Ce sont pourtant ses particularismes, ses milliers de clochers, ses dialectes encore vivaces, ses tables colorées et son provincialisme solidement ancré dans les mœurs qui font le charme de l’Italie. Un pays tout en complexités, en oppositions, en paradoxes contradictoires, fier de ses différences qu’il étale et cultive à l'excès. La diversité est sa première richesse.
Le goût du produit revient souvent dans les conversations. Ne pas le dénaturer par les sauces compliquées. Ne pas le transformer dans des préparations ardues, mais en exalter la saveur. On ne peut pas dire qu'un terroir l'emporte sur l'autre. Chaque région est jalouse de son identité, de ses traditions. Au coeur des Langue piémontaises, Alba est la capitale indiscutable de la truffe blanche. Milan excelle par ses risottos au safran. Florence en impose avec ses côtés de boeuf chianina et sa ribollita (soupe au choux noir). Naples met en valeur ses fritures du Golfe. Toute la Sardaigne s'ingénie à cuisiner le cochon au lait avec la myrte. Et la Sicile offre une table colorée et des plus savoureuses.
Des jeunes qui se révoltent contre le racket de la mafia, une population entière qui descend dans la rue pour dénoncer le crime, une association qui fait fructifier les biens confisqués à la " Pieuvre": ces formes de résistance sont nées au cours des dix dernières années dans un Mezzogiorno (Sud de l'Italie) gangrené par les organisations criminelles. Elles constituent les germes d'un formidable espoir pour l'avenir.
"l'Italie est le jardin de l'Europe
La Toscane est le jardin de l'Italie
Et Florence la fleur de la Toscane"
Poésie préférée
De Michel-Ange enfant
La pasta reste un plat de pauvres. C'est le fondement, le ciment, - que dis-je - la raison d'être d'une culture populaire, soucieuse d'économie. Simple, facile à préparer et conviviale. Le génie de la cuisine transalpine, son immense mérite face à une cuisine française qui tire son originalité d'une grande technique culinaire, c'est le respect du produit , qui reflète la saveur du terroir.
L'italien n'est ni secret ni méfiant. Il est à la fois chaleureux et débonnaire, extraverti et sans arrière-pensée. Aucune réticence à confier sa pensée ou ses opinions politiques, toujours très tranchées. L'important est de paraître. C'est cette spontanéité naturelle et immédiate que j'aime par dessus tout. L'Italien cultive un véritable culte pour l'esthétique, pour la beauté.
La pasta est indissolublement liée au mode de vie à l'italienne. C'est le symbole d'une tradition essentielle, incontournable, incorruptible, sans laquelle l'Italie ne parlerait plus la langue de Dante ni ne fredonnerait les airs de Giuseppe Verdi.
Qu’il se trouve à Rome, Venise, Naples, Florence, Pise ou Palerme… une même émotion s’empare du visiteur. L’Italie mérite bien le titre de bel paese que lui avaient conféré Dante et Pétrarque. Cette émotion naît de l’harmonie des couleurs, de la grande diversité des paysages et des monuments et aussi de la qualité de vie que ses habitants ont créée au cours de leur longue histoire.
Outre la fierté d'être les héritiers d'un patrimoine unique en Méditerranée qui s'est enrichi de diverses manières au cours des siècle, les Siciliens considèrent aujourd'hui qu'ils ont inventé un modèle de civilisation fait d'ouverture et de tolérance, dont l'Italie d'abord et l'Europe tout entière pourraient s'inspirer.
La première chose qui vient à l'esprit quand on pense à la Sicile, c'est la mafia. oui bien sur, j'en parlerai. Mais réduire ce territoire complexe, si riche d histoire et de culture, à ce furoncle hideux qui dénature la société sicilienne depuis 160 ans serait excessivement injuste et inapproprié.