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Citation de CREER


Marie-Jeanne revoit la scène. Son sac de voyage qu’elle enregistre comme bagage à main (« Pour gagner un temps fou à l’arrivée », avait conseillé monsieur le curé), l’étrange machine et son tapis roulant qui, pareil à une langue un peu répugnante, avale le sac. La machine s’arrêtant tout à coup de recracher ses larcins, repartant enfin. La langue de caoutchouc qui restitue le sac. La main qu’elle tend pour l’attraper… Quant aux deux brutes qui, à cet instant, la plaquent violemment au sol, Marie-Jeanne n’a même pas le temps d’en apercevoir le visage.
Et puis l’interrogatoire, ses affaires déballées, étiquetées, impudiquement exposées sur une table de formica, semblable à un étal de marché. La voix blanche qui s’enquiert : « Vous reconnaissez bien ces objets comme vous appartenant ?
– Bien sûr ! Ce sont mes affaires.
– Ceci également ?
– Ça, c’est mon porte-bonheur. Mon fétiche, si vous aimez mieux.
– Votre porte-bonheur ? Ben voyons !…»
Marie-Jeanne renonce à s’expliquer. Ce serait trop long. Il lui faudrait pour cela raconter la maladie de Paul, comment, quelques semaines avant sa mort qu’il sentait proche, il avait encore trouvé assez d’énergie pour se rendre une dernière fois au petit atelier où il aimait bricoler. Il en avait ramené cet étrange objet auquel, d’emblée, Marie-Jeanne fut tentée de prêter des vertus surnaturelles.
« En souvenir de moi !» avait expliqué Paul avec son éternel sourire que le mal commençait néanmoins à ternir.
«Garde-le toujours près de toi. Il te portera chance lorsque je serai parti. »
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