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Biographie :

Cette revue a été créée en 1856 sous le titre de Études de théologie, de philosophie et d’histoire. À l’origine le contenu surtout théologique, à partir du XXe siècle les thèmes abordés deviennent plus culturelles.
Le rédacteur en chef de ce mensuel reste néanmoins un jésuite.

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Quelles furent les réceptions du rapport Stora en France et en Algérie ?

Tahar Khalfoune : Ce rapport dresse un état des lieux assez précis, sans être exhaustif, des rapports entre la France et l’Algérie à partir des questions litigieuses portant sur les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie. En plus du travail de réflexion et d’inventaire, il présente plus d’une vingtaine de préconisations (archives, tortures, essais nucléaires, harkis, disparus de la guerre d’Algérie, musée de l’histoire de la France et de l’Algérie, création d’une commission franco-algérienne d’historiens, constitution d’une commission « Mémoires et vérité », etc.) susceptibles de nourrir la réflexion et d’éclairer les décisions qui pourront être prises par les pouvoirs publics.

Il est heureux en l’occurrence que la recherche historique instruise et éclaire les politiques, car là où les politiques décident et les historiens suivent, l’effet peut être contreproductif, d’autant que le pouvoir politique tend non seulement à instrumentaliser l’Histoire, mais il est souvent en retard sur les acquis de la connaissance historique. Il n’appartient pas à l’État de dire la vérité en Histoire. Rendons donc grâce à ce travail qui a permis d’ouvrir le débat sur ces questions brûlantes pouvant faire évoluer la société française et dépasser les conservatismes, si le rapport et ses recommandations bénéficient de l’attention et de l’intérêt qu’ils méritent.

Le rapport a suscité de nombreuses réactions aussi bien en France qu’en Algérie. La presse algérienne lui a consacré plusieurs dizaines d’articles : le quotidien L’Expression a publié, à lui seul, pas moins d’une soixantaine d’entretiens et d’articles, sans compter les papiers parus dans d’autres journaux comme El Watan, Liberté, Le Matin d’Algérie, Le quotidien d’Oran… y compris la presse arabophone. Les réactions sont si abondantes qu’il est difficile de les synthétiser, ce qui témoigne à l’évidence de l’intérêt du rapport. Certaines sont ouvertement critiques, notamment celles exprimées par des officiels algériens qui lui reprochent grosso modo d’avoir omis de préconiser des excuses pour les crimes coloniaux. L’historien est conscient de la complexité de la mission qui lui a été confiée et des réactions enflammées que son travail est susceptible de soulever, tant en France qu’en Algérie. D’autres réactions lui sont au contraire favorables émanant d’historiens et d’universitaires qui ont salué la qualité du travail accompli.
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Cinéaste aussi profus qu'inégal, François Ozon ("Sous le sable", "Le Temps qui reste", "Ricky"…) offre à Catherine Deneuve un rôle en or: celui, fort modifié, qu'interprétait Jacqueline Maillan dans une pièce de boulevard de 1980, "Potiche". Soit l'histoire de Suzanne Pujol, dame patronnesse du Nord de la France dont l'époux machiste, patron d'une fabrique de parapluies, souffre d'une faiblesse passagère lorsque ses employés se mettent en grève. À la faveur de sa convalescence, elle s'extrait de sa condition de "potiche" et reprend en mains les affaires et par la même occasion, sa vie amoureuse. Cet argument permet à l'auteur de "8 femmes" de diriger sa troupe avec un plaisir qui crève l'écran: Suzanne évoque le premier grand rôle de Deneuve ("Les Parapluies de Cherbourg" de Jacques Demy) et ceux, nombreux, avec Gérard Depardieu (ici député-maire communiste). Fabrice Luchini réduit sa diction empruntée pour se couler dans son personnage odieux et puéril… Ozon s'amuse également à glisser des allusions à la politique actuelle, petites phrases qu'un certain président a prononcées devant les médias ou charisme matriarcale d'une candidate à la députation (Suzanne émancipée) qui rappelle la candidate malheureuse de la dernière présidentielle.
(Charlotte Garson, p.688-689, rubrique cinéma)
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Quelles furent les réceptions du rapport Stora en France et en Algérie ?

Benjamin Stora : Les réactions au rapport relèvent de ce que l’on pouvait attendre. D’un côté se trouvent ceux qui disent qu’on ne peut pas toucher à cette histoire parce que sinon, le risque se présente de raviver les plaies. Il faut faire attention à ne pas en rajouter pour ne pas ajouter de la souffrance à la souffrance. C’est un discours qu’on entend en France depuis très longtemps autour de l’histoire coloniale en général, et de l’Algérie en particulier. Cela aboutit au fait qu’on ne fait rien… Ce fut une position dominante en France pratiquement depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962 jusqu’à la fin de la présidence de François Mitterrand en 1995. Il a fallu attendre l’arrivée de Jacques Chirac pour que l’on puisse regarder en face cette histoire. De l’autre côté, se rencontrent ceux qui disent qu’il faut dénoncer en permanence l’histoire coloniale et en faire le facteur unique d’explication des problèmes. Cette tendance vise à entretenir une guerre sans fin des mémoires et une attitude de ressentiment impossible à surmonter. En fin de compte, ces deux positions diamétralement opposées se rejoignent car elles constituent des prétextes idéologiques pour ne rien faire.
Mais il y a eu aussi quelques surprises. En recevant une cinquantaine de personnes, j’ai pu constater l’hétérogénéité, voire l’éclatement en France des groupes porteurs de la mémoire de la guerre d’Algérie : militaires, pieds noirs, immigrés et leurs enfants, harkis. Il n’y a pas de vision unique au sein de chacun de ces groupes. Parmi les pieds noirs, certains cherchent à magnifier l’œuvre coloniale tandis que d’autres veulent avancer et dépasser cette vision. On observe la même chose chez les anciens combattants d’Algérie ou parmi les harkis. Il y a ceux qui proposent d’avancer tandis que d’autres énoncent des préalables en posant des conditions a priori.
Du côté algérien, on trouve aussi des réactions attendues, en particulier venant du pouvoir politique. Il fixe comme préalable la repentance : pas de discussion possible sans que la partie adverse ne propose des excuses. Ce fut la position dominante. L’étonnant pour moi fut que cette position s’est exprimée non pas directement mais à travers des organisations satellites. La position officielle du président algérien n’a jamais été nette. Il n’a jamais dit explicitement qu’il rejetait le rapport. S’agit-il de postures politiciennes ?
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Depuis "Voyage en Italie" de Roberto Rossellini (1954), la crise de couple est restée une figure essentielle de la modernité cinématographique, et continue d'inspirer, année après année, des œuvres émouvantes et novatrices. "Everyone else" et "Mardi après Noël" remettent aujourd'hui l'ouvrage sur le métier et s'avèrent particulièrement réussis. Venus d'horizons géographiques et cinématographiques différents, ils n'en apparaissent pas moins proches sur plusieurs points, à commencer par un certain minimalisme scénaristique: dans "Everyone else", des vacances en Sardaigne révèlent les tensions au sein d'un couple manifestement mal assorti; "Mardi après Noël" raconte un adultère qui conduit à l'annonce du divorce. Ce ce dernier se montre particulièrement avare en rebondissements: Paul trompe sa femme, finit par le lui dire, la quitte. Aucun épisode ne se détache vraiment: Radu Munteanu, comme Maren Ade, filment des existences dans ce qu'elles ont de plus prosaïque, et ne s'écartent pas, sur ce point, d'un naturalisme strict.
(Nicolas Truffinet, p. 689-690)
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La transformation était déjà contenue dans la toute première séquence du film: plutôt que de planter le décor en une scène d'exposition à la Chabrol, Ozon filme Suzanne faisant son jogging en bigoudis dans les bois, en survêtement rouge. Il faut bien avouer que de mémoire de "Sirène du Mississippi" et de "Dernier Métro", on n'a jamais vu Catherine Deneuve faire du sport! Ainsi l'ouverture programme-t-elle les changements à venir chez celle qui, les ignorant encore, ira parler aux ouvriers en pleine grève parée de ses plus beaux bijoux "car après tout, sans eux, je n'en aurais pas". Bientôt, le carnet qui servait à noter de bucoliques poèmes de bourgeoise oisive servira à rédiger des discours patronaux, puis des slogans électoraux: comme la grand-mère de "Poetry" (film de Lee Chang-dong), celle de "Potiche" trouve son salut dans un petit bloc de feuilles blanches.
(p. 689)
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[...] la prison ne fonctionne qu'avec "télévision, cacheton, chichon".
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[En ce qui concerne les matières premières], Il est urgent de développer des outils d'analyse et de prospective fiables, pas seulement économiques, ni seulement climatologiques ou environnementaux, géopolitiques ou sociaux, mais intégrant toutes ces dimensions à la fois. (Olivier Vidal, p.30)
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"La Russie est un pays assez pauvre et la majeure partie de la population n'a pas la possibilité financière de mettre de l'argent de côté." (p.28).
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Le problème démographique russe actuel est donc essentiellement celui d'une natalité trop basse. (Cécile Vaissié, p.21).
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Toute compétition s'accompagne de formes de sociabilité entre les compétiteurs [...] Il convient donc de relativiser l'opposition trop rapidement faite entre compétition et coopération, car l'une et l'autre vont ensemble, y compris en matière scientifique. (Christine Musselin, p.65).
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