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3.25/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Mirandol-Bourgnounac, Tarn , le 16/02/1921
Mort(e) à : Toulouse , le 23/05/1991
Biographie :

René Mauriès est un journaliste, grand reporter et écrivain français.

Après une licence en lettres, il débute en 1945 à La République du Sud-Ouest, correspondant de guerre en Allemagne, puis entre en 1949 au quotidien de Toulouse La Dépêche du Midi, où il fera toute sa carrière journalistique. Il y exerce toutes les activités, de grand reporter à chroniqueur sportif, notamment sur le Tour de France (trente-sept tours couverts), chroniqueur judiciaire (de Dominici à Klaus Barbie), et enfin rédacteur en chef. Il couvre les voyages présidentiels. Il est envoyé sur tous les théâtres d'opérations, Indochine, Algérie, Kurdistan, Iran, Chine… Il est ami avec Joseph Kessel, Kléber Haedens, Antoine Blondin.

Ses reportages sont récompensés par le prix François-Jean Armorin en 1954 (pour ses articles sur l'Indochine disponible), le prix Albert-Londres en 1956 (pour ses reportages sur la guerre du Rif, où il a été blessé).

À trente-cinq ans, il est le seul journaliste à avoir reçu ces deux grands prix du reportage. En 1967, il publie dans la Dépêche une série de reportages sur le génocide des peshmergas kurdes, Le Kurdistan ou la mort, plus tard publié en livre. Après le drame des Jeux olympiques de Munich de 1972, qu'il vit de près, il raconte son expérience romancée dans "Le Cap de la Gitane" qui reçoit le prix Interallié en 1974.

Outre ses activités professionnelles, René Mauriès menait de nombreuses actions d'ordre social, en particulier en faveur des traitements des maladies cardiaques, dont celle de « l'enfant bleu » et la sclérose en plaques.

Il était vice-président de l'École de journalisme de Toulouse. Un prix portant son nom a été institué en 2006 pour perpétuer son souvenir et récompenser de jeunes journalistes.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Avant de repiquer vers le fleuve, ils virent tournoyer, sur fond d'azur enfumé, le ballet noir aux reflets métalliques des Stuka, Messerschmitt et autres Savoïa. L'un des Espagnol grogna le vieux proverbe : " Cria cuervos y te sacaron los ojos", ("Elève des corbeaux, et ils te crèveront les yeux...")
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Ce Don Quichotte à bandes molletières, bottes de sept lieues et culottes de cheval de velours kaki, gilet en peau de porc, écharpe grège enroulée autour de crâne comme un chèche, simple caporal à la caserne Lénine de Barcelone, avait maté ses hommes au nombre de bouteilles de Sangre de Toro. Il possédait un chien bâtard à poil roux, dont il avait peint les flancs aux initiales noires P.O.U.M., parti ouvrier d'unification marxiste. Ce clebs traquait les rats dont il avait horreur. Or, ils pullulaient dans les tranchées d'Aragon, où sa haute taille le contraignait à marcher à quatre pattes.
- Il s'y fit blesser à une main et souffrait d'une forte bronchite. Je l'ai soigné à maintes reprises dans les neiges du mont Oscuro, au-dessus de Saragosse. Il prétendait que toutes les révolutions étaient vouées à l'échec et maudissait les communistes qui, soucieux d'abord de leur autorité, n'hésitaient pas à massacrer leurs rivaux plutôt que leurs adversaires.
- Comment s'appelait-il, cet Anglais ?
- Blair...Eric-Arthur Blair...
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Le camp de concentration d'Argelès-sur-Mer occupait, à perte de vue, une immense plage d'une dizaine de kilomètres, hérissée d'une forêt de poteaux plantés à la hâte et prise dans une toile d'araignée de fils de fer barbelés. Une tramontane glaciale la balayait. Ses tourbillons soulevaient parfois de véritables tempêtes de sable. Aux cris de al campo, au camp, leur seul vocabulaire espagnol avec prohibido, défendu, des militaires dits Sénégalais, y canalisaient, sur un chemin de madriers instables, de misérables troupeaux qui tenaient à peine debout, minés par la dysenterie et la pneumonie. Un millier d'internés emplissaient quelques baraques sommaires, privilège des premiers arrivés, et cent fois plus se terraient dans le sable, au creux d'abris aménagés le plus souvent à mains nues. Certains, grâce à un réseau de boyaux percé sous les barbelés, avaient ramené de l'extérieur des matériaux de récupération pour l'agencement de gîtes hétéroclites. Mais il fallait se garder des patrouilles de spahis nord-africains qui, cravache au poing, chargeaient toute âme qui vive en marge du camp. On y enrageait ainsi d'avoir à subir, "après les Maures de Franco, ceux des Français", qui, avec les Sénégalais, jouissaient du pouvoir exorbitant, pour la première fois de leur existence, de se défouler sur des Blancs, et à plaisir.
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Dans quels abîmes de honte ce pouvoir de gauche, issu du Front populaire, allait-il dégringoler, de reniements en lâchetés ? Les anarchistes du fourgon appelaient déjà "avenida Daladier" le chemin du camp de Saint-Cyprien...
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L'offensive générale fut déclenchée la veille de Noël. Lorsque la résistance s'effondra sur les rives du Sègre, la retraite tourna partout au sauve-qui-peut. Seules s'accrochaient, çà et là, des unités de choc, qui autorisaient à parler encore de front. Sous un froid très vif, aiguisé par la tramontane, avec des bourrasques de neige sur les plateaux et contreforts pyrénéens, la marée des réfugiés submergeait Barcelone abandonnée. Hydre humaine, irrésistible comme la ruée franquiste, l'exode absorbait tout, paralysait tout, anesthésiait les meilleures volontés et reculait encore les bornes de l'indicible. Les escadrilles de la légion Condor, celles de Guernica, s'acharnaient sur ce piétinement hallucinant de centaines de milliers d'êtres de tous âges et sexes, affamés, en guenilles, accablés par la fatalité, la terreur et les intempéries, qui jalonnaient leur calvaire d'agonisants et de cadavres...Et, du côté d'Igualada, il était tombé sur un charnier de prisonniers franquistes qui, avant leur massacre, avaient eu, pour ultime vision, le monastère sacré de Montserrat.
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