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Citation de araucaria


Blanche et René se marièrent le même jour.

De mémoire de Vierzonnais, on n'avait jamais vu ça : un frère et une soeur descendre ensemble les marches de l'église. Tout le monde savait que cela portait malheur. Mais l'amour de Blanche pour son frère René était si grand qu'elle avait fait fi de toute superstition. Et c'est le coeur débordant de joie qu'au bras de Léon, son mari, elle était sortie de l'église en prenant bien garde, toutefois, de ne pas être en avant de sa jolie belle-soeur, car il ne fallait quand même pas tenter le sort.
Rien de plus gracieux que ces deux jeunes épousées chacune amoureusement accrochée au bras de l'homme qu'elle avait choisi. Ce fut aussi l'avis de la foule qui, massée sur le parvis de l'église, cria d'une voix unanime : "Vive les mariés!... Vive les mariés!..."
Emilia, qui venait d'avoir dix-huit ans, était ravissante, enveloppée de dentelles blanches, son front lisse couronné de fleurs d'oranger, le visage rose de plaisir levé vers René avec un regard de félicité enfantine, René, beau garçon très mince, le teint pâle, la contemplait avec cette satisfaction un peu niaise de l'époux comblé.
Bien différent était l'autre couple : Blanche, vêtue de satin, toute concentrée sur son amour qui lui donnait un air grave, un peu mélancolique, s'appuyait d'une main timide sur cet homme à peine plus grand qu'elle, au front déjà dégarni, au fin visage qu'animaient deux yeux sombres et intelligents.
(Les enfants de Blanche)
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