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Citation de JulienDjeuks


Le roi blanc qui piégeait ses employés, les prenait en défaut et les tuait en leur coupant les fesses, p. 103
KASOLU : [Le gosse qui s'est fait employer par le roi pour garder ses cochons,] il les a tous coupés en morceaux. Il a coupé les queues, qu’il a gardées. – ANTONISI : Iya.
[…] Vous savez comment sont faites les queues des cochons. Il a emporté le reste des corps dans la forêt. Et les queues, il les a enterrées de manière à ce qu’elles ne ressortent qu’un tout petit peu. – Iya.
[…] Là-dessus, il court trouver le roi. Il va droit vers lui. (feignant la préoccupation et l'urgence) « Mon roi, mon roi ! » il lui dit. Le roi répond. Il dit : « je suis allé sortir les cochons... » L'autre répond. « Et ils se sont mis à creuser le sol ! – Iya.
Alors je suis vite venu vous le dire ! » – Iya.
(Rires)
Le roi a dit (très agité) : « Où ça ? » Il a dit : « Par là-bas ! » Le roi a dit : « Allons-y ! » – Iya.
(Kasolu adopte à cet instant un style précipité, saccadé.) Il court, et lorsqu’il arrive, il regarde partout autour de lui. En fait, de la manière dont elles étaient enterrées, les queues des cochons allaient loin dans la terre, et il n’en sortait qu’un tout petit bout qui se dressait, un si petit bout qu’on ne pouvait pas l’attraper et tirer dessus. – AKOBO : Pas du tout !
Ils ont essayé de les empoigner pour tirer dessus. Rien ! Le roi a dit : « Ça ne marchera pas comme ça. Tu sais ce qu’on va faire ? » « Quoi donc ? » A dit le petit garçon. « Cours trouver ma femme dans la maison là-bas.
(Rires)
Demande-lui de te donner une pelle. – Iya.
(Nouveaux rires)
Fais vite ! Rapporte-la moi ! » – Iya.
Le garçon… le gosse a couru vers la maison. – Iya.
Il a couru bien vite, et il a dit : « Vite ! Dépêchez-vous, faites au plus vite ! C’est mon roi qui l’ordonne ! » « Très bien », elle répond. Alors là il lui dit : « Mon roi m’a dit de vous dire… bon, ce qu’il dit, c’est qu’il faudrait que je « vive » avec vous. »
(Exclamations et rires)
« Qu’est-ce que tu dis ? », elle demande. « Mais oui », qu’il dit, – Iya.
« Vite ! Vite ! Vite ! C’est ce qu’il a dit ! » Elle répond : « Hors de question ! » Le roi s’est tourné vers la maison et lui a crié : « Vite ! Donne-le lui, vite ! Donne-le lui bien vite ! – Iya.
Donne-le lui tout de suite ! » – Iya.
Alors, elle dit : « OK, j’ai entendu. Le roi crie (en sranan) : « Donne-le lui ! Donne-le lui ! Donne-le lui ! Vite ! Vite ! » – Iya.
(Rires hystériques)
C’est ce qu’il a dit (dans un sranan ultra rapide) : « Donne lui ! Donne lui ! Donne lui ! Donne lui ! Donne lui ! » – Iya.
(Ralentissant jusqu’à une cadence usuelle) Déjà, le garçon avait saisi la femme et l’avait jetée sur le lit. Et il s’était mis au travail. Bon, cette pelle que le roi l’avait envoyé chercher, en toute urgence, pour qu’ils puissent déterrer les cochons, cette pelle, le garçon ne se pressait pas beaucoup de lui porter. Ça faisait un bout de temps qu’il était parti, alors le roi a fini par se dire : « Il se passe quelque chose. » Il court, gaagaa, vers la maison, et là qu’est-ce qu’il voit à l’intérieur ? Le garçon qui s’affaire sur sa femme.
(Exclamations)
Il a dit… Il est tombé sur le cul et il est resté comme ça. Le garçon a dit : « Mon roi, ça vous a fait mal ? » Il a dit : « Oui, ça m’a fait mal. » Le garçon a dit : « Ramène-tes fesses par ici ! »
(Rires déchaînés)
Le roi s’est tourné, il a présenté ses fesses et a reculé vers le garçon. Il lui a présenté son derrière. Le garçon en a coupé un kilo. Le roi est mort. Et c’est pourquoi les choses sont ce qu’elles sont par ici. Autrement, ce qui se serait passé, c’est qu’à chaque fois qu’on serait allé chercher du travail chez un blanc, un roi, on se serait fait tuer. (pause) Ce garçon a arrangé tout ça pour nous. – AKOBO : Y a quand même un truc qui n’a pas changé, c’est qu’ils vous coupent toujours les fesses à Kourou.
Mon histoire s’arrête ici. Parce que ça faisait mal. Il prétendait que rien ne pouvait lui faire mal. Mais ça, ça lui a vraiment fait mal. C’est là que mon histoire se termine.
(Suivent alors, pendant quelques minutes, un mélange de voix, de rires et de reprises de l’histoire)
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