PETIT POÈME SUPERNATURALISTE
Cette nuit le baiser d'une larme de soie
S'acharne sur ma joue.
Ni les portes suppliantes des cheveux,
Ni les douces lunes des xylophones de chair,
Ni les soleils d'aubépine,
Ni les serpents innombrables des becs à gaz des yuccas,
Ni les cils suppliants de l'onde,
Ni la laine bleue ichtyophage des voiles électriques,
Ne réjouissent mes yeux et ma bouche.
Ni les tunnels effondrés,
Ni les ongles hideux des maisons,
Ni la gorge serrée des ampoules du silence,
Ni les poitrines crevées des fougères,
Ni l'ombre des étoiles n'émeuvent mon cœur.