Quelques semaines après le retour de mon père, Isabelle de Siorac conçut, et dès qu'elle en eut la certitude, Barberine quitta Mespech le jour même pour aller se faire faire un enfant au plus vite par son mari, puisqu'il était entendu qu'elle nourrirait celui de ma mère. Quand on s'y arrête et quand on y pense un peu, c'est un bien étrange état que celui de nourrice, ses grossesses étant régies par celles de sa maîtresse. Le reste du temps, éloignée de son époux, Barberine devait rester aussi chaste que Jonas dans sa grotte, car il eut été désastreux, en son office, d'avoir du lait à contretemps, et d'être tarie quand il en fallait.