[...] Lysianne et Anna achèvent de fleurir l'arrière d'une camionnette rose pâle et bleu ciel. Quand la jeune fille y a remisé le dernier pot, elle expire profondément et, les yeux clos orientés vers le soleil, se frotte les paumes l'une contre l'autre dans ce qui, de loin, pourrait passer pour une étrange prière et ne vise en fait qu'à effriter la terre accumulée par son labeur matinal dans le réseau mystérieux qui sillonne sa peau, ligne de chance, de tête et de coeur, ligne du destin.