La globalisation a un effet majeur : affaiblir le modèle du despotisme immense et tutélaire de l’Etat. Les nécessités de la coopération en matière de politique de l’énergie ou de gestion des ressources rares et les avancées des techniques d’information et de communication sont peut-être appelées à jouer un rôle de facilitation des processus de rationalisation analogue au rôle que Durkheim a imputé aux progrès de la division du travail. Car ces facteurs ont pour effet d’affaiblir les Etats-nations et de favoriser le pouvoir des institutions et des organisations transnationales de caractère humanitaire, économique, judiciaire ou communicationnel. Ces institutions et organisations transnationales sont porteuses d’une forme de contrôle social dans une large mesure inédite, esquissant le développement d’un Recht ohne Stat : d’un « droit sans Etat ».