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Citation de SZRAMOWO


Agile voyageur des forêts de la nuit, Freud nous a ouvert, au seuil de ce siècle (le XXème , et aujourd’hui le XXIème), les portes du rêve – et son grand livre de fondation, L’Interprétation des rêves (Die Traumdeutung), sonne toujours à nos oreilles captives telles des trompettes de Jéricho dressées contre les murailles qui barrent l’accès à notre vaste univers nocturne – cette moitié mystérieuse de notre existence. et l’on voit aujourd’hui que, après les longs temps d’hostilité et de scepticisme, la science elle-même, et très exactement la neurophysiologie des états de sommeil et de rêve, s’incline devant le fondateur de la psychanalyse, en témoignant que l’homme, autant et en vérité combien plus qu’animal raisonnable et conscient, est un être rêvant (Bachelard le montre admirablement sur le registre de la littérature et de la poésie) et que le rêve est expérience vitale, terrible symétrie interne de notre vie de veille.
Ainsi, par la voie royale du rêve, et par les sentes tourmentées des névroses, et par la formidable odyssée de son autoanalyse, et par ses bonds fulgurants dans les domaines de l’art, de la littérature, du comique, de la religion, de la société, de la politique, de la culture, Freud nous conduit au plus près de ces lieux qui orientent nos désirs les plus profonds et dont nous ne cessons cependant obstinément de nous détourner – au plus près de ce qu’il nomme, empruntant la formule à Goethe, les Portes des Mères, là où se profilent les formes essentielles de toute humaine réalité, l’amour et la mort, Éros et Thanatos, saisies à bras-le-corps par un Freud renouvelant avec les armes de l’intelligence et de la passion la lutte mythologique de Jacob avec l’ange.
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