Dans l’Apocalypse de saint Jean, on peut lire : « Je pris donc le petit livre de la main de l’ange et le mangeai ; effectivement, dans ma bouche, il avait la douceur du miel, mais quand je l’eus mangé il me fut aigre aux entrailles. » Je pense que c’est ce que devraient faire les lecteurs avec les mots. Les mettre en bouche, les mastiquer et enfin les avaler, afin que l’alchimie qui les a produit s’opère en eux et éclaire les insupportables turbulences de la nuit, traçant la ligne qui sépare la joie de la douleur.