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Citation de Tempsdelecture


Ármann

Jetant un coup d’œil rapide à la fenêtre, il distingua la clarté blême du matin à travers la couche de neige qui recouvrait la vitre.

Il fallait agir vite. Ármann n'était pas certain de l'issue qui les attendait. Pour le moment, il n'avait qu'un seul moteur : son instinct de survie. Ainsi que son désir de protéger Helena, comme toujours.

Il repensa à Daniel, perdu et livré à lui-même dans ce désert hostile, sans doute mort depuis longtemps. Mourir de froid pouvait cependant prendre un long moment, bien plus que ce que la plupart des gens soupçonnaient : le corps humain pouvait montrer une capacité extraordinaire à résister dans des conditions extrêmes. Ils n'avaient toutefois aucune chance de tomber sur lui. Dieu seul savait ou son corps gisait dans la neige, coincé entre deux congères, à quel endroit il avait contemplé les ténèbres pour la dernière fois en songeant que c'était terminé, que personne ne viendrait à sa rescousse.

C'était le sentiment le plus insoutenable : être seul, abandonné, et voir tout espoir s'étioler peu à peu.

Ármann s'était résolu depuis bien longtemps à façonner son destin de ses propres mains, à agir en refusant d'être une victime, et même s'il lui était arrivé de dévier de sa trajectoire, ce principe de vie lui avait plutôt été favorable. À cet égard, Helena lui ressemblait beaucoup.

- Bon, on y va ? lança-t-il à Gunnlaugur.

Celui-ci s'était encore rapproché de la porte, comme s'il voulait rester le plus loin possible d'eux et du cadavre. Si Ármann ne le savait pas aussi lâche qu'incapable de s'orienter, il aurait pu craindre de le voir prendre la fuite. Mais sans son aide ou celle de Helena, il ne saurait comment regagner la civilisation.
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