qu'une seule personne ce 16 octobre 1982 mais cinq : ma mère, mes trois frères et moi. Nous avons été privés de notre mère à cause de la folie meurtrière de notre propre père. Mais par son acte, il nous a ôté à la fois notre mère et notre père. Nous avons dû grandir et errer dans notre vie sans aucun équilibre parental, complètement orphelins.
Mon père a tué une femme en or, comme l'indique son nom, Dehbia, qui veut dire « or » en kabyle et en arabe.