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Citations de Roland Dubillard (77)


Roland Dubillard
Un livre, c’est fait pour être lu, pas pour être écrit. Ce serait beaucoup trop long. S’il fallait écrire les livres qu’on achète, au lieu de les lire, plus personne n’en achèterait.
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" Avec un caractère comme j'en ai un, on n'épouse pas n'importe qui. On épouse un cocu. C'est ce que j'ai fait. Il ne l'était pas encore quand je l'ai épousé, mais on voyait bien qu'il était fait pour ça. Et ça n'a pas tardé. C'est comme moi : je n'étais pas encore veuve. Mais il a bien vu tout de suite que j'étais faite pour être veuve. Et ça non plus, ça n'a pas tardé. de ce point de vue, il a été très bien. Ça lui plaisait, à cet homme d'épouser sa veuve. On peut même dire qu'on a été trop vite, tous les deux, ça marchait trop bien, parce que à peine il était devenu mon cocu, je suis devenue sa veuve. "
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C'est toujours par imitation que l'on commence à fumer ; qui veut renoncer à fumer doit renoncer d'abord à son besoin d'imiter.
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Ils disent : je vois ici une statue. Pourquoi ce verbe actif ? Quel acte font-ils subir à la statue ? Pensent-ils la modifier en la regardant ? Si quelqu’un dans l'acte de voir pâtit, ce n'est pas la statue, c'est l'homme qui la voit. Ils ignorent ce que c'est que de voir ; s'ils parlaient convenablement, ils diraient : "Il y a ici une statue dont je suis envué"
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J’ai noyé le poisson. Cela demande beaucoup d’eau.
On croit parler de quelque chose, et c’est toujours d’autre chose qu’on parle.
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C’est arrivé à moi


Extrait 2

Je n’ai pas reconnu tout de suite
qu’elles pouvaient l’une et l’autre toucher
d’un doigt semblable un cercle de même rayon ;
et l’une et l’autre se toucher
à travers des fenêtres semblables.
J’avais déjà beaucoup à faire
à ne pas me tromper d’œil pour les voir
et à les toucher sans colère l’une après l’autre
comme les seins d’une troisième qui semblait
me venir d’elles par moments.

Étais-je seul dans leur pensée
et dans leurs quatre mains à la manière des pianos ?

Les vêtements que l’une m’enlevait
étaient ceux-là dont au même instant je sentais
l’autre me vêtir.

Elles s’en sont allées, la perle de l’une à l’oreille de l’autre
et inversement,
tandis que je voyais mes mains faire deux ombres
sur une seule table avec un seul soleil.
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Fais que toutes ces bêtises
N'aient jamais été commises !
Fais que l'inspecteur Toutou
N'inspecte plus rien du tout !
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Sous telle ou telle influence, si je perdais toute raison d’avoir une forme quelconque, je deviendrais sphérique. La sphère est la plus modeste des formes, et la plus révoltée, la moins humaine.
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ÇA Y EST !

Ça y est ! j'ai la roue libre !
Si libre que son cercle est exempt de moyeu !

Tourner autour de rien que de son trou central !
Trou plein d'air naturel, de l'air que je respire :
Voilà ce que ma roue depuis toujours désire,
Avec ses rayons et ses pneus !

J'ai cette roue autour de moi depuis toujours.

Elle est heureuse, et moi, je ne suis pas heureux.

p.201
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L’arbre n’est pas un homme et pourtant il ne s’efforce pas de lui ressembler. Où puise-t-il donc le désir d’avoir cette forme insolite ?
On dirait qu’il est sûr qu’il faut être un arbre.
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Le Peigne


Extrait1

Il me faudrait trouver un peigne.

Je serais rivière, longue et sans nœuds,

Parallèle à moi-même et descendant

Librement, selon l'inclinaison des pentes,

Sans tourbillons, sans remous, toutes les fibres de mon eau en ordre
 vers le même océan,
Et se serrant les coudes malgré tout, car c'est dur
Pour une rivière de ne pas se laisser disperser :
Ne faisant qu'une et m'allongeant.
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PARFOIS

C'est de silence et de nuit
Qu'on a besoin, parfois ;
Et, à la surface des planches,
De toucher la présence du bois ;

À la surface de la nuit,
Pouvoir tremper le doigt
Dans le remous de l'âme circulaire.

On fuit la musique,
Moulin à café de nos constellations de lumière ;
On fuirait même le crapaud,
Avec les bulles de sa peau faisant son bruit ;
Et même jusqu'à son propre cerveau :
On n'en veut plus ; ni de ses sifflements.

C'est l'arbre, et son bois légendaire,
Qui suscite en vous le verbe être ;
C'est de la fibre ; ça s'allonge ;
Ça dure ; et c'est nécessité.
On est emporté sous l'écorce
Par le courant du bois d'être et d'avoir été.

p.248
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Est-ce pour épargner au ciel
la vue du sommet de ton crâne,
que tu portes ce grand chapeau ?
La pluie, semblable aux larmes,
tombe, dit-on, comme un regard.
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I - Je dirai que je suis tombé


Éclaboussure 3

Tandis que les bords de chaque bateau
Je dis pleurent tout au loin de la mer comique
Je dis qu'une petite pervenche de haut bord
Monte je dis diminue par forêt décroissante
Et que je dis qu'il faut que je m'agenouille
Je dis mettre le soleil à plat
Et monter.

p.34
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LE CHAT

Ce chat, qui n'avait rien gardé de ses gouttières,
Allant sans but, à travers nos jours ordinaires,
Tout à coup disparut, sans qu'on s'en aperçût.
On ne s'en aperçut qu'alors qu'il n'était déjà plus
Qu'un chat à l'imparfait.
Lui-même avait-il senti qu'il disparaissait,
Et reniflé ses traces derrière lui ?
Ou bien ne se souciait-il que de réapparaître ailleurs ?
Mais alors sans se souvenir d'avoir jamais été que ça :
Cette disparition ? Disparition de rien,
Par une nuit d'ennui, sans aventure,
Sans regret et sans la moindre tentation de se rappeler, dans
ses moustaches,
À qui maintenant peut-être il allait se mettre à manquer…

p.153-154
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DERNIÈRE USURE

L'homme pour s'achever ailleurs
Ne compte pas sur le parcours par lui de son espace,
C'est de l'intérieur, par son parcours d'heures,
Qu'il use son corps et que son corps l'efface.

Comme un ange incarné, les ongles disparaissent.
Blanchi par ses cheveux, l'homme, en se refermant,
S'incarne dans sa mort, comme en lui sa sagesse.

p.295
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VI Quatre poèmes d’amour
JE LUI AI CRIÉ…

Je lui ai crié :
Madame ! Madame !
Votre parapluie,
je crois, s’est ouvert.

Fallait-il plutôt
ne pas le lui dire ?
le fermer de force ?
ne pas l’avoir vu ?
se mettre en colère ?

L’aurais-je quittée
de toute manière
aussi las de vivre ?

p.88
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Je serai pitoyable à l'échafaud comme je l'ai été à l'examen. Pitoyable avant, quand je monterai sur l'estrade, pitoyable pendant, quand je mettrai ma tête dans le trou, et pitoyable après, doublement pitoyable, pitoyable de part et d'autre. Parce que je ne suis pas fait pour ça, je n'ai pas la vocation, je n'ai pas la maturité... Je serai mauvais, quoi. Tant pis pour vous.
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C'est ce que je reproche à la vérité, moi. C'est qu'il faut la connaître pour ne pas se tromper, et que c'est pas toujours commode. La vérité, pourtant, ça devrait s'imposer avec plus d'évidence que l'erreur, ou alors quoi, pas moyen de savoir si on se trompe.
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Ce n'est pas d'un vêtement qu'on manque quand on est tout nu; c'est d'un regard; qu'on le craigne ou qu'on le souhaite; qu'il soit seulement possible ou qu'il soit réel, incarné dans un oeil; ou qu'il soit rêvé.
Ainsi, ce que j'appelle ma faim cessait de se promener décemment, presque invisible, dans sa robe de fumée. Elle était nue. p.106
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