"_Nous sommes au vingt-et-unième siècle, Philippe. Les Africains ne chassent plus le léopard pour se fabriquer des vêtements et les femmes africaines savent faire autre chose que piler du mil. Il y a des universités dans toutes les capitales africaines. Les études scientifiques peuvent être suivies partout dans le monde, et sont accessibles de n'importe où par internet, pour qui sait les lire."
"_Tout est une question d'image. Dans mon métier, qui est un métier de relations, l'image que l'on renvoie est très importante. Vous voulez vous fondre dans la masse, votre tenue y contribue. Vous voulez vous distinguer, votre image est primordiale. Vous voulez attirer la sympathie, c'est encore votre expérience extérieure qui va agir, bien plus que les mots ou les discours."
"L'avantage d'être bassiste, c'est que les bassistes sont rares. Donc, même quand on n'est ni très doué ni très expérimenté, ce qui est mon cas, il y a toujours des groupes qui ont besoin d'un bassiste."
"Pour la plus grande majorité des adultes, il est très rare d'avoir à calculer une dérivée ou à résoudre une équation du second degré. Mais bon, on ne va pas se prendre la tête. Tout le monde sait que ça ne sert pas à grand-chose, mais ça me permet de gagner ma vie. Alors je ne vais pas démarrer un combat contre mon camp."
"Même au fin fond de l'Afrique, les mauvaises nouvelles arrivent trop vite."
"_Si c'est des extraits de plantes, ça ne me fera sûrement pas de mal.
Mais elle hausse les épaule et envoie son regard au ciel avant de m'expliquer que traitement à base de plantes ne veut pas dire inoffensif ni inefficace.
_Sache que la plupart des poisons ou toxiques sont des substances végétales..."
"J'ai dit "buona sera" à ma belle Italienne et j'ai découvert le dortoir du refuge.
Juste l'enfer. Il y avait là une quinzaine de mâles qui avaient transpiré et ne s'étaient pas lavés. Ils avaient marché toute la journée dans des chaussures fermées. Ca m'a fait penser à la cage des fauves du zoo de Vincennes."
"Certains pourraient penser qu'avec une femme excellente dans tous les domaines, la vie manque d'imprévu. Ils auraient tort..."
̶ Écoutez Jean-Baptiste. Je n'aime pas le livre qu'a écrit mon mari, mais alors pas du tout.
Il se présente comme un homme un peu à la remorque de son entourage, peu dynamique. On pourrait même croire qu'il prend des engagements, non pas en raison de ses convictions intimes, mais pour faire plaisir à ceux qui l'entourent.
Il raconte ses relations avec des femmes dans un livre que nos amis pourraient lire. Vous vous doutez bien que je déteste ça !
Pire, il apparaît dans ce récit comme un homme obsédé par les femmes. Ce n'est pas du tout la personnalité de l'homme que j'ai épousé, et avec qui je vis depuis des dizaines d'années. Le vrai Philippe que je connais est un homme respectueux, dynamique, efficace et engagé.
Une jeune femme en jeans avec de longs cheveux roux et bouclés est arrivée. Je n'ai pas reconnu instantanément le Docteur Pesquellec.
Elle m'a reproché de me déplacer sans masque, et m'a demandé de la suivre dehors près du parvis. Elle était plus jeune que je me l'étais imaginé lorsque je l'avais vue pour la première fois à Toulon. Un massif de genêts abritait des regards quelques bancs déserts. Nous nous sommes assis chacun à un bout d'un banc en pierre.
Elle a retiré son masque, m'a fait un sourire.
̶ Jean-Baptiste. Je peux vous appeler Jean-Baptiste ? J'ai le plaisir de vous confirmer que votre stage est accepté et que nous allons travailler ensemble quelques mois.
̶ Ou plus exactement que vous allez travailler pour moi, a-t-elle ajouté avec un large sourire. Elle a poursuivi :
̶ Vous avez compris que ce que nous faisons est confidentiel. Nous allons être amenés à communiquer assez souvent. Il est hors de question que nous nous écrivions, que nous nous téléphonions ou que nous nous envoyions des mails ou des sms.