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Citation de Cielvariable


Francis Pagliaro regardait les voitures circuler au ralenti dans l'incandescence de l'avenue Papineau à l'approche du pont Jacques-Cartier, sept étages plus bas. Vu de la fenêtre de son bureau, le spectacle ressemblait à un film IMAX dont on aurait coupé le son. Il frissonna dans l'air conditionné de la pièce et jeta un coup d'œil à sa montre : 17 h 31, vendredi 18 juillet 2008.

En principe il était en vacances depuis trente et une minutes. Mais pour l'heure, ce n'était vraiment pas le moment de rentrer chez lui.

Durant les douze dernières années à Parthenais, il n'avait quitté le travail avant dix-neuf ou vingt heures qu'à de rares occasions. Il aimait assez ces heures de la journée, surtout en hiver, quand la pièce était plongée dans l'obscurité, à peine éclairée en jaune par la lampe banquier de son bureau. Ce moment lui semblait plus productif en réflexion, tout comme les heures très matinales et tranquilles pendant lesquelles il se sentait moins distrait, préservé du va-et-vient de ses collègues et de l'agitation bruyante du personnel civil qui travaillait de neuf à cinq.

Dans la police, on avait beau dire « On ne ferme jamais », l'activité était tout de même plus calme à certains moments. « Même les criminels mangent à des heures plutôt régulières », disait souvent Pagliaro à la blague. « Et à moins d'occupations spéciales, ils dorment généralement la nuit, dans leur lit comme tout le monde. »
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