Ce qui, aujourd’hui, nous paraît injustifiable, c’est le principe même d’imitation le goût du modèle, de la copie. C’est Colbert faisant donner pour instruction aux jeunes gens qu’il envoyait à Rome apprendre les beaux-arts, de « copier exactement les chefs-d’œuvre antiques sans rien y ajouter ». On aura vécu sur ce principe d’imitation, dans les milieux officiels du moins, jusqu’à une époque très proche de la nôtre. En France surtout où la culture classique a été jusqu’à notre temps considérée comme la seule forme de culture. Rappelons que, tout récemment encore, on ne pouvait prétendre être cultivé sans connaître le latin, voire le grec ; et que, jusqu’à une date très proche de nous, l’essentiel du travail des élèves des Beaux-Arts dans toutes les sections, y compris l’architecture, consistait à dessiner des plâtres grecs ou romains. Les temps classiques n’ont concédé quelque valeur artistique qu’à certaines œuvres de l’art chinois, objet d’une mode passagère au XVIIIe ou encore à la suite des campagnes napoléoniennes, à l’art classique égyptien. Hormis ces deux concessions à « l’exotisme », toute Beauté se résumait dans le Parthénon en architecture, la Vénus de Milo en sculpture.