Rodney Morales

Si vous aimez les romans noirs, délicieusement noirs, les classiques de la littérature américaine, si vous n’aimez pas nécessairement les oeuvres trop sanglantes, si vous appréciez de voir des personnages nettement caractérisés et fortement intéressants, alors ce livre est fait pour vous.

David Kawika Apana est détective privé. Il a de l’expérience, pas tant dans cette activité que dans celles des enquêtes, et il sait ce qu’il en coûte quand les enquêtes dérangent. Sa première affaire officielle consiste à enquêter sur la disparition d’une jeune activiste et de son compagnon, disparition qui n’a sans doute rien de volontaire.



Polar solide qui emprunte aux codes des années cinquante, Honolulu noir se passe cependant de nos jours, ou peu s’en faut (l’intrigue se passe en 2007) et nous parle de nos problèmes actuels : le racisme ordinaire, par exemple, les magouilles de personnes puissantes, très puissantes, qui ne pensent pas qu’un jour, l’addition leur sera présentée. Pourquoi donc, puisque leur puissance, de plus en plus grande, ressemble fortement à un totem d’impunité. Je ne parlerai pas non plus du sort qu’ils peuvent réserver à d’autres êtres humains, aussi j’ai tremblé pendant l’enquête de David, me demandant ce qui avait pu arriver à ces deux jeunes gens déterminés et, même si nous ne les connaissons qu’indirectement, sympathiques par leur volonté que justice soit faite.

Personnage principal, Honolulu est décrite de manière très éloignée des images de carte postale, et c’est tant mieux.
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Honolulu noir ressemble à s’y méprendre à un excellent roman noir américain des années 50/60.

Il en a tous les codes, le détective un poil désabusé en premier lieu. David Kawika Apana n’a rien à envier à ces pairs du hard-boiled, il est plus ou moins fauché et c’est un dur à cuir au cœur tendre. En second lieu, il y a le décorum , ici la corruption règle les règles de l’île, le fric est roi, les femmes sont fatales.

Je sais ce que vous allez me dire, c’est du déjà vu et ces recettes là justement ne font plus recette ! Et bien détrompez-vous. La force de Rodney Morales c’est qu’aux charmes des bons vieux polars, il ajoute pas mal de problématiques actuelles.

En effet, si les ficelles anciennes sont bonnes, pourquoi s’en passer, notre auteur nous entraine dans de multiples rebondissements mais au passage il n’oublie pas de nous faire passer une vraie critique sociale d’une société qui va mal. Morales parsème ça et là son intrigue de thématiques tels que la colonisation, le racisme ordinaire, la réappropriation culturelle de l’île par les autochtones empêchés par les instances culturelles officielles.

On aime parcourir l’île et la découvrir avec David Apana. Car oui Hawaï ici est un personnage à par entière. On y découvre à la fois le coté carte postale mais aussi la violence et les turbulences qui l’agite. On est au cœur de l’action, on découvre aussi les magouilles, les collusions, l’argent facile. Les puissants, toujours plus puissant qui se croit au-dessus des lois. Leur impunité crasse qu’ils jettent à la fasse des plus faibles. L’exploitations des-uns par les autres. On est là dans une intrigue complexe, on va faire la connaissance des individus peu recommandables qui gravitent autour des industries musicale et cinématographique. On va pénétrer dans les coulisses de celle-ci. On verra que la mafia s’infiltre partout et, avec elle, trainent son lot de ripoux, de politiciens corrompus, de collusions, d’argent sale, de scandales et autres joyeusetés.

Ici on dénonce la traite d’être humain, les trafics sexuels en tout genre. Je vous le disais, les thématiques contemporaines sont elles aussi au centre de ce roman policiers plein d’actions où on va être confronté à la réalité brutale.

J’ai aimé aussi le style direct de notre auteur, parfois brutal lui aussi, parfois sensible . J’ai apprécié les dialogues incisifs.

J’ai adoré la façon qu’il a de camper ses personnages, j’ai aimé leur ambivalence, jamais totalement manichéens, tout en subtilité.

Bref, vous l’aurez compris j’ai fait là une bien belle découverte. Et Morales nous offre là un thriller noir et sociétal. Et ce mélange des genres et parfaitement réussi.
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David Kawika Apana a tout du détective que l'on rencontre dans les films hollywoodiens. Divorcé, sans boulot, il s'est installé comme détective privé et crèche sur un bateau qu'il a gagné au jeu. C'est dire le sérieux du bonhomme.



Pourtant, lorsqu'une belle femme vient lui demander son aide, il fait tout son possible pour retrouver sa fille et le mari de cette dernière. Kay et Matt ont disparu depuis quelques jours. En soi cela pourrait ne pas être très important si ce n'est que Kay est la fille d'un petit truand abattu quelques années plus tôt.

Et quand on sait que ces deux là évoluent dans le milieu de la musique et du cinéma, pas étonnant que quelques mafieux s'intéressent au business.



Alors David enquête, rencontre du monde, des vivants et quelques cadavres, et sous ses yeux se déroule le schéma classique mafia, truands, politiciens corrompus, argent sale, collusions, mensonges et pièges.

J'ai aimé me balader sur cette île à la ois idyllique et pas si agréable que ça. Ici la pègre traîne dans les quartiers pauvres, mais pas seulement. On y découvre aussi les quartiers défavorisés, de ceux qui n'ont pas vu venir jusqu'à eux la manne du tourisme ou de l'état providence (et j'avoue que j'en ai vu peu mais qu'il y a ait cela aussi sur les îles visitées). Alors au pays des magouilles, de l'argent gagné de façon illicite et des puissants au dessus de toutes les lois, David va avoir fort à faire pour dénouer les pièges, les collusions, les manipulations. le monde de la musique n'est pas bien beau sous ces latitudes, là où mafia et bandits se font la part belle.

Drogue, exploitation, traite d'être humains, prostitution, rien n'est épargné car tout existe.

En bref, on a envie de tourner les pages, on se retrouve plongé dans un vieux film des années 50, et on part faire un tour du côté des rues sombres d'Hawaï, mais pas seulement. Car Hawaï tient toute sa place, véritable personnage à part entière, dans le noir ou dans la lumière, on en redemande. Avouez, il y a pire !



https://domiclire.wordpress.com/2023/12/11/honolulu-noir-rodney-morales/
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Je remercie tout d'abord Masse Critique Babelio et les éditions au Vent des Iles pour l'envoi de ce roman.



En ce mois de novembre entre grisaille et froid j'ai été transportée directement de l'autre côté de la Terre, direction Honolulu ! Les plages, l'océan, le surf, les cocotiers et le soleil à en faire mal yeux, ça c'est pour la carte postale parce que dans ce roman il y a bien tout cela mais il y a aussi l'envers du décor.

Une enquête d'un détective privé sur la disparition d'une jeune fille l'emmène dans les méandres des magouilles et du jeu "à qui sera le plus fort" coûte que coûte.

Un roman policier bien ficelé, une écriture agréable et fluide qui donne un bon rythme au roman.

Je me suis parfois un peu perdue dans tous ces personnages mais j'ai trouvé le tout très plaisant à lire.

David Apena. détective privé à Honolulu, tout juste divorcé et sans le sou, gagne au poker un magnifique yacht sur lequel il s’installe et ouvre son agence.

Une femme blonde vient le trouver pour lui demander de retrouver sa fille de 25 ans qui travaille dans le cinéma et qui a disparu.

Bref le livre commence comme un film en noir et blanc avec Humphrey Bogard où comme dans un polar de la Série Noire.

Ce roman fait découvrir les paysages de différentes parties de l’île d’Hawai’i et une immersion au sein de la société hawaïenne, de ses relations sociales et raciales

J’ai lu ce livre dans le cadre de la masse critique Babelio. Je ne connaissais pas cet auteur, j’ai simplement choisi le livre à cause du titre. J’avais envie de retourner à Honolulu. C’est donc dans un Honolulu « noir » que je suis retourné. « Noir » car dans ce livre, il est plus question de crime, disparition que de baignade dans l’océan. J’ai beaucoup apprécié l’histoire et la façon d’écrire de l’auteur. Et j’ai évidemment aimer, replonger dans les rues d’Honolulu.