PARFOIS
C'est de silence et de nuit
Qu'on a besoin, parfois ;
Et, à la surface des planches,
De toucher la présence du bois ;
À la surface de la nuit,
Pouvoir tremper le doigt
Dans le remous de l'âme circulaire.
On fuit la musique,
Moulin à café de nos constellations de lumière ;
On fuirait même le crapaud,
Avec les bulles de sa peau faisant son bruit ;
Et même jusqu'à son propre cerveau :
On n'en veut plus ; ni de ses sifflements.
C'est l'arbre, et son bois légendaire,
Qui suscite en vous le verbe être ;
C'est de la fibre ; ça s'allonge ;
Ça dure ; et c'est nécessité.
On est emporté sous l'écorce
Par le courant du bois d'être et d'avoir été.
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