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Citations de Robert Sabatier (310)


Robert Sabatier
On trouve toujours quelque chose à aimer chez l'autre, ne serait-ce que son absence.
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Robert Sabatier
Le rire sucre les larmes.
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En ce temps-là, j'habitais un jardin éblouissant. Les parterres de ma vie étaient semés de fleurs que je n'osais pas cueillir.
J'avais seize ans. Le monde m'offrait ses portes, mais je n'en possédais pas la clef. J'étais tourmenté et joyeux.
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Un des cinq autres astres de la Pléiade :
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Rémi Belleau (1528-1577) p.185
.
O que j'estime ta naissance
Pour de rien n'avoir connoissance,
Gentil Papillon tremblotant,
Papillon tousjours voletant,
Grivole de cent mille sortes,
En cent mille habits que tu portes,
Au petit mufle elephantin,
Joüet d'enfans, tout enfantin,
Lors que de fleur en fleur sautelles,
Couplant et recouplant tes aelles,
Pour tirer des plus belles fleurs
L'email et les bonnes odeurs.
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L'hiver approchait comme une menace. Cette saison autrefois aimée devenait ennemie. Qu'elle fût défavorable aux troupes allemandes engagées sur le front de l'Est ne suffisait pas à nous consoler. Le froid provoquait un désastre : pour la plupart, l'absence de charbon, de vêtements chauds, de nourriture faisait des mois redoutés des tueurs de pauvres. Les gens se confinaient dans une seule pièce de leur logement, se couchaient habillés, se serraient comme des bêtes en tanière. Les files d'attente devant les boutiques, avec un sergent de ville près de l'entrée, offraient un spectacle lamentable. Jeunes ou vieux, tous n'avaient qu'un seul âge : celui de la misère, des lèvres gercées et des mains blessées d'engelures. La buée qui sortait des bouches me faisait penser à une parcelle d'âme quittant le corps.
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J'imagine que ma grand-mère vit encore. Je prends le train pour Langeac, puis l'autocar cahotant qui me conduit à Saugues. Les pins, les genêts, les sorbiers, les fougères, l'odeur des étables, la charrette de foin qui bouche la route, la puissance des vaches attelées, la manière qu'a le paysan de tenir l'aiguillon qui les guide, entre trois doigts, comme un porte-plume...
Je la rejoins près de la fontaine. Visage de cuir sombre qu'éclairent des yeux bleus. Coiffe simple : tout juste un bonnet serré par un ruban noir qu'une épingle à tête verte a fixé dans les cheveux blancs, aux anses tressées au-dessus des oreilles.
Elle attend son tour pour poser son bidon sur la double barre de fer en regardant les boeufs qui s'abreuvent dans le bassin. Elle prend la température de la journée.
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Remarques sur un caractère commun à maintes œuvres.
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Dans le domaine de la poésie, il reste cependant difficile de qualifier de baroque la période intermédiaire entre le temps de la Pléiade et le classicisme. Cette appellation ressort bien plus aux domaines de l’architecture et des beaux-arts que de celui de la littérature où tout est plus fluide, plus mouvant. À la fin du XVIe siècle, les différents courants poétiques font penser à ces mélanges de liquides divers qui ne parviennent pas à s’amalgamer à moins qu’un vigoureux battement ne les y oblige. Parce que chacun a dans sa composition un élément du baroque, nous devons essayer de trouver sinon une définition du moins quelques caractères de ce dernier.
Les discussions esthétiques, théoriques, littéraires touchant au baroque sont loin d’être closes. On a pris conscience qu’il a existé une Europe baroque, comme une Europe romantique, et qu’elle n’a pas été assez étudiée. On s’aperçoit aussi que le Baroque échappe encore à toute définition. Les spécialistes procèdent par accumulations d’idées, par comparaisons, avec le maniérisme, la préciosité, le burlesque, le grotesque, et cela à défaut d’une définition magistrale qui faciliterait l’emploi du terme. Baroque viendrait... (p. 213 /214)
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N’enterrez pas le monde
Car il resurgirait
Dans les sèves futures.

Ma langue est une olive
Que je presse pour toi.
Une huile écrite en coule.

Si tu cueilles la soif,
J’inventerai le fruit
Pour éveiller la source.

Si je suis page vide,
Écris-moi sur ton corps.
Tu seras mon poème.

Nous voguerons sur l’aube
Et je serai ta barque,
Ta voilure et le vent.

Tu gardes le pouvoir
De me faire silence.
Berceuse de l’amour,
Je suis ton instrument.

Si le poète meurt,
L’Univers aura froid.
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François Brouart,
dit Béroalde de Verville : (1558-après 1623) p.276-277
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Je recherche de tout la forme intérieure,
La matière du monde, et de ce qui demeure
Dessous l’enclos du ciel, et les justes accords
Qui tiennent les esprits arrêtés à leurs corps,
Et volant bienheureux de l’un à l’autre pôle,
Poussé d’un beau désir sur l’air de ma parole,
Je me guinde à ce rien duquel l’éternité
A tiré l’existant de ce corps limité.
Je monte, je descends, et d’une âme ravie
Je cherche tels secrets, sans peine et sans envie,
Et aux opinions n’étant point arrêté,
De nature je dis selon la vérité.
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L'homme qui avance vers la cinquantaine n'aime parler de son âge qu'à ceux qui le rassurent. Les quarante-cinq ans de Castagnier l'obligèrent à des calculs : "Dans cinq ans, j'en aurai cinquante, après soixante, soixante-dix!..." D'un coup, sa vie lui parut terminée. Il calcula encore : 'Putain d'vie, j'en ai fait au moins les deux tiers, peut-être plus, parce qu'enfin, on ne sait jamais." Dans la glace, derrière le comptoir, il essaya de distinguer ses rides parmi les crottes de mouches et les parties sans tain du miroir. Les tempes blanchissaient. Il se redressa et frappa sa poitrine. "Bon sang, j'suis pas cuit, j'suis loin d'être cuit, j'ai du nerf!" Ses organes sexuels lui semblaient conditionner son âge. "Pas de défaillances, rien! Y paraît qu'à un moment donné, ça vous quitte et qu'après il y a un retour de flamme. Moi, ça m'a jamais quitté!"
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Robert Sabatier
Il existe pire que les incapables ;ce sont les gens capables de tout .
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« J'espère que tes études n'empiètent pas trop sur ta vie personnelle et que tu sais distinguer ce qui apporte de la jouissance de ce qui jette dans l'ennui. Le bon entretien des futilités et des vices permet d'accéder plus sûrement à la connaissance de soi-même que, comme chez certains, la méditation solitaire, l'esclavage professionnel et la délectation morose... »
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Robert Sabatier
Mieux vaut être le dernier de sa classe que le premier imbécile venu
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« Atteint par la mélancolie, Olivier, sans mère, sans sœur, pensa que durant des soirs et des soirs, il errerait ainsi dans la nuit à la recherche de quelque chose qu’il ne pourrait jamais rejoindre, se réchauffant mal, comme aux braseros d’hiver, à des foyers étrangers, les siens étant éteins à jamais. » [...] « Il serait toujours seul. Les gens ne s’aimaient pas vraiment. Il aurait des amis, mais ils passeraient sans jamais s’arrêter. Il ne ferait pas vraiment partie d’eux comme il faisait partie de Virginie, de ses pensées, de son corps. Et d’elle, il ne gardait que des images, des souvenirs qui perdraient peu à peu leur vérité. »
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Il est des manières de ne rien dire fort parlantes.
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Mourir n’est pas si facile. Vivre non plus.
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Si l'on vend son âme au Diable, c'est que Dieu n'en est pas toujours acquéreur.
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Robert Sabatier
La belle que voilà


La belle que voilà se mire dans ses ongles
Et ne parle qu’aux lys, ne sourit qu’aux pervenches.
Son corps est un jardin, son silence une steppe
Et sa voix le muguet, le lilas de la fête.

Sur son épaule nue un baiser se hasarde
Mais ce n’est que le vent de l’été qui l’effleure.
Le parfum de l’attente émigre en ses cheveux.
Il suffit qu’elle soit pour que naisse la danse.

La belle que voilà s’en va d’un monde à l’autre
Pour égayer le jour de ses métamorphoses.
Pour que chante son rire il suffit qu’on la nomme,
Elle qui sait les noms que se donnent les fleurs.

Belle, Pomone ou Flore, elle n’a pour armure
Que ses présents de fruits, ses offrandes de rires.
Elle a pour vêtements la nudité du monde,
Le printemps pour parure et l’hiver pour manteau.

La belle que voilà pour l’homme est invisible
S’il ne sait pas cueillir la clarté des étoiles
Et le sentiment pur d’être dans l’univers
Un instant de musique, un rayon de lumière.

Protégez-la, mes yeux, comme on garde une image
De se dissoudre au jour quand l’amour sera mort.
Et que dansent les fruits, et que chantent les roses !
La belle que voilà naquit de la parole.
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Quand l’harmonieuse prosodie fait la mort apparaître : (p.274-275)
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Jean-Baptiste Chassignet (1578-vers 1635)
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Tantost la crampe aux piés, tantost la goute aux mains,
Le muscle, le tendon, et le nerf te travaille ;
Tantost un pleuresis te livre bataille,
Et la fievre te poingt de ses trais inhumains ;
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Tantost l’aspre gravelle espaissie en tes reins
Te pince les boyaus de trenchante tenaille :
Tantost une apostume aux deus poumons t’assaille,
Et l’esbas de Venus trouble tes yeux serains.
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Nous habitons un logis étranger, un corps qui nous est prêté. Il ne faut point redouter la mort, il faut la regarder lucidement, comme chez Jean de Sponde (1557-1595) :
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Ainsi en advient il a quiconque demeure
En la maison d’autruy, mais s’il faut que tu meures,
Tu deviens aussi tost pensif et soucieus :
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Helas aimes-tu mieus mourir tousjours en doute
Que vivre par la mort ? celuy qui la redoute
Ne sera jamais rien digne d’un homme preus.
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Olivier, qui ne se lassait jamais de contempler
les doux yeux des vaches, restait là,
béat dans la chaleur,
saisi d'une sorte d'indicible bonheur,
ignorant sans doute
qu'il vivait des instants de qualité.
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