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Citation de Partemps


En repérant le mensonge qui structure la polarisation de la foule contre Jésus, les Evangiles nous fournissent une clef qui ouvre d’innombrables serrures et transforme radicalement la culture, non seulement de l’Occident, mais du monde entier.
Tant que le monde occidental était chrétien, il donnait au mot mythe, spontanément, le sens de mensonge. Il ne pouvait pas dire pourquoi, mais il y avait en lui un instinct de vérité que nous avons perdu. Il importe d’en retrouver le goût.
Les Evangiles tiennent pour fausse la croyance des lyncheurs qui sont assurément coupables, mais pardonnables, car leur illusion est involontaire. C’est ce que dit le Christ de ses persécuteurs : « Seigneur, pardonne-leur, parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font. » Et c’est aussi ce que dit Pierre dans les Actes des Apôtres. Vous et vos chefs, vous êtes moins coupables que vous ne l’imaginez.
On se trompe complètement quand on s’efforce de rendre les textes chrétiens et le premier christianisme responsables de l’acharnement, des siècles plus tard, des païens mal christianisés contre les Juifs, perçus comme seuls responsables de la Passion du Christ.
Tous les hommes sont également responsables de la Passion du Christ car, en elle, se résume la vérité de toute l’humanité, enracinée dans des cultures forcément tributaires, elles aussi, de quelque violence collective à laquelle, pour le meilleur et pour le pire, ces hommes sont redevables de leur humanité.
Avant les Evangiles, personne ne savait que les lyncheurs mythiques choisissent leurs victimes au hasard. Aujourd’hui tout le monde le sait, mais sans se douter que c’est au biblique et à l’évangélique que notre monde est redevable de ce savoir.
Si on ne parle pas de science, pour le savoir dont je parle en ce moment, ce n’est pas parce que la certitude est insuffisante, c’est au contraire parce qu’elle est trop forte. Ce genre de savoir est si puissant que les logiciens le baptisent common knowledge et on ne le tient plus pour scientifique. Il est si bien établi qu’une humanité étrangère à lui est devenue en quelque sorte inimaginable. Cela n’empêche pas ledit savoir de rester aussi scientifique que jamais. Qui peut le plus peut le moins.
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