Olivier prit l’habitude de mener paître, parfois sans la mémé, comme un grand. Un livre sous le bras, un béret sur la tête et l’aiguillon à la main, il faisait semblant de diriger les bêtes qui le dirigeaient. Pieds-Blancs jappait tout content et l’enfant lui jetait du pain à la volée. […]. Il pris possession du pré, se tenant près d’un saule qui trempait le pied dans l’eau près d’un promontoire dominant la Seuge. De là, il avait vue sur toute la courbe de la rivière. Silencieux comme un chat, il y guettait patiemment toutes les manifestations animales. Une truite parmi les herbes glissait d’un trait vif et coloré, une loutre filait traçant un sillage, des sauterelles imprudentes retardaient le temps de la noyade. […] . Une libellule volait comme un modèle réduit d’avion, une araignée d’eau se laissait dériver, puis courait, légère, en faisant de minuscules vaguelettes.