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3/5 (sur 5 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Ohain , le 21/05/1898
Mort(e) à : Genval , le 27/06/1984
Biographie :

Robert Goffin est un avocat, écrivain et poète belge ainsi qu'un militant wallon. Il fit partie du groupe littéraire bruxellois « La Lanterne sourde »
.Fils de mère célibataire, il n'hésitera jamais à évoquer ses origines (il obtiendra l'acquittement aux assises d'une mère infanticide en s'écriant qu'il a vécu la situation douloureuse de l'enfant sans père, et l'un de ses recueils de poèmes, paru en 1977, s'intitule Enfance naturelle). Sa mère est très pieuse et le destine à la prêtrise; Robert est inscrit au Petit Séminaire de Basse-Wavre. Indiscipliné, il n'y fait qu'un court séjour. Il est, en effet, renvoyé en 1916. C'est à l'Athénée de Saint-Gilles qu'il achève ses humanités classiques.
Étudiant à l'ULB, il y rencontre Odilon-Jean Périer, Henri Michaux, Jules Romains, Blaise Cendrars… Il s'intéresse au jazz, séjourne aux États-Unis de 1941 à 1945. C'est à Waterloo où se réunissent les militants wallons qu'il fait la connaissance de Charles Plisnier. En 1939 il crée l'hebdomadaire Alerte qui exige le retrait de la politique de neutralité et l'alliance avec la France.
Ce sont ces activités et les polémiques violentes avec Léon Degrelle qui l'amènent à s'exiler en Amérique du Nord. Il entre en 1952 à l'Académie royale de langue et de littérature françaises où il est accueilli par Marcel Thiry.
Il évoque ses engagements wallons et francophiles dans ses mémoires où il livre encore un poème dédié au Brabant wallon, sa terre natale.
À partir de 1962, il effectue plusieurs voyages à Moscou. En 1968, il est président des Amitiés Belgo-canadiennes.
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Source : Wikipedia
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Robert Goffin
PLUIE ARTIFICIELLE

Au-dessus des déserts barbelés de cactus
Le Pilote encensait de sa neige chimique
La fraîche transhumance d'un blanc cumulus
Et le semeur lacéra le nuage oblique
Dans le bleu virginal du ciel de Santa-Fé
L'averse caressa les immensités chaudes
Que léchaient les troupeaux de moutons assoiffés
Et pour un soir l'herbe eut sa teinte d'émeraude

Et devant le nouveau miracle d'Ariel
Un enfant contemplait au delà des verdures
Icare dénouant à la face du ciel
Le poétique écheveau de son écriture

Mais un cow-boy perdu dans son sable bouillant
Qui réclamait la manne d'un peu de rosée
Blasphéma le sorcier qui par-dessus les champs
Distribuait à d'autres champs sa part d'ondée

L'enfant et le berger s'opposèrent tous deux
A propos du poète aux romances d'orage
Et depuis nul ne sait si le voleur de feu
A tout prendre n'est pas un voleur de nuage.
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COLEMAN HAWKINS


Soudain
Il ferme les volets roses d’aubépine
Les yeux clos
Le voici qui dérape au guidon de son saxophone
Il brûle
Du mal des Ardents
Et du parfum des corolles de chair
Il poursuit l’ombre de son ténor
À coups d’uppercuts caressants
Shadow-boxing de la nuit
Ses doigts express effeuillent à tout vent les marguerites du métal
Encore
Encore un
Encore un chorus, Coleman Hawkins
Il reprend en soufflant plus fort
Renoncules tendres de ses paupières
Encore un refrain juteux
Swing it, Coleman
Et il balance de possession
Revenu des grands fonds de Body and Soul
Il se balade très haut
Avec les anges invisibles de la frénésie
L’air manque
Danse de Saint-Guy du black bottom
Vite un casque pneumatique
Au loin
La terre est minuscule
Encore un octave plus haut
Donnez-moi le bémol de cette teinte orange
Au glissando des cuisses bronzées
Contre-ut gratte-ciel
Et tout à coup du fond des siècles
Ton saxophone est vide dans tes mains
Maintenant l’aurore peut se lever sur Manhattan
Coleman Hawkins a ouvert les yeux
Et il regarde comme les anges musiciens de Saint-Bavon.
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Robert Goffin
MAIN COUPEE



Pour te rejoindre femme blonde
Il m’a fallu cent mille aïeux
Qui renouèrent en ce monde
L’aboutissement d’être à deux
Venus du destin de la terre
Ils n’ont fleuri qu’un seul matin
Pour restituer au mystère
Un limon qui n’a pas de fin
Je suis l’humble part d’existence
Qui lie en sa fragilité
Les deux rives d’une substance
Soudant le futur an passé
Je viens d’une énigme impossible
Qui n’a pas de solution
Et comme la flèche à sa cible
Nous touchons sans rémission
A la rive qui n’est semblable
Qu’à celle dont je suis venu
J’ai rendez-vous avec le sable
De mes ancêtres inconnus
Mais quand tu seras chair d’aurore
Rendue au détour du limon
Survivrons nous mêlés encore
Dans l’amalgame de nos noms
Ou retournant à l’épopée
De l’argile et de l’océan
Comme on souffre à sa main coupée
Aurai-je mal à ton néant.
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Robert Goffin
L'au-dedans de l'en-deça



Belle d'aube et de caresses
Bulles de fard et de fleurs
Tout ce qui fut notre ivresse
Remonte des profondeurs

Des bruyères me reviennent
Au rythme des baisers las
Est-ce ta lèvre ou la mienne
Qui brûlait cette nuit-là

Est-ce plaie ou plainte Sont-ce
Des ecchymoses de ciel
Ou les lisères de ronces
D'un météore charnel

Sais-je quand surgit le doute
Entre la sève et le sang
Ou quand s'effeuillèrent toutes
Les fleurs du buisson ardent

Etait-ce un soir de dimanche
Que le lézard s'ouvrit
Quand touchai sur ta hanche
Un pressentiment d'oubli

Ce qui fut à jamais passe
Au gré de l'ombre et des jours
Tes mots n'ont sur la terrasse
Qu'un lointain reflet d'amour

Etait-ce un soupçon d'abîme
Est-ce toi serait-ce moi
Qui retombait de la cime
Qu'on n'atteint jamais deux fois

Est-ce pour la trop cruelle
Loi vaine d'un vain destin
Que notre flamme éternelle
N'eut qu'un instant de matin

Je cherche et toi sais-tu qu'est-ce
Qui lie et qui délia
Au tréfonds de notre ivresse
L'en-dedans de l'au-delà
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Robert Goffin
DIRE
extrait 4
  
  
  
  
Je détiens ce contour charnel que tu connais
Tes yeux ouvrent pour moi leur nacre d’ardoisière
Dans les aubes qui meurent en moi l’aube naît
Comment bercer tes mots avec mon sang qui parle
Des femmes sont éteintes je ne sais pas quand
Dans les fleurs de Paris et dans les pierres d’Arles
Et te voilà sans mémoire et sans Alyscamps
Ton corps qui brille un jour prolongera ma cendre
Tu montes le destin que je vais redescendre
D’un regard à jamais nous nous tendons la main
Pour toi les blés d’hier refleuriront demain
La mer passe et ceux qui restent sont périssables
Et je pourrais ne pas avoir connu ce jour
Où nous étions deux corps parmi les grains de sable
Entre la dune d’ombre et l’enfer des labours
Et ce qui n’est ni caresse ni certitude
Propage le babil tremblant de mon émoi
Et je sais O femme d’abîme et d’altitude
Que peut-être ce soir tu rêves comme moi.
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Amérique
à Carlos de Radzistky
- fragment -


Toute mon enfance a rêvé dans les atlas aux cartes hospitalières
J’y ai imaginé le dernier Mohican près de la case de l’Oncle Tom
J’ai vu les placers du Sacramento et les saloons où les femmes
 crachent par terre
Et les cow-boys qui sucent en selle leur dernière goutte de rhum
Les chutes du Niagara, les abattoirs de Chicago, le pont suspendu
 de Brooklyn
La lune de Chateaubriand sur les forêts bleues du Meschacebé
Les visages pâles au crépuscule couleur de crime et d’aubergine
Les cliquetis d’éperons quelque part dans l’Arkansas derrière des
 troupeaux emballés
Les Indiens avec des plumes à effeuiller comme les marguerites
Les Indiens manieurs de tomahawk et chasseurs de têtes
Les forêts impénétrables de Gustave Aymard et de Mayne-Reid
Les Quakers barbus dans les villages tristes du Massachusetts
Les filles de milliardaires qu’on appelle Barbara ou bien Margaret
Les séquoias des montagnes rocheuses débités à la dynamite.
Rien de tout cela mon enfance et toi où étais-tu où étais-tu
Et les yeux du premier communiant et le sang rose de tes lèvres
Et les ramures de tes mains aux branches encore dans la sève
Vie infinitésimale confiée à quel aïeul inconnu !
Où étais-je qui donc portait mon devenir étais-je
Comme le chêne tout entier vit déjà dans le moindre gland
Comme un peu de pollen contient des saules pour mille ans
Comme les nuages charrient déjà la blancheur éclatante des
 neiges
Et toi ma mère au cœur si doux tu n’avais pas encore de cœur
Nous n’étions pas encore mais pourtant nous étions déjà au
 monde
De siècle en siècle, d’heure en heure, de femme brune en femme
 blonde
Nous fûmes ensemble et peut-être un doux vieillard aux mains de
 labeur
Dans quelque village au bord du soir portait déjà nos cheveux
 blancs.

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Robert Goffin
ÉCUME



Un chant flotta comme une écume
La branche tremblait sous l’oiseau
Et l’arbre, d’écume en écho,
Transmit le poème de plume

Mais vers le ciel renouvelé
Quand l’oiseau se fut envolé
Jusqu’à l’indigo de l’aurore
Pour les belles et pour les blés
Une branche tremblait encore,

Puis au fil de l’herbe et de l’eau
L’orme prolongea sans oiseau
Le végétal message d’ailes
Et tard sans arbre et sans amour
Du côté des lèvres fidèles
Le silence chantait toujours.
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SAUVAGINE


Dans l’eau du lac laqué de lune
Se dénoue un rouet de brumes
Des margelles fraîches de l’aube
Une sauvagine dérobe
Au ciel des aurores de plumes

Un sphérique saule amarré
Au bord de glauques catacombes
Délivre pour mieux s’évader
Parmi les fleurs fluides de l’onde
La rime riche de son ombre

Torpeur des combes et des haies
Dans l’inhabitable vallée
Où mûrit un fertile hiver
Dont vibrante s’est envolée
La sauvagine d’un beau vers

Mon imperceptible raison
Tâtonnante d’évasion
Frémit aux frontières du givre
Un train bat de tous ses wagons
Nos lentes vitesses de vivre

Ombre sur le ciel des étangs
Plumes bleues de l’aurore ailée
Poème jazz ou giboulée
Je retourne à vos éléments
Projectiles de la durée

Vers l’eau du soir veuve de gué
Par l’aube de tes yeux rouillés
Dans des vers ceinturés de rimes
J’entends je vois je sens passer
Les sauvagines de l’abîme.
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buildings du souvenir
extrait 3
  
  
  
  
Vingt ans après sans toi Suzanne j'ai revu la capitale
                                  du monde
Et je me sens le citoyen de cette solitude où nous
                       brûlions tous les deux
Le premier jour par les métros express qui sentent
                              la cacahuète
Je suis retourné au grand pèlerinage de notre vie
                                   morte
Là où crépitait le dixieland où nous vécûmes où giclait
                                     le swing
Il n'y a plus que la trinité funéraire de nos jours qui
                         ne reviendront plus
Sans signe sans épitaphe sans que nul sache que
                 nous sommes passés par là
Dans la fournaise chaude de New York où s'allumaient
                        les femmes et les étoiles
Dans ce même parfum d'ozone d'étincelle électrique
                           et de beignet troué
Je n'ai plus trouvé que des terrains vagues ou des
                         buildings inconnus
Et je suis resté muet de notre vie à jamais labourée
                          par la vie qui passe
Et ce soir que j'ai regagné la patrie de la solitude et
                                 de la pluie
Je suis repassé rue du Lac où nous avions vécu pendant
                                   vingt ans
Déjà la pioche des démolisseurs ouvrait la carie de
                                 nos jours
Et je m'en vais ne traînant derrière moi que ce qui
                              recommence
Triste à jamais pour la dernière fois d'avoir fermé à
                                double tour
La lourde porte de vingt ans de bonheur qu'il me
                  faudra bien ne plus rouvrir
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Robert Goffin
SYBILLE
  
  
  
  
Sybille descendit jusqu’au sel de la plage
D’où montaient des arbalètes d’ailes au del
Comme pour conjurer la fuite des nuages
Ou Sybille embrassa si belle l’arc-en-ciel

Elle trouva dans un coquillage des dunes
L’indiscernable murmure d’une rumeur
À peine plus que le silence de la lune
À peine moins que la musique de son cœur

Puis indécise elle réfléchit sur la plage
Au secret de la mer qui mêle ses labours
Et quand elle entendit parler le coquillage
Elle sut que c’était la voix de son amour
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