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Citation de missmolko1


Le samedi suivant, Matthew devait disputer un match de croquet au profit d’une œuvre de charité sponsorisée par son entreprise. Matthew avait hâte d’y être. Il était aussi bon dans ce sport qu’il l’avait été au rugby, ce qui le remplissait d’orgueil. Robin l’écouta se vanter et dénigrer par avance son ami Tom, qu’il disait empoté ; elle rit quand il fallait rire, s’exclama, produisit les onomatopées qui convenaient. Et pendant ce temps, une autre partie d’elle-même, malheureuse et transie, se demandait ce qu’il se passait à Londres, si Strike s’était rendu à la manif, s’il avait obtenu quelque chose d’utile. Elle se demandait aussi comment elle, Robin, avait pu épouser le type égoïste et prétentieux qui marchait à ses côtés et qui ressemblait vaguement au charmant garçon qu’elle aimé autrefois.
La nuit suivante, pour la première fois, Robin fit l’amour avec Matthew non parce qu’elle en avait envie mais pour éviter la dispute qui aurait éclaté si jamais elle avait refusé. C’était leur anniversaire de mariage et donc il allait de soi qu’ils devaient faire l’amour, comme on appose un cachet sur un document notarié. Une formalité qui ne lui procura aucun plaisir. Quand Matthew jouit, les yeux de Robin s’emplirent de larmes amères. Et la partie d’elle-même malheureuse et transie se manifesta de nouveau, s’étonnant qu’il ne remarque pas le chagrin qui l’étouffait, se demandant comment il pouvait croire un seul instant que leur couple était viable.
Apres que Matthew eut roulé sur le côté, après qu’il eut dit tous les mots qu’on dit dans ces moment-là, Robin replia son bras sur ses yeux humides et, pour la première fois, lui répondit « Je t’aime aussi » en sachant qu’il n’en était rien.
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