Bien que très loin de la zone de combat, la guerre avait des répercussions dans notre campagne du Centre. Malgré les efforts des femmes et des vieillards, l'aspect du paysage avait changé. Faute de bras, les fougères, les genêts avaient envahi les terres laissées en friche et pour un œil averti des choses de la terre, cette nouvelle image du paysage campagnard n'échappait pas.
La terre chômait partiellement ; par contre le bétail se vendait bien et, tout en cultivant moins, le paysan mangeait mieux et voyait son bas de laine grossir.
La guerre décimait les combattants, mais des gens faisaient des affaires. [...]
Pendant que les canons crachaient leur ferraille qui tuait, défigurait, mutilait ceux qui avaient vécu sur cette portion de terre, la vie se poursuivait là dans le calme de toujours.