Les années qui suivirent ma transformation furent merveilleuses. Cylia m’enseignait au fil des semaines mes nouveaux pouvoirs. J’appris que nous, démons buveurs d’âmes, avons une force et une endurance qui est, et de loin, supérieures à celles des humains. De plus, nous pouvons, à loisir, créer des boules d’énergie dans nos mains. Une fois lancées, elles nous permettent de réduire nos ennemis en cendres. Cette nouvelle condition avait quelque peu changé ma vie : j’avais arrêté mes études de droit, qui ne m’avaient jamais vraiment passionné, et mes journées étaient rythmées par mon entraînement, suivi de moments plus tranquilles avec Cylia. De temps à autre, nous retournions à l’Orbe Noir, pour prendre nos doses de liqueur de mort. J’avais du mal à m’habituer au goût des breuvages de Dvorak : une forte amertume associée à une odeur nauséabonde en faisaient la pire chose que j’avais jamais bue. J’en avais plusieurs fois fait part à ma compagne, mais celle-ci m’avait affirmé, le sourire aux lèvres, qu’il s’agissait de la meilleure liqueur de mort de toute la région.