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Citation de collectifpolar


L’Archange, sans mot dire, regardait les mains de Moustache posées sur le volant. Elles avaient du mal à tenir le cap au milieu des ornières. Les nerfs crispés, les tendons raidis faisaient apparaître les veines gonflées, bleuâtres, au milieu des poils. Depuis quelque temps, l’Archange s’intéressait beaucoup aux mains. Celles de Toussaint, par exemple, le définissaient parfaitement : un bourgeois, en fin de compte. Un mou… Celles de Moustache, c’était autre chose. Des mains de boucher ou d’étrangleur, plus encore que de flingueur. Est-ce que ça voulait dire quelque chose ? L’Archange contemplait un moment ses propres doigts, minces, diaphanes, et le dos de sa main presque féminin, vierge de tout poil. Qui pourrait croire que c’étaient des mains de tueur ? Et pourtant !
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