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3.38/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 2/04/51
Mort(e) à : Paris , le 30/04/85
Biographie :

Raphaêle George est une poétesse française.
Elle est également peintre sous son nom de jeune fille Ghislaine Amon.

Son premier livre, Le petit vélo beige, sort en 1977, aux Éditions de l’Athanor (collection Jean-Luc Maxence). Suivent des publications en revues (sous son nom ou sous le pseudonyme de Laure Slausky) : Sgraffite, L’Humidité, Année poétique Seghers 1977, Poésie 1, La Vie totale, Contre-Ciel… (Parutions posthumes : L’Autre, Recueil, Le Nouveau Recueil, Tout est suspect…). Elle écrit aussi quelques articles de critique littéraire pour Libération, et puis la même année fonde avec Mireille Andrès, Patrick Rousseau (transfuge de la revue Gramma) et Jean-Louis Giovannoni, Les Cahiers du double, revue de Littérature et de Sciences Humaines, qu’elle dirige ensuite avec ce dernier jusqu’en 1981.
Parallèlement à ses activités littéraires, Raphaële George (à cette époque Ghislaine Amon) peint (Draps, Suaires…) et expose fréquemment seule ou en groupe ; elle illustre aussi des tirages de tête pour les Éditions Unes
Début 1984, Ghislaine Amon apprend qu’elle est atteinte d’un cancer. Elle est opérée et suit un traitement de chimiothérapie et rayons. Malgré son affaiblissement dû aux traitements, elle trouve la force de peindre et d’écrire un dernier livre : Psaume de silence. Livre composé à partir d’extraits de Suaires, manuscrit commencé dans les années 1977-78, et sur lequel elle fera souvent retour, en le réécrivant ou en utilisant des passages pour ses livres en cours, sans jamais vouloir le publier.
Le 6 mars 1984, alors qu’elle est en pleine écriture de Nuits échangées, Ghislaine Amon décide de changer de nom d’écrivain et de ne plus signer, désormais, que sous le patronyme de Raphaële George.
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Source : Site personnel
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Entre les yeux et le regard s'inscrit un fossé d'une nuit sans fond; ainsi ma blessure me fit naître à mon regard et les mots découvrirent sous mes yeux la maladie du silence.
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On ne sort pas de l'absence: elle vous tient trop lieu de corps.
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J'attends avec amitié vos lettres qui me seront le secours dont j'ai rêvé vivre par mon écriture et que certains n'ont pu comprendre; car si j'ai élevé une mémoire de l'oubli, par mon attention toujours aux moindres signes, respectueux des objets et des êtres qui m'entourent, ce n'était là que l'expression de mon être enfin converti à la vie, au-delà du temps et de l'histoire.
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AMOUR…


Amour
nuit au fond du corps
déjà prête à m’ensevelir.
De cet amour il faut croire
qu’il est une part de moi
un morceau de ma chair
ce regard intérieur
qui sait ce que veut l’appel du jour.
Dans ces yeux, mes yeux ont vu
ce qu’ils désirent
et y renoncer serait mourir à moi-même.

Existe-t-il cet autre
qui ne nous reproche jamais d’être ?
Est-il l’épure de soi-même
au point de croire que jamais
nous ne saurions le perdre ?
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ON NE DEVRAIT JAMAIS ARRÊTER D’ÉCRIRE, CE QUI EST POÉSIE SURTOUT…


On ne devrait jamais s’arrêter d’écrire, ce qui est poésie surtout. On perd
l’habitude, le souffle, le ton, on perd même sa compréhension faite de tant
d’amabilité, et bêtement l’arrêt nous rend ignorant de ce qui juste avant nous était encore nécessaire. Ainsi on sort de la grâce. Peut-être est-ce ce qui m’est arrivé à force d’avoir peur de mal faire, de mal dire. Je me crois maintenant en un point de non-retour. Il faut que je retrouve ma force antérieure mais comment ? Il faut que je retrouve une certaine innocence, cette poésie attachée et venue des sentiments simples, accepter cette montée de la nostalgie, cette montée que la plupart du temps nous ne pouvons laisser venir et que nous occultons.

Édition établie par Jean-Louis Giovannoni et Nicolas Marquet.
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L’Éloge de la fatigue
Extrait


La fatigue vient avec la nuit,
nous pourrions croire que par elle nous communions
nous respirons de même vent que tout qui
[azur]____[/azur] [azur]____[/azur] [azur]____[/azur]
 appartient au cycle du jour et de la nuit.

Elle paraît comme un poids, ce poids qui nous fait
[azur]____[/azur] [azur]____[/azur] [azur]____[/azur] [azur]
 ____[/azur] chuter au centre de l’être
et pourtant elle ne pèse pas.

Elle n’a pas de visage, effaçant presque le nôtre
soudain nous ne sentons ni la faim, ni aucune nécessité
et nos pensées vagues sont comme des murmures étrangers
échos lointain de combats inachevés.

Tant de gorges se sont serrées dans les murs.
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DOUBLE INTÉRIEUR


extrait 4

Je ne sais ce qui s’entame ici lettre ou écriture ? La parole a finalement quelque chose que je ne comprends pas très bien et qui m’échappe. Que te dire si ce n’est que la journée fut belle et que de nouveau tout s’étire dans le petit bord du silence. J’ai l’impression même en écrivant de forcer quelque chose. Ainsi ai-je la sensation étrange de désirer éteindre tout désir en moi, me faire si petite, si petite et si forte tout à la fois. Mes vêtements m’ont l’air complètement inutiles. Je sens tout avec une dérision effrayante de laquelle je sais venir une sauvagerie sans appel et sans nom ; un enfermement galope en moi si fort que je m’exile. Un deuil indéfinissable commence à naître contre quoi ma générosité perd, s’épuise et ne peut me raisonner. Je tente un dernier souffle d’intelligence que je veux puiser en mon travail et ne plus croire qu’à un seul acte de clarté authentique : Ma Création. C’est de là que peut émerger à nouveau ma plus grande sérénité. Je ne sais quel en sera le prix ni si tu pourras y figurer ?

Ce que je voudrais possible frise la petitesse et m’éclate comme ce que j’appelle les petites peurs de cette terre qui nous rendent sans cesse à la bassesse. Or je hais toute bassesse. Et si tu veux une place dans ma vie sache faire le geste qu’il faut pour qu’il me fasse mesurer où est ton amour. Sans cela, je me renfermerai en ma coquille et nous créerons en nous l’exigence d’un tel non-lieu.
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SUAIRES


extrait 3

   Dans un long filament noir, il y avait eu un jour un visage, mais désormais nous hibernions dans le monde des anamorphoses où toute l’histoire redevenait possible.

   Comment était-ce possible de voyager, lorsque je donnais des rendez-vous que sans cesse je manquais ? Je ne pouvais pas parler au téléphone quand mon corps n’était pas là. Comment résoudre ces absences ?

   Je faisais des signes, je les faisais voguer loin, ils rebondissaient probablement dans une oreille qui m’avait été choisie et que ponctuellement je remplissais par mes voix. Mais au moment de rencontrer l’autre, déjà elles avaient disparu.

   J’aurais pu dire… violet, turquoise… turquoise violacé, violet turquoise… bleu par volonté de profondeur avec pour espace l’inégalité proportionnée de l’harmonie… Rien n’aurait changé. Et pourtant, entre mes mains, n’importe quel compositeur aurait entendu une musique — Moi qui n’ai jamais su lire la musique. D’où vient cette musique où ne vibrent que déchirure, écartèlement ? Alors que ce qui compte est cette façon de résumer l’espace sonore au toucher, à l’effleurement de l’invisible. Nos traces viennent nourrir l’enfer de la platitude tandis qu’erre en elles, l’ombre d’un noyé.
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Les Nuits échangées


extrait

Et dans nos mains l’affranchissement des insectes
qu’on écrase sans crainte,
étonnés seulement par les petites taches brunes
sur les doigts…

La nuit annonce un visage intérieur
visage qui ne peut ignorer la façon dont je mourrai…
Et je sens précisément dans l’approche
qu’une telle figure est visible pour être donnée.

Refuser ce regard.
Occulter une mémoire lointaine, totale,
une mémoire qui sait ce qui me fonde
et pourquoi je deviens.
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NE PARLE PAS, NE DIS RIEN...


Ne parle pas, ne dis rien, il reste par terre les
morceaux de ma poupée en porcelaine et l’œil
de maman qui saigne. Tu ne sais plus quoi
faire. Pauvre petit frère. Tu me prends par la
main pour que je ne regarde pas. Tu
m’emportes sur la voie ferrée sous le pont où
certains ont écrit « Kroutchev assassin » ! Il
fait nuit et tu ne sais pas s’il sera possible de
rentrer. Dans la chambre le petit
recroquevillé dans son lit se fait tirer par une
voiture à pédale derrière le vélo de la
Ghislaine. Cette enfante perdue fait le cochon
pendu dans un square loin de la maison.
Attendre le moment pour renverser le petit
sur le gravier. Mais chaque fois c’est moi qui
tombe et qui n’arrive pas à me relever dans
les sous-sols du HLM pendant que « les
jeunes voyous » me tâtent les seins. J’ai beau
tirer derrière moi, le landau, le grand landau
avec toutes les poupées du monde à
l’intérieur, je n’ai pas encore accouché mon
petit frère, sinon, à demi, lors de soirées
courtes, espace de se caresser sans y prendre
garde. Mais lorsque tu poses ta tête contre la
mienne, petit, il y a des bruits que l’on
n’arrive pas à saisir. Ils remontent par les
tuyaux des sanitaires, j’entends l’eau qui
coule dans l’évier et les voisins qui crient.
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