Palma est une femme à l'aura puissante qui a réussi à rassembler autour d'elle une bande d'amis qui s'est transformée en peu de temps en une famille de cœur. Où qu'elle allait, les gens se souvenaient d'elle... Mais la chose primordiale pour Palma, qui constitue toute sa substance son but ultime, c'est Augustin, son enfant chéri, adoré. Pour lui aussi Palma est le centre de son existence. Malheureusement, sa dame de cœur est emportée par la maladie.
Plusieurs mois après l'enterrement de sa maman, Augustin trouve la tombe nettoyée et entretenue avant son passage et a la sensation d'être suivi. Ses amis n'y sont pour rien ?
Qui s'occupe de la pierre tombale ? N'imagine-t-il pas seulement être espionné ? Survivra-t-il à la disparition de sa mère ? À quarante est-il encore possible de couper le cordon et profiter de ce qu'offre le monde ?
L’histoire se situe un an après le décès de Palma, son fils erre comme une âme en peine, tentant de reprendre le cours normal de sa destinée, il feint plus qu'autre chose. Mais ses amis ne sont pas dupes et mettent tout en œuvre afin de lui redonner goût à la réalité. L'on comprend que ce ne sera pas aisé, car au détour des flashbacks qui dévoilent les liens remarquables que la femme tissait avec ses proches, davantage encore avec son Augustin.
J'attendais avec une totale impatience ce nouveau roman de Renaud Santa Maria, son premier "La mort est une nuit sans lune" paru chez Stéphane Million m'avait enchanté. On retrouve avec délectation sa plume à la fois poétique et raffinée. Le charme a opéré certes, mais la description de Palma est dans l'excessivité, trop parfaite pour être vraie, pas de faille… Alors oui, c'est le regard que porte cet homme en devenir sur sa mère et qui l'admire, toutefois les autres protagonistes ont ce même œil sur elle, tel le messie. Et ce mot n'est pas choisi au hasard, du fait que ce récit est amplement axé religion chrétienne. (Overdose pour moi). Le titre démarrait bien avec l'introspection du personnage sur le drame qu'il subit, les doutes, la rationalisation… L'auteur transmet prodigieusement bien les sentiments et les tiraillements intérieurs, néanmoins il y a une véritable longueur qui s'étend sur la moitié de l’ouvrage ; dialogues en tirades démesurées virant au verbeux.
Je n'avais qu'une envie savoir qui se cachait derrière le nettoyeur de tombe et si oui ou non il hallucinait sur sa filature. Je souhaitais découvrir l'origine du titre, et l'explication me plaît particulièrement.
J'ai également apprécié les notes d'humour disséminées çà et là, certaines réflexions sur la vie et la mort...
Bon point aussi le marque-page à découper du rabat de la quatrième de couverture, mais comme je ne regarde jamais l'arrière du livre (ma curiosité pourraient conduire mes yeux (par inadvertance j'entends…) à s'accrocher à des mots et me spoileraient la fin), je l'ai vu après avoir terminé ma lecture… (Oui, boulet on n’hésite pas à le dire… d'habitude ce rôle est réservé à Satrape…)
Je guetterai la sortie du prochain Renaud Santa Maria, il fait partie de mes auteurs adorés, puisque le côté poète maudit de ses personnages me séduit.
Je remercie Babelio et les Éditions Belfond pour cette lecture.
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