Je n'avais jamais annoncé à personne la disparition de l'un de ses proches. Dire la mort, l'annoncer, me parut soudain terrifiant, et je pensais aux gendarmes qui devaient prévenir la famille, parfois les parents, de la mort d'un des leurs sur la route. Il me semblait pour ma part que je n'allais pas seulement annoncer la mort, mais aussi la donner à mon tour. Dire la disparition me restaient en travers de la gorge, comme un mensonge, ou une trop pure vérité.