AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.55/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Biographie :

"Babel Heureuse" est une revue poétique semestrielle dirigée par François Rannou et l'éditeur Gwen Catalá, créée en 2017.

Elle se veut un carrefour des langues et des arts, du mouvant, écho de la parole dite.

Elle ambitionne de devenir une référence de la création poétique contemporaine, donnant voix aux jeunes pousses autant qu'aux incontournables, ouvrant sur le monde, aux traductions et créations bilingues.

La revus paraît en édition papier, édition numérique enrichie et expérience web innovante.

page Facebook : https://www.facebook.com/groups/BabelHeureuse

Ajouter des informations
Bibliographie de Revue Babel Heureuse   (5)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Une fleur souffre
(Poème de printemps)



Probablement faut-il / s’imaginer aussi
la floraison / comme un processus/douloureux. Une chose
qui reposait, enroulée autour de son centre, rentrée
                                 / en elle-même, est
ouverte de force &/ écartée par une main étrangère &
                                   / clouée en largeur
s’ouvre encore ce qu’elle a/ de plus vulnérable, béant
entre ses ailes brisées
le bonheur.


//Andras Unterweger (1978 -)
/ Traduit de l’allemand par Laurent Cassagnau,
Commenter  J’apprécie          50
Laisse ton adresse…



Laisse ton adresse, dit en rêve,
dans le train de nuit où tu somnoles,
l’ombre qui se fond, tournant le buste
en parlant, si bien que ce qui sonne
te parvient issu non de sa bouche
mais du glissement de son absence
vers une autre image et si, le pauvre,
tu te dis qu’il s’est ouvert les veines
loin, en Italie, sans que tu saches
ni pourquoi ni quand, par la brûlure
que tu sens soudain au poignet gauche,
outre la douleur fantôme, reste
cette voix autour lointaine et proche
qui te sort déjà d’une autre scène,
de miroitements sur l’eau dormante
vert-de-gris opaque, jaune et rouge,
sur lesquels la barque oscille et berce,
et, dans le halo des deux images
qui se superposent, tu n’existes,
en ouvrant les yeux une seconde
pour les refermer et voir si quelque
bribe permettrait de vivre encore
avec elle quand tu te réveilles,
plus que pour te voir en réceptacle
de son geste, te parler, la tête
vers l’arrière, pas vers toi, - un timbre
grave et de fausset ensemble,
comme à portée des mains, qui se dissipe
dès que tu l’entends – et quelle adresse
lui laisserais-tu qu’il n’ait déjà ?

                                             17 nov. 14


//André Markowicz (1960 -)
Commenter  J’apprécie          40
Là-bas
Pour Anne,
qui de son regard
cloute le cuir des montagnes
extrait 1
  
  
  
  
Qu’est-ce que tu allais chercher là-bas ?

(La traversée d’un bras d’eau défiant les peurs gigantesques.)

À Vlora tu n‘as trouvé que la boue des parpaings et des inachèvements, les
traces sales des tristesses de l’exil, des espoirs déçus et du sable qui couvre
les chevilles blessées
Et brûle
Misère et hébétude d’un monde
Où l’on ne fait que se rattraper aux branches.

(Le fourgon haletant, langues bizarres, regards détournés.)



// Emmanuelle Favier France (1980 -)
Commenter  J’apprécie          30
Canto XLVII



Extrait 2

             Les lampions flottent dans la baie
Et la griffe de la mer les recueille.
Neptune boit suivant les mortes-eaux.
Tamuz ! Tamuz !!
La flamme rouge flottant vers le large
                  Par cette porte es-tu mesuré.
De leurs longs bateaux ont-ils mis les lampes à l’eau,
La griffe de la mer les recueille au large.
Les dogues de Scilla grognent au pied de la falaise,
Les dents blanches rongent le roc,
Mais dans la nuit pâle les lampions flottent vers la mer



//Ezra Pound (1885 – 1972)
/Traduit de l’anglais par Richard Sieburth,
Commenter  J’apprécie          20
III.


Comme à l’issue d’un vaste
  effort, d’une, comme on dirait
récalcitrance,
obstinée, frénétique
        à se laisser
dissoudre par le bleu
de l’air inarrêtable, par
le rauque dans
  sa hauteur pure, par
l’inspire-expire, ô patrimoine
exsangue, le
corps au grand jour
là, et l’ahan,
telle, plissant les yeux orange-rouge
est la minute – pas
 une minute entière – sur
le dos quand la respiration
vient des épaules, les
os s’ouvrent, c’est
là que se glisse le visage.

            30 août – 1er sept. 16


//André Markowicz (1960 -)
Commenter  J’apprécie          20
Tu ne tonitrueras pas…



Extrait 10

Crue de lumière
un rayon s’affaire
retend
poudre et poussière
retiens-les veux-tu
dans tes doigts
tes mains en
entonnoir de lumière
ici rien ne reste longtemps
patience ou impatience
tu es les deux ailes
elles
textures de lumière
alternent
une éruption
une retenue
entre les deux un grain
dans les mains sèment
la relation parfois inversée
d’où sort une espèce de visage
qui pourrait être le tien

(quoique aucun
ne le soit vraiment quoique
précisément se soit l’éruption
qui est visage et voir)


//Adèle Nègre (1965 -)
Commenter  J’apprécie          20
Là-bas
Pour Anne,
qui de son regard
cloute le cuir des montagnes
extrait 5
  
  
  
  
À Orikum remontant vers le ferry tu as compris
Qu’aucune réponse ici non plus
Que même les questions devenaient dérisoires
Puisque tous ils s’en vont
Toi qui viens de là où ils vont
Toi que fais-tu là ?
Qu’es-tu venue chercher ma fille ?
Un nouveau chapitre une phrase de plus le mot qui manque
Comme si chez soi ils n’existaient pas
Rentre chez toi ma fille
Rentre chez toi.


// Emmanuelle Favier France (1980 -)
Commenter  J’apprécie          20
Canto XLVII



Extrait 3

La mer est striée du rouge d’Adonis
Le rouge battement des feux dans leurs pots
Près de l’autel les épis nouveaux se dressent,
                       fleurs de vive semence.
Deux portées, deux portées à la femme,
Sa foi ne va pas plus loin. Rien n’a d’importance.
C’est là son penchant, son intention,
C’est là qu’on t’appelle intention sans cesse tournante,
Sois la nuit par le cri du hibou, soit par la sève en tige,
Sans repos, en aucune manière par aucune ruse intermittente
La phalène est appelée au-delà des montagnes
Le taureau fonce aveugle sur l’épée, naturans
On t’appelle au caveau, Odysseus,
Par Molü as-tu sursis pour un moment,
Par Molü es-tu délivré d’un lit
                       pour retrouver l’autre
Les étoiles ne sont pas dans ses calculs
                       Elles ne lui semblent que des trous errants.
Commence ton labour



//Ezra Pound (1885 – 1972)
/Traduit de l’anglais par Richard Sieburth,
Commenter  J’apprécie          10
Tu ne tonitrueras pas…



Extrait 18

Tu marches dans des robes obscures
à l’inverse des arbres
tu déplaces des voûtes d’air
dont les arc brisés
se croisent
en la clef
articulent les arcades invisibles
de ton mobile

dans l’ombre de la robe le motif
forme et vouloir
toi dans
le motif
c’est ainsi que tu t’immerges
balayant l’air
l’arc clavé de tes jambes le balancement
divise l’air


//Adèle Nègre (1965 -)
Commenter  J’apprécie          20
Là-bas
Pour Anne,
qui de son regard
cloute le cuir des montagnes
extrait 4
  
  
  
  
À Tirana les lumières dans le soir arrondissaient les angles, adoucissaient les
arêtes du passé. Dans le quartier autrefois réservé tu t’es mêlée à la jeunesse
Celle qui rêve de ce qui chez toi est acquis.
Pour un soir tu as fait semblant
d’être jeune
d’être de là
et de rêver toi aussi à ce qui, chez toi, est acquis
mais c’est acquis et il n’y a rien à rêver.

(Le Nord est là, il a le visage d’une citadelle, le corps d’un lac profond, l’œil
d’une hirondelle qui effleure la surface et remonte d’un trait vers la pierre
morte.)

À Shkodra, t’approchant de ce que tu croyais chercher, tu as croisé la folie et
tu l’as refusée. Tu as décidé de partir, et partir te faisait mal mais la folie te
chassait, il fallait retourner vers le Sud où les montagnes sont moins hautes,
où la folie n’a pas le visage d’une tempête de neige au mois d’août.

(Dégringoler dans le Sud après une longue ascension.)


// Emmanuelle Favier France (1980 -)
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Revue Babel Heureuse (9)Voir plus

Quiz Voir plus

Au bonheur des Dames - Emile ZOLA

Denise, orpheline, débarque sur le pavé parisien avec ses deux frères...

Georges et Riri
Jean et Pépé
Jean et Rémi
Riri et Rémi

12 questions
1650 lecteurs ont répondu
Thème : Les Rougon-Macquart, tome 11 : Au bonheur des dames de Émile ZolaCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..