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Citation de Cielvariable


Le dimanche matin, James achevait de préparer bagages et matériel lorsque Kerry entra dans sa chambre pour lui dire au revoir avant son départ en mission.
Comme elle semblait un peu maussade, James se décida à aborder la question de leur relation. C’était l’occasion d’en avoir le cœur net.
— Cette opération est liée à une vente d’armes mise en place par la police, expliqua-t-il. Toutes les dispositions sont déjà prises. Selon moi, nous ne resterons pas loin du campus plus d’un mois ou deux. Je suis impatient de te retrouver. On s’entend plutôt bien, en ce moment.
Kerry lâcha un bref éclat de rire.
— Ça a toujours été comme ça, tant qu’on n’est pas en couple.
James glissa son iPod dans une poche latérale de son sac de voyage.
— Mais on a grandi. On est sortis avec d’autres personnes. Je sais qu’on a déjà rompu deux fois, mais je crois qu’on était trop jeunes pour construire quelque chose de solide.
Kerry fit un pas en avant, si bien que son nez frôla le menton de James. Elle portait encore le T-shirt et le pantalon informes qui lui servaient de pyjama. Son parfum était enivrant.
L’imagination de James s’enflamma. Il envisagea de la jeter sur le lit et d’arracher ses vêtements, mais il courait le risque d’être battu à mort. Il se contenta de déposer un baiser sur ses lèvres. Kerry ne fit rien pour l’en empêcher. Au contraire, elle passa les bras autour de son cou et laissa ses mains courir sur ses fesses.
Trente secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne se dégage et ne recule d’un pas. Ils se regardèrent sans dire un mot, tous deux stupéfaits.
— Pourquoi tu t’en vas ? demanda James.
Kerry haussa les épaules.
— Je ne devrais pas me lancer dans une nouvelle histoire avec toi alors que tu es sur le point de partir en mission.
— De quoi tu parles ? demanda James.
En vérité, il connaissait parfaitement les raisons qui poussaient son amie à interrompre leur embrassade.
— Je parle de ta réputation, répondit Kerry. De ta manie de sauter sur toutes les filles qui ont le malheur de croiser ton chemin. Quand tu reviendras, nous discuterons de notre avenir, mais pas avant.
— Tu veux dire que tu accepterais qu’on se remette ensemble ? Mais… mais si tu pars en mission avant mon retour ?
— C’est ce qui me préoccupe, justement. Je ne veux plus d’une relation longue distance. Je ne veux pas te tromper, et je ne veux pas que tu me trompes. Si ça se trouve, ils vont m’envoyer passer un an en infiltration dans l’entourage d’un beau gosse bronzé et plein aux as, et je ne veux pas manquer ça.
— Mais c’est moi, le beau gosse bronzé, plaisanta James, et tu peux m’avoir tout de suite. J’ai une pleine boîte de Durex, si ça peut te rassurer.
Kerry éclata de rire.
— Tu es craquant, par certains aspects, mais l’homme de mes rêves n’a pas de boutons dans le dos.
— Mes hormones me jouent des tours. Ça prouve que je déborde de masculinité.
— Masculinité ? C’est comme ça que tu appelles le liquide blanchâtre qui perle de ces bubons ?
Elle l’embrassa furtivement puis se dirigea vers la porte.
— Je dois m’occuper des T-shirts rouges au dojo à huit heures et demie. J’ai juste le temps de me changer. Bonne chance pour la mission. Envoie-moi des SMS, d’accord ?
— Promis, marmonna-t-il.
Dès que Kerry eut quitté la chambre, il se précipita vers son bureau, s’empara d’une règle en plastique, la brandit au-dessus de sa tête puis se planta devant le miroir de la penderie.
— Par le côté obscur de la force, je jure solennellement que je coucherai avec la chaste Kerry Chang, quoi qu’il en coûte !
Effaré par son propre comportement, il jeta un dernier regard à la pièce sans cesser de ricaner comme un demeuré, ramassa ses bagages, puis s’engagea dans le couloir menant aux ascenseurs.
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