Si je vous dis Edward G. Robinson, vous pensez tout de suite à un petit gangster dur à cuire, à la mine sombre, qui lâche quelques paroles lapidaires d'une voix nasale. Vous vous trompez. Eddie jouait ce genre de personnages, mais il n'était pas comme ça. En réalité, c'était un type adorable. Un homme qu'on ne pouvait qu'aimer.
(A propos du producteur Darryl F. Zanuck )
Darryl Zanuck était le capo de tutti capi, le patron en chef. Quand je demandai à Rogell comment son pouvoir s'exerçait au studio, il me répondit: "Comme celui du soleil".
Le pouvoir de Zanuck se diffusait absolument partout, jusqu'à l'air que vous respiriez. La cafétéria était ornée d'une grande fresque art déco dont la pièce centrale était le visage de Zanuck arborant une expression à mi-chemin entre Robert Clive, légende des Indes britanniques, et Gengis Khan. Même à table, son regard ne vous quittait jamais.
Zanuck dirigeait la Fox d'une main de fer. Sa volonté était infaillible. Les gens ne travaillaient pas avec lui, mais pour lui. Il régnait sur tout, du scénario à la post-production.
(A propos de 20.000 lieues sous les mers)
Nous avions une distribution très restreinte pour un film aussi important. Sans compter l'otarie Esméralda, l'immense majorité du film était assurée par quatre comédiens: James Mason, Kirk Douglas, Paul Lukas et Peter Lorre. Ils avaient tous la réputation d'être difficiles, caractériels, et je me demandais comment nous allions pouvoir nous supporter pendant des mois, engoncés dans les décors exigus du Nautilus. Au bout du compte, c'est l'otarie qui se révéla la plus pénible.