" Peu m’importe où je suis
Où je vais
Je m’emporte avec moi"
Robert Notenboom
« De même qu’un maçon doit connaître le sable et la chaux, ainsi que le maniement de la truelle, un ébéniste doit distinguer les différents bois, en connaître la dureté et la densité, maîtriser l’usage de la gouge et du maillet ; de même le poète doit-il connaître la langue qu’il a choisi de servir, être à l’aise avec sa grammaire, sa syntaxe et ce que l’on nomme communément la prosodie, à laquelle je préfèrerais donner le nom de rythmique ».
Pour moi, je me sens fragile,
Seul de mon espèce vile
Parmi ces beaux effrontés.
De la rose fugitive
Et des cœurs à la dérive
Connaissent-ils la beauté ?
Rougissantes, timides,
les fleurs mourantes qui s'envolent
pensent
survivre
en papillons
Parole ultime
Retenue
Distillée
Nimbée d'ombres ailées
Rendue
Nue
Au tout premier tumulte
A Pen Men
Au-dessus des falaises, sur le roc
Il n’y a presque pas de terre
Et pas d’eau
La moindre pluie asséchée par le vent
Il y a la lande
Vite fleurie
Vite rabougrie
Et une herbe rase et fine
Aux tiges blotties les unes contre les autres
Comme pour se réchauffer
Et résister ensemble
Las de mon corps qui se délabre
Las de mon corps qui se délabre
J’aimerais tant m’en évader
Te rejoindre au plus profond de ton cœur
De ton corps
A ne faire plus qu’un avec ton âme
Ayant vaincu ma propre mort
Robert NOTENBOOM "A l'embaumée des Fleurs"
Dans la moiteur de l'aube
Dans la moiteur de l'aube
Des doigts effilés d'or doucement se faufilent
Entre les arbres noirs, entre les branches
L'une après l'autre
Ils éveillent les fleurs de l'ombre
Tapies au chaud des feuilles mortes
Dès l'orée des frondaisons obscures
On le devine
Le jour va éclater
La Source
Il faut creuser profond la terre
Pour y trouver enfin la source
Creuser longtemps mais claire
Jaillira l’eau
Il ne faut pas crier
Il ne faut pas chanter victoire
Il faut longtemps chercher
Entendre et lire
Et voir
Pour trouver enfin dans le sourire
Toute recherche abandonnée
La paix du désespoir
Lorsque le livre se fait lien.