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Critiques de Richard Adams (290)
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Watership Down

« Rien ne rend plus humble que d'arriver dans un endroit merveilleux et inconnu ». Je ressens en effet beaucoup d'humilité à la lecture de ce livre merveilleux et féérique.



Vous êtes-vous déjà demandé…Ce serait quoi une vie à hauteur de trèfles ? Des élans poétiques joliment bucoliques me viennent après m'être transformée littéralement en lapin quelques jours durant…j'ai vu la vie en rose, en vert, un peu en noir durant cette parenthèse enchantée.



La vie à hauteur de trèfles, ce serait une vie où la fleur dentelée, avec ses ombres et ses vides, sculpterait la lumière, faisant éblouir l'intime, niché dans ses interstices…Une vie où le parfum orange de la rose juste après l'orage, ce parfum terreux de rosée sur les pétales poudrés, de pourpre bleuté, serait d'une telle beauté, d'une telle intensité…Une vie où des bulles irisées éclatant à la surface des feuilles seraient paroles d'escargot…Une vie à observer le périple automnal dans son éternel recommencement, la migration du vert tendre pour le noir de l'humus…Une vie où le tapotement des gouttes de pluie sur le cuir des feuilles mortes se ferait air envoutant presque chamanique aux senteurs de tourbe et d'orge … Une vie à s'enivrer aux effluves de valériane à fleurs roses et d'orchis pourpres.



« Dérangés par les lapins qui broutaient, deux coléoptères orange et brun, accouplés sur la tige d'une graminée, s'envolèrent et disparurent, encore accrochés l'un à l'autre ».



Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemble un terrier, de l'intérieur, ses cavités, son dédale de tunnels, son plafond fait d'un subtil entrelacement de racines des différents arbres proches, ses différentes chambres dans lesquelles se blottir ? D'un doux vert gris, comme la menthe sauvage au duvet laineux, ces milles et un frissons ressentis au contact des doux poils de mes congénères blottie contre eux, en boule…



Ce livre champêtre est magique. Car si on le démarre avec des yeux d'humains, cherchant dans cette épopée des références connues telles que l'exode biblique ou l'odyssée d'Homère, ou si on retrouve avec trouble des événements de l'actualité comme ceux relatifs à l'émigration, petit à petit il vous embarque tellement dans sa poésie que vous arrêtez de réfléchir et d'intellectualiser pour suivre cette histoire avec vos yeux rouges de lapins, votre touffe de poil au sommet du crâne, vos longues oreilles tombantes, allant farfaler dès l'aube dans l'herbe grasse jusqu'à krik-zé tout en se méfiant du vilou, faire raka, écouter le soir avec émerveillement les contes de l'héroïque et malin Shraavilshâ enracinant votre identité.

Pourtant, je vous assure je l'ai démarré avec beaucoup de scepticisme. Une histoire de lapins, qui plus est de plus de 500 pages, avec un auteur qui veut se la jouer original en développant un vocabulaire lapinesque ? Ah, ah, je me réjouissais déjà de pouvoir mettre une mauvaise note à un livre, une fois n'est pas coutume, être à contre-courant de tous mes ami.e.s Babeliotes qui ont toutes et tous été sous son charme, n'est pas Contrevent pour rien moi…vous parlez, je l'ai adoré, vraiment adoré…je l'ai croqué comme on croquerait une carotte, avec mes grosses dents de devant, goulument, frappant frénétiquement du pied de joie, faisant rebondir mon arrière-train voluptueux…Les éditions de Monsieur Toussaint Louverture nous offrent vraiment des livres différents et savoureux. La traduction est impeccable, le livre est un petit bijou.

J'ai eu de plus la chance de faire cette lecture en duo avec Anne-Sophie (@Dannso), nos avis respectifs ont très vite convergé. Toutes deux avons été étonnées par la façon dont se livre est parvenu si rapidement à nous happer.



L'histoire dans tout ça ? Deux frères lapins, Hazel et Fyveer, réussissent à persuader d'autres congénères de les suivre, de fuir leur garenne située en pleine campagne anglaise suite aux prémonitions très inquiétantes de Fyveer. Ce dernier, petit lapin frêle, a en effet un don de clairvoyance. Démarre alors une véritable Odyssée pour trouver un endroit où démarrer une nouvelle vie, cet endroit idyllique se trouvera être sur le mont de Watership Down, dans le Hampshire, coteau à l'herbe grasse. Puis il leur faudra trouver des hases, des femelles, pour le peupler et assurer leur descendance. Ce livre est ponctué d'ingrédients qui le rendent incroyable et étonnant : du suspense, des rebondissements, des personnages bien campés auxquels on s'attache avec chacun leur petit nom, leur caractère, de multiples émotions, et, vous l'aurez compris, beaucoup de poésie. Oui on s'attache à ces lapins, à la force et au courage de Bigwig, à l'intuition de Fyveer, à l'astuce de Rubus, à l'autorité naturelle de Hazel, au talent de conteur de Dandelion (Onee, moi aussi Bigwig, celui que tu appelles Manitou, a ma préférence).

Quant à la poésie, c'est une poésie champêtre, sylvestre, odorante et colorée.



« Les lapins se réfugiaient sous des abris d'un vert profond, parsemés de soleil, où fleurissaient la marjolaine et le cerfeuil sauvage. Parfois, ils risquaient un oeil derrière les touffes éparses de vipérines aux tiges velues, dont les fleurs bleues et rouges se dressaient au-dessus de leur tête, ou se frayaient un passage entre les immenses molènes dorées. A d'autres moments, ils détalaient à travers des prairies bigarrées comme une tapisserie de centaurées roses, de tormentilles jaunes et de brunelles pourpres».



Il est intéressant d'un point de vue sociétale également car il montre comment un groupe se constitue, tente de survivre, les rôles qui incombent à chacun petit à petit à l'intérieur du groupe, son organisation, ses succès mais également ses échecs. Ce qui fonde l'unicité, la singularité et les liens d'un groupe. C'est également une dénonciation virulente des régimes totalitaires, une dénonciation de l'intérieur, ainsi qu'une fable écologique originale.



Watership Down c'est donc une histoire de lapins, certes, mais c'est surtout mille autres choses…Venez sur Watership Down dès l'aube, vous allez vivre une expérience poétique et une aventure peu banale, enveloppés par l'âme des lapins venus avant vous, celles de Onee-Shâ, Sandri-shâ, Berni-shâ, Domm-shâ, Sylvie-shâ, Dannso-shâ, ilesauxtresors-shâ, diablotinO-shâ, Myriam-Shâ et de tant d'autres…



Farfale de douceur

Avant le jour blanc acier

L'aube bleue et verte –

Une infusion douce-amère

De mélisse et de lavande

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Watership Down

Une histoire de lapins, bof, me direz-vous… Et bien non, ce roman est super ! Il ne faut vraiment pas se fier aux apparences.

Passés les premiers à priori et les premiers chapitres d'adaptation, ce n'est que du bonheur ! Je me suis surprise de nombreuses fois à reprendre ma lecture dès que j'avais un petit instant de tranquillité. C'est pour vous dire la qualité du récit.



*

Lire ce roman, c'est, grâce aux descriptions méticuleuses de l'auteur, s'immerger totalement dans le décor champêtre de Watership Down, ces bois, ces bosquets, ces champs, ces rivières qui serpentent, ces collines verdoyantes, et cette garenne.



Lire ce roman, c'est passer un très agréable moment en compagnie de cette petite troupe de lapins.



Lire ce roman, c'est savourer le style et l'écriture de Richard Adams, pleine d'humour.



Lire ce roman, c'est ressentir toute une palette d'émotions.



Lire ce roman, c'est peut-être aussi retrouver son âme d'enfant, le côté enfantin marqué par ces animaux qui parlent. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, cette histoire n'est pas pour les enfants, elle est beaucoup plus profonde et sérieuse qu'il n'y paraît à première vue.

Pour ceux qui veulent lire un récit d'aventures sans temps mort, ils seront comblés. Mais pour ceux qui recherchent autre chose, « Watership Down » est une belle fable écologique avec des réflexions sur les thèmes autour de l'exil, la survie, la rébellion, la liberté, la solidarité, l'amitié, l'héroïsme, la préservation de la nature et de notre environnement et une critique des régimes totalitaires.



*

C'est l'histoire d'Hazel, un jeune lapin qui décide de suivre les prémonitions de Fyveer, son freluquet de frère. Celui-ci prédit la disparition de leur garenne natale. Il constitue un petit groupe de lapins, et ensemble, ils partent à la recherche d'un nouveau territoire où fonder une nouvelle garenne.



*

Il est peut-être difficile de l'admettre, mais, au fil de ma lecture, je me suis attachée à ces petits lapins. Chacun a un petit nom : Hazel, Fyveer, Pipkyn, Rubus, Léondan, Dandelion, Bigwig , Stachys,…

Chacun a son petit caractère : on trouve le meneur, l'aventureux, le débrouillard, l'intuitif, le doux, le peureux, l'astucieux, le teigneux, le lourdaud, le tyran, …



*

Pour la citadine que je suis, on se prend à aimer la campagne.

Le moindre petit bosquet devient un paradis grâce aux descriptions de toute beauté. On s'y croirait. L'air embaume de senteurs de plantes, de thym, de cerfeuil sauvage, de brunelle, de primprenelle, de lupiline, de marjolaine, et autres plantes, aux noms si beaux, aux parfums si suaves et appétissants.



Chaque page est une ode à la beauté de la nature, même si quelques pages nous font frémir. Aux fragrances délicieuses se mêlent parfois des odeurs moins plaisantes, celles de la maladie, de la mort.



Car leur vie n'est pas facile. Ils sont si mignons, à croquer ! Les belettes, les renards, les oiseaux de proie, les chats ou même les rats ne vous diront pas le contraire ! La moindre inattention peut se révéler fatale !

Et puis trouver un coin tranquille et sans danger, ce n'est pas si facile. Les pièges, les traquenards ou les attaques s'enchaînent tout au long de leur périple pour trouver un nouvel havre de paix.



"Le clair de lune n'est jamais acquis. Il est comme la neige d'automne ou la rosée des matins de juillet. Il ne révèle pas : il transforme ce qu'il recouvre."



*

C'est aussi une épopée formidable aux rebondissements multiples où les émotions sont fortes. On se prend à trembler de peur, à grelotter de froid, à compatir face à leurs souffrances, leurs vilaines blessures.



"Comme pour les blessures graves, il faut parfois un certain temps avant de ressentir la douleur provoquée par une grande émotion."



Mais ces jeunes aventuriers sont courageux et audacieux : si le besoin s'en fait sentir, certains n'hésitent pas à aider leurs compagnons, se battre, mordre, griffer, donner des coups de pattes.

Luttant pour leur survie quotidiennement, ils apprennent l'entraide, la solidarité.



*

Mais le tour de force de l'auteur est, sans aucun doute, d'inventer tout un univers passionnant, avec une langue propre aux lapins, comme le vilou, la formbre, les raka, …

L'auteur va encore plus loin avec des expressions lapines, des proverbes, et même une blague, façon carambar.

Ils ont aussi un héros, l'astucieux Shraavilshâ, une sorte d'Ulysse, toujours secondé par son acolyte Primsaut, et même un Dieu, Krik !

Le soir, le conteur Dandelion raconte de beaux récits mythologiques.



*

J'y ai trouvé des références littéraires comme « La communauté de l'anneau » de Tolkien, ou « le vent dans les saules » de Kenneth Grahame.



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L'histoire est passionnante, simple mais unique en son genre, avec du suspens, de la tension.



"Comme la plupart des créatures qui ont connu l'adversité et affronté le danger, il savait reconnaître et respecter la douleur. Il était habitué à jauger les autres et à estimer de quoi ils étaient capables au premier coup d'oeil. Il comprit que ces hases avaient atteint une limite. L'animal qui n'a plus de raison de vivre finit quelquefois par employer ce qui lui reste d'énergie pour mourir."



Le style de l'auteur, humoristique, avec un brin d'espièglerie, contraste avec les graves dangers auxquels sont exposés ces braves petits lapins. Les épreuves qu'ils traversent les rendent sympathiques et attachants. L'écriture, belle, délicate, puissante, douce, terrible m'a beaucoup plu.

Vous l'aurez bien compris. J'ai adoré !



Les résumés présentent souvent ce roman comme un grand classique de la littérature anglo-saxonne, voire même un chef d'oeuvre. La lecture et son ressenti sont très personnels, mais je comprends le succès de cette extraordinaire histoire. Pour moi, oui c'est un superbe roman, peut-être bien un chef d'oeuvre ! En tous les cas, je vous le recommande très sincèrement. Si vous suivez mon conseil, j'espère que vous passerez un très agréable moment à Watership Down.



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Enfin, je remercierais la maison d'édition « Monsieur Toussaint Louverture » pour sa traduction de grande qualité et son très beau travail éditorial. Quel plaisir j'ai ressenti tout le long de ma lecture ! Que du bonheur !



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Watership Down

Il était une fois deux frères lapins, Hazel et Fyveer, qui, accompagnés d'une bande de congénères, décident un jour de fuir leur paisible garenne de la campagne anglaise suite aux prémonitions inquiétantes de Fyveer. Débute alors une odyssée captivante dans le double but de trouver à la fois un endroit propice à la construction d’une nouvelle garenne et des hases pour la peupler.



Rebondissements multiples, suspense permanent et addictif, écriture et trame narrative efficaces, personnages attachants ou franchement détestables, émotions, frayeur, réconfort : ce bouquin est une vraie réussite selon moi. Pourtant, j’ai débuté cette épopée un brin dubitative - une histoire de lapins ? Allez, pourquoi pas en période de fêtes de fin d’année.

Puis, progressivement, on se laisse prendre par l’histoire, on tremble avec les héros, on découvre leurs légendes, leur courage, leurs limites aussi. Bref, on tourne les pages pour connaître la suite de leurs aventures, et on finit par vivre dans la peau d’un…lapin. Surprenant !

Il faut dire qu’ils font preuve d’une sacrée humanité ces lapins avec leur langage particulier, leurs réflexions, et même leur héros légendaire Shraavilshâ. Un régal d’imagination !



Je viens de lire que Richard Adams, âgé de 96 ans, est décédé la veille de Noël. Coïncidence peut-être…mais ne dit-on pas que c’est la nuit pendant laquelle les animaux parlent ?
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Watership Down

Hey mes lapins, ça vous dit d'aller farfaler dans la garenne ? Allez, suivez-moi quatre à quatre ! Entrer via ce livre incroyable dans Les garennes de Watership Down, édité par le fabuleux Monsieur Toussaint Louverture, c'est s'offrir une merveilleuse purge herbivore durant les fêtes. C'est s'installer dans un bon terrier douillet, comme seules savent en construire les hases, et savourer son hiver au chaud avec une fourrure aux longues oreilles et au nez qui frétille. Je craignais pourtant que ce ne soit purement enfantin ; Je me demandais aussi si ce serait humoristique comme les lapins crétins, ou encore prétexte à un message adulte comme les fables de Lafontaine ou La Ferme Des Animaux de Georges Orwell… Au départ, la tentation fut grande de rechercher le sens caché de ce texte narrant les aventures d'un groupe de lapins : On y voit une caricature de notre hiérarchie sociale dans les villes, on y repère une histoire de laissés pour compte contraints de zoner de villes en villes - ou de garenne en garenne - pour survivre ; On voit même poindre un exode tout ce qu'il y a de plus biblique, avec un lapin prophète ressemblant au professeur Trelawney dans Harry Potter, et des lapins qui apprennent à marcher sur l'eau, ou s'entassent sur des radeaux de fortune pour traverser des ruisseaux - ça vous rappelle des sujets d'actualité ? C'est normal. Comme tous les bons auteurs, Richard Adam enrichit son univers de références qui l'entourent. Mais sa vraie richesse vient de ce qu'il n'en copie aucune totalement, il en fait une oeuvre unique et bien à lui, au croisement de tout cela et bien plus encore.





Rapidement, on arrête de chercher où va ce récit pour se prendre entièrement pour des lapins, nous racontant des trucs bizarres dans les galeries, bondissant dans les champs, pilant et nous dressant en chandelier, attentif au moindre courant d'air qui charrie des infos sur les dangers alentours, reconnaissant nos semblables en bonne santé rien qu'à leur odeur, chapardant des laitues, ou encore dévalant les pentes cul par dessus tête, comme tout bon lapin qui se respecte, à cause du poids de notre arrière-train bien rebondi. En peu de temps, nous devons fuir notre garenne natale, nous inviter dans une autre, la fuir encore, fonder la nôtre, aller voler des hases aux voisins, risquer nos vies auprès des vilous, implorer Krik de nous venir en aide, libérer des clapiers, et bien d'autres aventures réjouissantes et effrayantes comme conquérir des territoires, lutter contre des dictatures, les épidémies, lever des armées et mener des batailles…! Mais toujours dans une philosophie de survie respectueuse. le génie de l'auteur est d'abord de nous immerger avec un réalisme saisissant dans la vie des lapins et leurs attitudes animales, ensuite d'y mêler une mythologie et un langage qu'il leur invente pour enrober l'histoire d'un onirisme pétillant ; enfin de les personnifier pour les rendre attachants (Mon préféré est Manitou, et vous ?). Ajoutez à cela de courtes mais superbes descriptions des collines du Hampshire, et vous ne voudrez plus redevenir humain…





A certains moments la liberté nous étreint ; A d'autres, c'est l'inquiétude d'être en permanence une proie et la certitude que, si les qualités individuelles de chacun servent le groupe, c'est l'entraide qui nous rend plus fort. Et puis d'étranges sensations nous envahissent : « Tiens, tu as remarqué ça toi aussi ? Coucou ne répond jamais à une question commençant par ‘où'. Framboise non-plus. » Alors on se prend à vouloir résoudre les mystères de la vie qui nous entoure, dont nous ne connaissons pas encore toutes les folies : celles des hommes, de nos semblables… de Krik ? « Je sais avec certitude que ces lieux sont hantés par quelque chose de maléfique, d'anormal. » Les moments « conte mystique » de l'histoire m'ont agréablement rappelé mon passage dans La Maison Dans Laquelle : Est-il vraiment en train de se passer des choses étranges (je veux dire plus étrange que d'admettre qu'on est dans la peau de lapins qui parlent) ? Ou tout cela va-t-il se décanter avec une explication rationnelle (rationnelle pour des lapins qui parlent^^) ? Ces petits mystères et aventures, le fait que l'on s'attache aux personnages - pardon, aux lapins - et la curiosité de tout lecteur entrant dans un tel univers inconnu, tout cela soutient notre attention et nous rend addict.





« Un proverbe lapin affirme : ‘Dans la Garenne courent plus d'histoires que de couloirs.' Pas plus qu'un Irlandais ne saurait refuser de se battre, un lapin ne refusera de raconter une histoire. »





Chers amis, installez-vous donc en rond de lapin et laissez Richard Adams, qui a certainement été lapin dans une autre vie, vous conter celle-ci de sa plume ensorceleuse et magique… Mais si d'un coup vous m'entendez taper frénétiquement du pied pour vous avertir d'un danger : Egayez-vous !!

Qu'on veuille y voir ou pas une parabole de l'humanité sur fond d'aventures incroyables, c'est un joyau de 1972 dont vous me direz des nouvelles encore aujourd'hui.



PS : Je viens d'apprendre que Richard Adams, âgé de 96 ans, est décédé la veille de Noël. Je profite de cette coïncidence pour lui rendre hommage, et vous souhaiter à tous de TRÈS JOYEUSES FÊTES DE FIN D'ANNÉE !
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Watership Down

Incroyable livre dont les héros sont …des lapins !

Cette odyssée animalière est si haletante, atypique, bien écrite, les personnages sont si bien campés que voir le monde à hauteur de lapin devient vite jubilatoire. Inventif, instructif et romanesque ce roman culte est un vrai coup de maître qui mérite son succès. Ici les animaux sont doués de raison, dotés de paroles et d’un vocabulaire propre, mais leur nature profonde n’en reste pas moins animale.



L’histoire débute dans une paisible garenne de la campagne anglaise le jour où Fyveer fait part à son frère Hazel de sombres prémonitions : un danger imminent approche « la chose arrive ». Les deux frères décident de se fier à l’instinct de Fyveer et quittent la garenne (à raison) embarquant avec eux d’autres lapins à la recherche d’un nouveau lieu de vie. C’est le commencement d’un exode parsemé de dangers, d’intrigues et de découvertes où le récit épique se mélange aux contes et légendes de la communauté lapine et qui se terminera sur la colline verdoyante de Watership Down théâtre d’une hallucinante et violente bataille finale entre clans de lapins.

De prairies fleuries à des buttes boisées en passant par des marais effrayants, on voyage dans des décors champêtres magnifiques à leur côté les observant « farfaler » nez au vent, grignoter de la pimprenelle, s’allier où se battre avec d’autres animaux, creuser des galeries et aménager des terriers, traverser des rivières tempétueuses, s’entraider, lancer un commando dans « la ferme aux clapiers », ruser, espérer, préparer des guerres, taper de la patte au sol pour prévenir d’un danger…bref, survivre. Et on tremble pour eux!

Au fil du voyage, accompagnés de Bigwig, le plus valeureux d’entre eux, ils découvrent d’autres garennes très organisées comme celle dirigée par un chef tyrannique qui leur livrera une guerre sans merci. À la fois voyage initiatique et fable écologique ce roman allégorique et naturaliste tient en haleine de bout en bout.

Je ne peux que frapper de ma patte au sol pour vous intimer de détaler au plus vite dans votre librairie ! Vous ne regretterez pas l’aventure, foi de lapin.
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Watership Down

Je vous assure, il n'est pas facile d'évoquer un livre qui parle d'une histoire de lapins. Et encore moins lorsqu'on l'a aimé. Car j'ai aimé Watership Down, écrit par un auteur dont j'ignorais jusqu'au nom - Richard Adams - avant d'avoir effleuré la couverture du livre que mettait en avant sur un présentoir la bibliothèque communale que je fréquente régulièrement. J'ai été aussi encouragé à saisir ce livre lorsque j'ai découvert de quelle maison d'édition il s'agissait : Monsieur Toussaint Louverture. Si vous ne connaissez pas encore cet éditeur, courrez-y vite, gambadez vers lui, traversez champs et prairies pour découvrir son étonnant et merveilleux catalogue.

Lorsque vous arriverez à la fin de cette chronique, vous n'aurez plus aucun doute sur mes choix éclectiques de lecture.

Si j'osais un raccourci, je pourrais dire que Watership Down, c'est un peu l'Art de la Guerre façon Bugs Bunny. Mais bien entendu, timide depuis mon terrier, je n'ose pas vous l'exprimer comme cela...

Au départ l'histoire est toute simple : c'est une prairie avec des lapins. Le temps ressemble au bonheur, à l'éternité, à un champ de verdure et de carottes. A l'entrée de la prairie, un panneau va déclencher une épopée lapine : « Ce domaine idéalement situé - trois hectares d'excellent terrain à bâtir – va être loti par une société immobilière pour y construire des résidences modernes de grand standing ».

À l'initiative de deux frangins lapins, Hazel et Fyver, ceux-ci entraînent toute une communauté à quitter leur garenne menacée par cette destruction imminente, et tant qu'à faire, autant partir, tout quitter pour aller chercher la terre promise. Forcément, quand on va chez les autres, ça coince, ça frotte. C'est bien comme cela que les guerres commencent, n'est-ce pas ? Quand on commence à regarder du côté du voisin, de l'autre côté de la barrière, celle que nous n'avons pas le droit de franchir.

Je vous avoue, cette histoire de lapins m'a un peu dérouté au premier abord. En découvrant les premières pages, je me suis demandé : où suis-je ? où vais-je ? dans quel terrier j'erre ? Mais, après les 541 pages dévorées comme des carottes, je gambadais, alerte, dans la prairie...

Au fond, plus qu'un art de la guerre, je vois aussi dans ce roman foisonnant un art de l'entraide, de la solidarité et aussi de la survie. C'est avant tout un roman d'aventures. D'ailleurs, faut-il y voir autre chose ? À qui appartient l'imaginaire qui sort d'un récit ? À son auteur ou bien au lecteur ? Bien sûr, il ne faut sans doute pas y voir autre chose qu'un roman d'aventures, d'ailleurs l'auteur semble nous l'avoir recommandé à d'autres endroits et nous garder d'y voir tout anthropomorphisme, mais comment ne pas voir dans cette histoire de lapins : nos gestes, nos limites, nos horizons au-delà de nos propres prairies ? Notre façon de parvenir de l'autre côté ou de pas y parvenir ? Ensemble, pas ensemble, l'entraide quoi...

Malgré l'épaisseur du livre, on ne s'ennuie jamais. Le rythme est toujours soutenu, haletant. Parfois, je me suis retrouvé bêtement à attendre, espérer, imaginer, bref me prendre à cette histoire de lapins, à être dedans, parmi eux, dans les garennes, courir presque comme eux dans les herbes sauvages et mouillées. Il y a une forme de suspense puisque l'élan de solidarité nous prend aussi, nous avons envie d'être avec eux, de les aider, mais pour le coup pas en tant qu'être humain, seulement en tant que lapin. Et c'est là que l'imaginaire de Richard Adams opère puisque brusquement la métamorphose se fait et nous sommes bien transformé en lapin au milieu d'une garenne. Ce qui rassure lorsque nous devenons lapin, c'est que nous ne sommes jamais seul. Des amis surviennent de manière inattendue, parfois fragiles, parfois maladroits, mais toujours là et c'est bien là la définition d'un ami. Et puis nous apprenons ici les mots propres aux lapins : Farfaler, c'est aller se promener dans les herbes... Faire raka, je ne vous fais pas un dessin ?

Pour avoir expérimenté différentes métamorphoses durant des lectures animales, il vaut mieux entrer dans la peau d'un lapin que dans celle d'un loup ou d'un renard. Vous serez moins seuls et sans doute plus à l'abri du danger, quoi que...

Dans le roman de Watership Down, il y a des héros (comment retenir Bigwig jusqu'à nous), des anti-héros, des méchants (le général Stachys, sinistre), un héros légendaire (Shraavilshâ), des Dieux (par le grand Krik !), des faux-culs, des traites, des hases aussi, objets de convoitise par la tribu des lapins en fuite, en guerre, en désir aussi. Parfois la guerre se fait pour elles aussi ou bien à cause d'elles... Tiens, la Guerre de Troie n'est guère loin... Elles sont très effacées... Certaines meurent. Elles n'ont pas le beau rôle. On ne leur demande pas leur avis. Richard Adams n'était sans doute pas un grand féministe, doux euphémisme, c'est là le seul reproche qu'on peut lui faire. À moins justement de n'y voir qu'une unique histoire d'aventures et de lapins. Car dès qu'on se met à interpréter cette histoire à l'aune d'une lecture passionnante, forcément le risque est de ramener cela à nos propres vies intimes et collectives... À l'époque où de nombreux migrants fuient leur terre natale pour tenter de trouver un quelconque eldorado au prix de nombreuses vies, nous voyons ici et là des actes de solidarité, des marins pêcheurs dans des barques qui tendent leurs bras pour sauver des enfants qui se noient... Watership Down est cela aussi. Je vous le dis, prenez un temps pour venir farfaler dans la garenne...
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Watership Down

Ceci est un précieux bien. « Lorsque j’étais petite, mes parents en avaient acheté 3 exemplaires, car à la maison on se l’arrachait, on se battait pour le lire… » dixit ma libraire.



Comment ?! Vous ne connaissez pas ce chef-d’œuvre écrit en 1920 par Richard Down ! Et bien non, je n’en avais jamais entendu parler. Pourtant, moi férue de livres pour la jeunesse, je suis passée à côté. Mais ce n’est que partie remise, car en moins de deux, je l’ai dévoré. C’est une réédition remaniée, grâce à Monsieur Toussaint Louverture, qui vient de sortir.



Si vous voulez connaître l’histoire des lapins de garenne de la montagne Watership Down, vivre leurs péripéties, trembler pour eux, et enfin « peloter » en toute tranquilité, immergez-vous dans cette histoire. Vous retomberez en enfance et ça fait fichtrement du bien.



Une belle idée de cadeau de Noël pour nos chères têtes blondes ! Il y a tout pour les séduire.

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Watership Down

Il était une fois une bande de petits lapins qui vivaient tranquillement dans leur garenne de la campagne anglaise, farfalant au milieu des herbes tendres, menant de temps à autre des raids sur les potagers avoisinants.



Un matin de sinistre augure, Fyveer fit part à son frère Hazel de ses prémonitions d'une catastrophe imminente : un terrible danger était sur le point de s'abattre sur leur garenne et de la détruire. Il fallait donc fuir au plus vite, vers d'autres prairies plus vertes et clémentes.



Les deux frangins réussirent à convaincre quelques congénères de partir avec eux, et voilà la petite troupe en route vers une terre promise inconnue, où fonder une nouvelle garenne et vivre en paix.



La quête est évidemment ardue et pleine de dangers, mais nos petits amis sont courageux et déterminés, en plus d'être aidés par les visions de Fyveer. Bientôt, ils trouvent le lieu idéal, mais comprennent aussitôt que leur projet ne pourra se réaliser pleinement qu'à la condition de pouvoir perpétuer leur lignée. Et même si les lapins sont rapides pour ce faire, il n'en reste pas moins que des lapines sont indispensables à cet égard. Or, de lapines dans leur petite troupe, point.



Qu'à cela ne tienne, ils iront en quérir dans les garennes voisines, à leurs immenses risques et périls.



Eh bien, si on m'avait dit que je serais à ce point captivée par une histoire de lapins étalée sur plus de 500 pages, je ne l'aurais pas cru, par le grand Krik ! Il y a bien quelques longueurs, mais globalement c'est plein de charme et drôlement addictif. Au point que quand je levais le nez du bouquin pour regarder par la fenêtre, je m'attendais presque à voir des lapins gambader sur la pelouse.



Ces petits personnages aux grandes oreilles sont hyper-sympathiques et attachants, et l'auteur parvient à nous immerger totalement dans leur univers, qu'il rend encore plus cohérent avec l'ajout de mythes fondateurs et de contes et légendes "lapinesques". On peut y voir différents niveaux de lecture, on y retrouve du Seigneur des Anneaux dans la quête de Watership Down, avec une figure du Mal effrayante et a priori invincible ; on pense aussi à la Ferme des Animaux et à sa dénonciation des sociétés totalitaires. Watership Down est une fable parfois cruelle et violente, une épopée aussi (re)bondissante que Hazel et ses amis. Une histoire qui ne rend pas chèvre mais lapin, un plaisir de lecture qui fait la part belle à l'amitié, la solidarité et la liberté, et qui donne envie de croire qu'un monde meilleur existe, même si ce n'est que dans les livres.
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Watership Down

Ohé, Il y a quelqu'un ?

Dominique, Sylvie, Onee, vous êtes encore là ? Sandrine a dû repartir depuis longtemps. Et Chrystèle me suit de près. Il m'a fallu un peu de temps pour arriver, mais qu'est ce que j'y suis bien.

Allons farfaler tous ensemble.

Franchement, sans Babelio et les critiques enthousiastes de mes amies, je n'aurais jamais lu ce livre que je ne connaissais pas d'ailleurs. On m'aurait dit que j'allais devenir lapin, courir lapin, manger lapin, rêver lapin, combattre lapin, ruser lapin pendant quelques jours, je n'y aurais pas cru.



Et je me suis retrouvée hôte de ces lieux, embarquée à la fois par les péripéties auxquelles est confronté ce petit groupe de lapins et par la splendeur du texte. Quel tour de force pour cet auteur anglais que je ne connaissais pas.

On entre dans le récit en tant qu'humain, on recherche le sens caché derrière ces aventures, exode, émigration, trouver sa place, …. Et puis à un moment, on se rend compte qu'on est devenu lapin, on est entièrement captivé et on vit avec eux leur vie de lapins.

Cette vie est bien compliquée. Ils doivent quitter leur garenne natale, traverser des terres hostiles, trouver un endroit où s'installer, se familiariser avec un nouvel environnement, aller chercher des hases pour pouvoir se perpétuer, combattre une autre garenne très agressive, affronter les vilous (ennemis) de quoi devenir sfar (paralysés d'épouvante). Heureusement qu'il y a de bons moments, un farfal à la tombée du jour ou l'écoute des contes de leur héros Shraavilshâ et son fidèle acolyte Primsaut, jamais à cours de ruse pour se sortir de situations compliquées.



Ces lapins dans toutes ces aventures vont nous montrer toutes les qualités nécessaires à la survie de leur groupe : entraide, respect, écoute, concertation, aide aux autres, ingéniosité. Ils ont chacun leur caractère, leurs forces et leurs défauts. Mais ils vont former un petit groupe très soudé qui saura triompher et se développer, en cela aidés par d'autres animaux qu'ils auront sauvés.



L'autre force de ce texte c'est la poésie qui se dégage des descriptions de la nature anglaise. Ces descriptions sont enchanteresses. J'ai vu ces fleurs, ces bosquets, ces rivières, j'ai senti toutes ces odeurs, j'ai gouté ces plantes, j'ai craint cet orage, j'ai apprécié le clair de lune, j'ai vogué sur la rivière. Quelle est belle, cette nature, même si elle se révèle parfois hostile ou dangereuse.

Quel livre surprenant, édité en français par les éditions Monsieur Toussaint Louverture : L'objet est beau et contribue au bonheur de cette lecture.

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Watership Down

A la première lecture du roman de Richard Adams, on pense s’immerger dans un conte pour enfants sages à lire au coin du feu…Eh bien non mes lapins, vous n’y êtes pas du tout. Ce livre de lecture se situe entre la Horde du contrevent à la sauce lapinesque et l’Art de la guerre écrit par un Sun Tzu métamorphosé en lièvre. Les garennes de Watership down éditées par l’ineffable Monsieur Toussaint Louverture, vont vous entraîner dans un récit épique digne des œuvres d’Homère ou des personnages de la légende arthurienne.



Le roman de Richard Adams est d’une richesse unique par la diversité de ses paysages et décors mais aussi par l’abondance de ses personnages. Mais la force de l’œuvre se trouve dans la complexité que l’écrivain apporte à son univers. Son approche est digne d’un éthologue tant son étude sur le comportement de ses lapins est bluffant. Les interactions des animaux avec leurs pairs et leur environnement montrent sa vraie connaissance de la cuniculture. Son réalisme est saisissant et s’appuie non seulement sur une histoire solide mais également sur un vocabulaire et une mythologie adaptée à la gent lapine. Sans tomber dans un anthropomorphisme désuet et vieillot, Richard Adams construit une vraie existence à son univers au point que l’on arrive à s’attacher à ses animaux bondissants comme à de véritables personnes humaines.



Le héros de cette histoire se nomme Hazel. Celui-ci, sur les conseils (ou visions) de son jeune frère Fyver, va entraîner à sa suite toute une ribambelle de lapins. Ils vont abandonner leur garenne natale menacée par une catastrophe imminente. Comme pour les hordiers de Damasio, les compagnons d’ Hazel n’ont de cesse de rechercher une terre promise afin de recommencer une nouvelle vie. Cette quête comme toutes les grandes quêtes est synonyme de belles rencontres, de rivalités, d’amours et de guerre. Elle regorge d’une multitude de personnages en tout genre. On découvre ainsi Bigwig le bras droit d’Hazel ou Dandelion son conteur d’histoire. Les méchants sont également de la partie avec le général Stachys qui dirige d’une main de fer la garenne concurrente d'Efréfa et qui est accompagné de ses sbires : les odieux capitaines Chervil, Lychnis et Senecio. Les lapines ne seront pas oubliées et elles seront la cause (et oui mes dames) de la guerre qui fera rage entre les garennes. On retiendra surtout Gaïlenflouss la hase qui saura surtout convaincre ses sœurs de rejoindre la bande à Hazel en manque de femelles.



Vous l’avez compris Watership Down est bien une épopée avec ses valeurs et sa morale. On est vite happé par une lecture dynamique et addictive. Comme dans le roman de la Horde du contrevent, on peut être désorienté par la langue fictive imaginée par Richard Adams, mais à l’inverse de Damasio, on arrive très vite à comprendre le sens de ces nouveaux mots. Les vilous, les katakolps, les speussous, le skramouk et autre sfar n’auront plus de secret pour vous. Vous irez farfaler sans craindre le hombou puis vous ruminerez vos propres pelotes avant de finir par faire raka. Une fois passé cet écueil, la prose de l’auteur se veut limpide et précise dans son déroulement. La trame historique et ses rebondissements multiples font de ce livre un vrai page tuner comme on les aime. Cet ouvrage bien que daté (1972) reste un « up to date ». C’est la marque d’un grand roman qui fleure déjà bon le classique de la littérature anglaise qu’il se doit d’être.



Je veux remercier ici mon amie HundredDreams qui a su me convaincre de lire ce pavé de 544 pages. J’ai cru que c’était un vrai tour de force de sa part avant d’être subjugué par la qualité du récit. Il ne serait pas étonnant de voir Watership Down s’échouer prochainement sur mon ile déserte…



« À la lisière du bois, la clématite s’effilochait comme un rideau de fumée, ses calices embaumés s’étaient transformés en barbe de vieil homme. Les chants des insectes se tarissaient peu à peu. De vastes tapis d’herbes hautes, autrefois aussi peuplés qu’une jungle, étaient désormais presque déserts ; un coléoptère en fuite et une araignée sur le point de s’endormir constituaient les seuls survivants de ceux qui s’y pressaient l’été. Si les moucherons dansaient toujours dans l’air limpide, les martinets qui les chassaient à tire-d’aile avaient disparu, et maintenant qu’ils ne trissaient plus dans le ciel, c’était le rouge-gorge qu’on entendait ramager sur les hauteurs d’un fusain. En bas, les champs avaient été défrichés. L’un d’eux était même déjà labouré ; les sillons impeccables attiraient la lumière dans un reflet fade. Le ciel aussi était vide et transparent, aussi délicat que de l’eau. Au mois de juillet, son bleu immobile, épais et crémeux, semblait frôler la cime des arbres verts ; aujourd’hui, il remontait, se diluait tandis que le soleil descendait à l’ouest un peu plus tôt chaque jour, puis, une fois sur l’horizon, annonçant une pointe de gel, il s’enfonçait, lent, énorme et paresseux, d’un pourpre aussi vif que celui des baies dont se couvrait l’églantier. Sous la brise du sud qui fraîchissait, les feuilles de hêtre jaunes et rouges se froissaient avec un bruit râpeux, plus rude que le fracas des cascades des premiers jours du monde. C’était l’époque des départs silencieux, celle où s’exilent les créatures désarmées contre l’hiver ».





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Watership Down

Ce 24 décembre, Richard Adams nous aura quitté depuis tout juste 5 ans. Quel meilleur moyen de lui rendre hommage que de lire ce petit chef-d'œuvre d'humour et de sensibilité écrit en 1972, refusé à l'époque par treize éditeurs et finalement tiré à 2500 exemplaires par un tout petit éditeur londonien, le seul qui ait cru en cette « fantasy animalière ». Bien lui en a pris, car depuis, le livre a connu un succès incroyable (classé dans les 50 livres les plus lus et les plus appréciés du monde!), et d'innombrables adaptations en film, séries (dont « La colline aux lapins » en 2018 sur Netflix) et au théâtre. L'auteur a également écrit une suite consacrée aux légendes lapines : « Les contes de Watership down », en 1996. Même certains musiciens s'en sont inspirés ! Une belle revanche, amplement méritée à mon avis.



En effet, j'ai pris un immense plaisir à découvrir cette courageuse équipe rassemblée autour de Hazel, un véritable héros qui va les entraîner dans des aventures épiques pour créer leur propre garenne et y amener des hases afin de la faire perdurer. Ils sont partis à une douzaine, suite à la prémonition du jeune frère de Hazel, Fyveer, qui a « vu » l'effondrement de leur garenne natale suite à des travaux humains. Chacun de ces lapins a ses propres caractéristiques, certains apporteront leur force physique, d'autres leur astuce ou leur capacité de réflexion, mais tous auront l'occasion de se rendre utile au cours de l'épopée qu'ils vont vivre ensemble. L'entraide, l'instinct de survie et la construction d'une société « idéale » figurent parmi les thèmes majeurs de l'histoire. Je n'ai pas envie de trop vous en dévoiler, sachez seulement que vous y découvrirez plusieurs organisations de sociétés, avec leurs hiérarchies plus ou moins « carrées » et autoritaires, des croyances en des êtres mythiques bienveillants ou maléfiques, d'innombrables ennemis (les Vilous »), mais aussi des alliés inattendus comme un mulot ou une mouette blessée abandonnée par ses compagnons.



Une large part est dévolue à la description de la nature environnante, qui peut se montrer terre d'accueil avec ses plantes délicieuses où les lapins iront « farfaler » à l'aube ou au coucher du soleil, mais aussi hostile, dans les tourbières ou sous l'orage par exemple. Les paysages décrits existent réellement, ce sont des collines situées dans le Hampshire où a vécu l'auteur sa vie durant. On ressent sa profonde communion avec son environnement, c'est ce qui rend le récit si crédible et si immersif.



Et oui, j'ai bien écrit crédible ! Car très vite, je me suis coulée dans la peau d'un de ces lapins, j'ai ressenti leur frayeur au moindre bruit étranger, j'ai été épuisée par cette longue route où si peu d'abris se sont offerts à nous, j'ai eu des doutes sur le bien-fondé de cette aventure qui m'a parue parfois insensée (et pourtant nécessaire...), j'ai écouté avec recueillement les légendes sur Shraavilshâ narrés par Dandelion le conteur, bref j'ai été un des leurs bien plus qu'un simple lecteur.

Avec eux j'ai surmonté ma peur, et j'ai triomphé des pièges et des périls si nombreux que nous avons trouvé sur notre route.



L'histoire n'est pas contée par un lapin, mais par un narrateur extérieur, qui parfois s'adresse directement au lecteur pour exprimer un point de vue ou expliquer une particularité propre à l'espèce. Et cette langue lapine, quelle trouvaille ! Même sans (presque) lire les notes de bas de page, j'ai compris instinctivement la quasi-totalité des termes, tant ils m'ont semblés couler de source. Rien d'étonnant à cela, mon signe astrologique chinois étant Lapin !



Autre point que j'ai beaucoup apprécié : chaque chapitre est introduit par une citation soigneusement extraite d'une œuvre littéraire célèbre, et en lien avec le contenu du chapitre ; On rencontrera ainsi Eschyle, Shakespeare, Kenneth Grahame, et bien d'autres encore.



Je n'ai quasiment aucune réserve à formuler, sinon que je serais volontiers restée encore plus longtemps avec mes nouveaux amis et j'aurais aimé en connaître certains encore un peu mieux. J'ai vraiment passé un excellent moment avec cette lecture totalement hors de mes habitudes. Merci à Sandrine (HundredDreams) et à Isabelle (Ileauxtresors) qui m'ont révélé cette fabuleuse aventure !Et maintenant je m'en vais découvrir les impressions d'Onee, qui a lu Watership Down en même temps que moi !
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Watership Down

Quel bonheur que de farfaler avec ces lapins dans cette belle garenne de Watership Down !

Richard Adams, fervent protecteur de la Nature, il a été le bras droit du ministre de l'environnement après la 2ème guerre mondiale, nous livre ici une belle épopée dans un roman de Fantasie animalière se situant dans la campagne bucolique du sud de l'Angleterre.

Dès la première page, j'ai été subjuguée par les magnifiques descriptions de la flore de la région. Pendant tout le livre, on ressent cet amour de la nature, l'écriture est très poétique. On se sent bien sur ces collines colorées et odorantes. L'auteur sait nous captiver avec son récit très immersif.

Et oui, nous allons vivre pendant 540 pages avec une bande de lapins, partageant leurs joies, leurs peurs, tremblant devant leurs ennemis (les vilou) car il leur en arrive des aventures et croyez-moi, c'est pas tous les jours facile d'être un lapin !



Dans la version de Monsieur Toussaint Louverture, ils s'appellent Hazel, Fyveer, Bigwig, Dandelion, Rubus, Holyn, Stachys....

Fyveer possède une mystérieuse intuition (ou un don de voyance) qui lui fait ressentir les événements avant qu'ils ne se produisent. C'est ainsi que devant une pancarte indiquant la future construction d'une résidence de luxe, il prévoit la catastrophe pour leur garenne et incite ses amis à fuir. Pas pris au sérieux, à part par Hazel, son frère, et quelques lapins confiants, ils ne sont que quelques-uns à partir et à se lancer dans ce qui va devenir une fabuleuse aventure.

De bondissements en rebondissements ;-), avec un suspense à son comble, nous allons parcourir cette petite portion du New-Hampshire avec les yeux et les émotions de petits lapinous auxquels on s'attache énormément.



Une histoire de lapins certes mais génialement présentée et avec, mine de rien, des thèmes importants.

Ces lapins ont un langage, ils farfalent dans les collines pour se nourrir, ils craignent les kataklop avec lesquels les hommes se déplacent et qui peuvent les rendre sfar (figés par la peur)....

Ils sont organisés autour d'un chef, un Maître lapin entouré de sa Hourda (l'organisation militaire), dans une garenne où chacun a son rôle, avec ses codes sociaux, sa hiérarchie.

Ils ont aussi une mythologie, un héros : le prince Shraavilshâ dont ils se racontent les exploits le soir au fond de leurs terriers douillets, un Dieu Krick...



Dans ce récit épique, on note l'influence néfaste des hommes, qui bien sûr représentent une partie des vilou (le danger si vous m'avez bien suivie, ce qui représente un exploit ;-) ) sur la faune et la flore, avec la construction des routes, des chemins de fer, des résidences, la pollution, etc...

Sont présents aussi les thèmes de l'exil avec ses dangers, les obstacles à franchir, la quête de la survie et celle d'un foyer, le sujet du pouvoir aussi.



Toutes les garennes n'ayant pas les mêmes valeurs, la privation de liberté est aussi évoquée, la sécurité au prix de la liberté.



Mais c'est avant tout un grand roman d'aventures où le courage, l'entraide, la solidarité et l'amitié sont mises en avant, un roman où on ne s'ennuie jamais.



En bref, si ce livre n'existait pas, il faudrait l'écrire...



Et ce roman, nous le devons aux 2 filles de Richard Adams. En effet, pendant un voyage à Straford-Upon-Avon, la ville de Shakespeare (dont l'auteur est un admirateur), elles lui demandent de leur raconter une histoire. Hazel et Fyveer vont naître de l'imagination de l'auteur qui, a 6 ans, s'identifiait à Jeannot Lapin de Beatrix Potter. Ses filles n'ont de cesse de lui faire écrire cette histoire qui aboutira 18 mois plus tard. Le livre est publié en 1972 pour notre plus grand plaisir !



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Watership Down

Quel plaisir de lire à voix haute une saga épique, un conte-fleuve dans lequel on s'immerge pendant plusieurs semaines ! Surtout lorsque celui-ci est écrit d’une plume généreuse, voire fleurie lorsqu’elle décrit la nature anglaise dans ses moindres frémissements… Comment imaginer que ce décor bucolique puisse être le théâtre de d’événements aussi terrifiants ? Car Watership Down, c’est surtout une extraordinaire intrigue à rebondissements qui se noue à partir de l’exil forcé d’une poignée de lapins suite à la prophétie de la destruction imminente de leur garenne. Le périple vers les verdoyantes collines de Watership Down est semé d’embuches face auxquelles les petits héros devront rester unis et clairvoyants.



C’est tout un monde que les mots de Richard Adams déploient, à hauteur de lapin. Une communauté anthropomorphe avec une division du travail, une langue imagée qui a fait notre bonheur – et que nous parlons désormais couramment à la maison –, des mythes fondateurs qui réconfortent et inspirent dans l’adversité – les enfant ont adoré les aventures du légendaire lièvre Shraavilshâ dont les mille ruses sont dignes d’Ulysse ou de Maître Renart. Évidemment, on peut voir une allégorie dans ces lapins qui s’efforcent de « faire société », une fable qui parle des migrations, des fondements du pouvoir et de la rébellion, des vertus de l’entraide, des rapports entre humains et animaux, de la vie et de la mort.



Quelques longueurs dans la deuxième partie mises à part, nous avons été tenus en haleine par les péripéties que l’auteur met en scène avec un sens savoureux du suspense, mêlé de poésie. Nous avons vibré, ri et tremblé. Et c’est avec nostalgie que nous avons refermé ce livre et pris congé de personnages que nous avions désormais l’impression de connaître depuis toujours.



Merci à Monsieur Toussaint Louverture d'avoir réédité, dans un magnifique écrin, ce livre culte (plus de 50 millions d’exemplaires vendus dans le monde tout de même) qui était tombé en oubli en France.



Un roman immersif et haletant après lequel nous ne verrons sans doute jamais plus les lapins de la même manière.



PS : indignation générale chez nous face à la guimauve qu’a faite la minisérie Netflix de cette histoire !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Watership Down

La surprise de l'année : j'ai adoré ce roman qui sur plus de cinq cent pages ne parle que de petits lapins qui cavalent d'une garenne à l'autre! J'ai eu un immense plaisir à m'y replonger chaque soir, comme à l'heure du conte.

Il faut dire qu'il est incroyablement facile de se glisser dedans, et de s'y sentir immédiatement plus que bien, car tout est réussi dans ce roman d'aventure et d'apprentissage : le cadre naturel d'abord, dans lequel évoluent nos petits lapins, évoqué avec un réalisme et une poésie tels que l'on ressent comme si on y était la caresse de chaque brise et la piqûre de chaque chardon ; les personnages ensuite, que l'auteur a réussi à doter de personnalités tangibles et bougrement attachantes : Hazel le sage, Bigwig l'intrépide et Fyveer le frêle shaman ont de ces caractères universels qui appellent l'empathie ; l'intrigue enfin, parfaitement rythmée de rebondissements, découvertes, dangers et surprises qui tiennent en haleine, à tel point que l'on ne voit pas défiler les pages.

C'est donc avec une âme d'enfant que j'ai savouré cette histoire de création d'une nouvelle communauté, la ténacité de ses fondateurs à braver les dangers et sauvegarder leurs valeurs d'entraide et de bienveillance face aux prédateurs, et leur combat contre un système communautaire ennemi fondé sur la peur et la répression.

Un petit bijou que cette ode au grand air, à la vie sauvage et à la liberté !

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Watership Down

Il y a assurément du Tolkien dans "Watership Down" et c'est peut-être l'une des raisons - si ce n'est la principale ! - pour lesquelles les Britanniques ont fait de ce roman un véritable best-seller en 1972. En effet, plus de 50 millions d'exemplaires écoulés pour ce récit d'aventures mettant en scène non pas des hommes ni même des créatures imaginaires mais... des lapins.



Ce succès colossal s'est pourtant faiblement répercuté en France où le roman reste plutôt méconnu. A tort car il offre aventures, amitiés et messages forts dans lesquels se reconnaîtront un grand nombre de lecteurs.



Hazel et Fyveer sont deux frères lapins qui vivent dans une garenne en compagnie de leurs innombrables congénères. Fyveer est medium à ses heures et il prédit à Hazel une catastrophe imminente. Les deux frères décident alors d'entreprendre une quête vers l'inconnu en compagnie de quelques camarades avec pour objectif de découvrir la garenne de leurs rêves à l'abri de tout danger.



A l'instar de Frodon Sacquet et ses potes du "Seigneur des Anneaux", quitter les lieux connus de son enfance pour se frotter à la sauvagerie mystérieuse des terres inconnues ne s'entreprend pas sans réticences. Et pour cause, nos braves héros devront faire face à des embûches et à des aventures en cascade avec la survie pour seul mot d'ordre.



Amis "cuniphiles", vous allez être charmés par ce récit plein de rebonds au sens propre comme au figuré. Cette bande de lapins est bien sympathique même si, pour ma part, je considère que la narration souffre de vraies longueurs même si les chapitres courts sont efficaces ; j'aurais bien écourté l'aventure d'une centaine de pages. Ce qui est particulièrement habile de la part de Richard Adams, c'est d'avoir construit son récit comme une véritable épopée, allant jusqu'à créer une mythologie du peuple lapin et entrecoupant la narration de nombreux contes, charmants de facétie et de ruse. L’adjonction d'un lexique propre aux lapins est également à la fois drôle et pertinent pour une immersion en profondeur dans les terriers !





Challenge MULTI-DÉFIS 2020

Challenge XXème siècle 2020

Challenge BBC

Challenge PAVES 2020

Pioche dans ma PAL juillet 2020
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Watership Down

Mais pourquoi Monsieur Toussaint Louverture veut-il à tout prix nous convaincre que ce roman n'est pas destiné aux enfants? Alors, certes, il plaira surtout aux enfants que ne rebute pas le passé simple ni une nomenclature assez poussée du vocabulaire sylvestre, mais ils y retrouveront les grandes thématiques du genre: "Quand on veut, on peut", "Sois charitable et tu seras récompensé", voire "Inutile de faire ton lit, c'est à cela que servent les mères", le tout servi par d'adorables lapinous qui folâtrent au milieu du serpolet.

Mais il est vrai que l'adulte ne boudera pas non plus son plaisir. D'abord parce que Richard Adams n'est pas La Fontaine et que ses lapins agissent effectivement comme les animaux qu'ils sont. Ici, pas de corbeau amateur de camembert; le lecteur est plongé dans les vertes prairies anglaises à hauteur de lagomorphes pour des aventures on ne peut plus dépaysantes. Ensuite, parce qu'à défaut de retrouver son âme d'enfant on ne manquera pas de réviser ses classiques. Bien sûr, les pérégrinations souvent cruelles de ces lapins en quête d'un foyer font d'abord penser aux aventures d'Ulysse, mais, comme l'explique Chloë Monneron dans une longue analyse facilement trouvable sur le Net, c'est plutôt L'Enéide qui a été transposée dans la Garenne.

Qu'on en juge: malgré la prophétie de Fyveer-Cassandre, nul ne veut croire à la chute de l'orgueilleuse Troie. Voilà pourtant la Garenne natale en passe d'être détruite et nos fuyards sont d'abord recueillis à Carthage qu'ils abandonneront pour naviguer vers une nouvelle terre plus hospitalière. Enée pouvait compter sur ses rêves envoyés par les dieux pour se tirer d'affaire, les lapins ont leurs mythes qui leur servent de modèle. Et si le prince troyen descend aux Enfers, Hazel à moitié mort se terre dans un tuyau pour en ressortir plus sûr de sa mission. Rome sera construite et les Sabines, après leur enlèvement, fertiliseront la ville nouvelle.

En tout cas, c'est à peu de chose près l'histoire.

D'ailleurs chaque chapitre commence par une citation généralement épique qui titille le lecteur adulte tout heureux d'avoir de quoi justifier sa régression: des lapinous craintifs, peut-être, mais des lapinous inter-textués et héroïques.

On ne saurait donc trop conseiller cette machine narrative redoutablement efficace à tous les âges, à une nuance près: les contes, comme les épopées, aident à grandir, certes, mais quand on est grand il faut accepter l'idée que Didon ne lâchera jamais son job de PDG à Carthage pour élever les lapereaux d'Enée. Même dans les vertes prairies de Watership Down.
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Watership Down

Si de l’autre côté de la Manche, Richard Adams est connu et reconnu comme romancier, il faut reconnaître que ce n’est pas vraiment le cas en France. Personnellement, sans le challenge BBC, qui met en avant les 110 bouquins les plus plébiscités des Anglais ces dernières années, je ne me serais jamais lancée dans cette lecture qui m’a permis de découvrir cet auteur qui était encore un parfait inconnu pour moi il y a quelques temps…

J’ai découvert en lisant les précédentes critiques que je ne devais pas avoir la même édition que la plupart des lecteurs…En effet, dans mon bouquin ( une édition de 1976), mes lapins ont tous eu leurs noms francisés : donc pour ma part, j’ai suivi les aventures de Noisette(Hazel ) , Cinquain( Fyveer ), Manitou et Pissenlit pour ne nommer que ceux-ci…

Ces derniers vivent dans une paisible garenne, mais le jeune Cinquain va avoir une vision suffisamment effrayante quand à l’avenir de leur petit monde pour l’inciter à fuir avec son frère Noisette et quelques autres compagnons…Commence alors un périple qui va emmener nos jeunes bestioles à longues oreilles dans des aventures bien pittoresques et ou ils vont être confrontés aux exactions de leur pire prédateur : j’ai nommé l’homme….

Je ne peux que saluer l’imagination de l’auteur qui a été jusqu’à inventer des légendes pour le peuple lapin…

Le style de l’auteur est franchement fort sympathique et il est très doué pour décrire l’environnement de nos jeunes héros… grâce à lui, on respire l’odeur des plantes, on entend le bourdonnement des insectes, bref, une belle balade au fin fond de la campagne anglaise….

Bon clairement, même si j’ai bien aimé cette lecture, pour ma part, je trouvais qu’elle souffrait de quelques longueurs….



Challenge BBC

Challenge mauvais genres 2020

Challenge ABC 2020/2021

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Watership Down

C’est parce que j’ai la chance d’aller bientôt voir un spectacle tiré du livre Watership downn de Richard Adams que je me suis lancée dans cet ouvrage qui m’était jusqu’à ce jour complètement inconnu malgré sa grande notoriété.

C’est un vrai régal que de se retrouver dans le monde des lapins et d’aller gambader et farfaler avec eux. Hé oui, maintenant je parle le lapin :-)

Cette histoire qui a première vue peut sembler s’adresser à des enfants est beaucoup plus destinée à des adultes.

Tout commence par de mauvaises prémonitions de la part de Fyverr. Ce lapin plutôt frêle et timide arrive à entraîner son frère Hazel et de nombreux autres lapins de la garenne de Sandleford de quitter cet endroit aux apparences paisibles . Cette décision se fait contre la Hourda qui peut être assimilée à une milice. Une fois partis tous ces lapins vont tenter, à travers divers périples de rejoindre Watership Dowm.

Au-delà du monde « mignon » des lapins qui, il faut bien le dire, nous emporte facilement, on peut aisément y voir la cruauté et le pouvoir, la répression , le manque de liberté , l’exil, la communauté. Des thèmes bien d’actualité.

Apparemment, ce que l’on perçoit comme une allégorie politique n’aurait pas été voulue par Richard Adams. Alors acceptons de repartir dans la nature et le monde des lapins si bien décrit. Sa façon de nous emmener à travers les garennes nous facilite notre métamorphose en lapin et même si tout n’est pas rose, bien loin de là, et que tous les lapins ne sont pas des Hazel, ou des filous et futés comme Bigwig, c’est avec un petit pincement au cœur que je quitte cet univers. Je m’étais bien accoutumée à ma peau de lapin ;-)

J'ai hâte d'aller voir le spectacle et de retrouver Hazel, Fyverr, Bigwig et tous ceux qui sont devenus mes amis .

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Watership Down

Titre : Watership down

Auteur : Richard Adams

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture

Année : 1972

Résumé : Hazel et Fyveer sont deux frères lapins vivant dans une garenne au beau milieu de la campagne anglaise. L’un est valeureux et inventif, tandis que l’autre est frêle et parfois victime de visions prémonitoires. Lorsque Fyveer prédit la destruction prochaine de leur garenne par les êtres humains, les deux frères, accompagnés d’autres lapins aventureux, décident de fuir leur habitat afin d’échapper à la catastrophe imminente. S’en suit une périlleuse odyssée pour cette petite troupe, fuyant les renards et autres prédateurs afin de tenter de trouver un nouvel habitat sûr pour la nouvelle colonie.

Mon humble avis : Watership Down ou Les Garennes de Watership Down est un roman culte écoulé à plus de 50 millions d’exemplaires à travers le monde depuis sa parution en 1972. J’en ai souvent entendu parler mais je vous avouerais que la lecture d’un roman de plus de 500 pages avec pour protagonistes une troupe de lapins en goguette ne me paraissait pas particulièrement motivante. Puis, au détour d’un blog ou d’un article, des critiques vraiment dithyrambiques m’ont poussé à faire l’acquisition de ce roman malgré ce petit à-priori négatif. J’attaquai donc cette lecture avec curiosité mais aussi un brin de scepticisme. Au bout de quelques pages force était de constater que le style d’Adams et le caractère sympathique de ces petits lapins en perdition feraient de ce pavé un plaisir de lecture évident. Je ne crierais pas au chef d’oeuvre, comme d’autres l’ont fait, mais je dois avouer que j’ai souvent frémi aux aventures d’Hazel et me suis pris d’affection pour Bigwig le lapin costaud au grand coeur. Si ce roman est une fable valorisant les notions de liberté, d’utopie et d’espoir, Adams propose à son lecteur plusieurs niveaux de lecture. Si certains se régaleront simplement aux aventures de ces petits lapins tentant d’échapper aux affres de la nature, d’autres verront dans les différentes organisations des garennes rencontrées, un parallèle avec les sociétés humaines et une critique acerbe des sociétés dictatoriales. A la recherche de la terre promise, cette troupe de léporidés (pas facile de trouver un synonyme de lapin, vous m’excuserez donc pour ce terme scientifique) a parfois des réactions primitives étonnantes voire illogiques pour les humains que nous sommes. Tout le talent d’Adams réside dans ces détails et dans le fait qu’on finit par oublier que les protagonistes de ce roman ne sont que des animaux et qu’ils réagissent donc suivant leur condition et surtout leur instinct. Si, à mon humble avis, certains passages sont longuets (il se trouve que les lapins ont visiblement du mal à se déplacer et se fatiguent plutôt rapidement), et si les contes et autres légendes « lapinesques » m’ont laissé de marbre, je retiendrai surtout de ce roman une épopée épique, une aventure aux multiples rebondissements et des personnages hyper-attachants. Adams réussit son pari haut la main et, à l’image d’Orwell et de sa Ferme aux Animaux, parvient à faire de ces petits êtres inoffensifs les protagonistes d’une comédie presque humaine pleine de fureur, de bons sentiments mais aussi d’espoir et de résilience.

J’achète ? : Si tu as gardé ton âme d’enfant, si tu es prêt à te lancer dans la lecture d’une fable pleine de charme et si tu crois encore à l’utopie d’une société meilleure, ce bouquin est fait pour toi et tu vas te régaler de cette écriture fluide et addictive.
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Watership Down



Une épopée fantastique peuplé de lapins héroïques tout aussi fantastiques !



Hazel et Fyveer, nos deux principaux héros-lapins, soucieux du bien-être de leurs congénères, quittent en compagnie de plusieurs d’entre eux leur garenne natale lorsque celle-ci est menacée d’un imminent danger.



Toute la petite troupe se met en quête d’un nouvel endroit idyllique pour y établir sa garenne. Nos malicieux héros vont rencontrer d’autres espèces animales sylvestres, affronter bien des périls, les surmonter grâce à leur inventivité, pugnacité et organisation, avant d’arriver à Watership Down, où ils rêvent de s’installer.



C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je vous invite à retrouver votre âme d’enfant le temps de ce conte initiatique, et à vous laisser charmer par ces petits rongeurs aux grandes oreilles parlant le lapin, en farfalant avec eux dès krik-zé, en vous abritant des kataklop et des vilou,

en vous pinçant les narines lorsqu,elles sentiront le répugnant skramouk.



Richard Adams nous a offert un intelligent roman d’aventures destiné aux enfants jusqu’à 99 ans, construit sur des valeurs telles que la solidarité, la résilience, le courage, le partage, et j’en passe…



C’est un roman « qui s’est écoulé à plus de 53 millions d’exemplaires, touchant des générations de lecteurs à travers le monde; ce qui, en vérité, n’a absolument aucun sens pour des lapins ». Il a été publié en 1972, et réédité en français en 2016 par Monsieur Toussaint Louverture.



Nul doute que ces lapins pas roses du tout, sauf lorsqu’il s’agit de trouver des hases, vous enchanteront par leur espièglerie, leurs facéties bondissantes et leur goût pour l’aventure et la contemplation.
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Pourquoi Hazel et ses camarades quittent-ils leur garenne natale ?

Fyveer a prédit la destruction de leur garenne.
Leurs terriers ont été inondés.
Ils ont commis un crime.

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