Mon père était d'une famille pauvre.
Il croyait à l'école.
Il rêvait d'y envoyer ses soeurs et ses frères, ses enfants, ses ancêtres,
que nous puissions être un peuple libre.
Il ne nous abandonnait pas :
il nous enseignait la liberté.
Il nous semble encore
que son âme a regagné notre maison,
qu'il peut enfin
y réciter tranquille
le poème de Prévert qu'il aimait tant :
Cheveux noirs, cheveux noirs,
caressés par les vagues,
Cheveux noirs, cheveux noirs,
décoiffés par les vents...